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Fragment #196

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Message  Altair Lun 2 Avr 2007 - 17:09

Samedi 31 Mars 2007
Londres - Téhéran
Dijon
Julian

Le type en noir est revenu aujourd’hui, avec ses longs cheveux tirés en arrière, il est venu se planter devant moi alors que je nettoyais une table, et il m’a dit avec gravité :
« Ca empire. »
Je le regarde sans vraiment comprendre.
« L’Iran exige des excuses maintenant, et Tony Blair est en train de durcir le ton.
- Ah, je fais en me souvenant de notre discussion de la veille. Et l’Europe, elle dit quoi ?
- Les vingt six autres soutiennent Londres, et Washington aussi. Mais ça craint, à cause de la lettre de Faye Turney, qui a été adressée au peuple britannique.
- Jusqu’où ça peut aller, à votre avis ? je demande en retournant derrière le comptoir, suivi de près par le visage mou du type en noir.
- Isolement politique. Et puis il faut pas oublier que l’Iran est un des trois pays qui constituent cet « Axe du Mal » que les Etats Unis veulent combattre.
- Une autre guerre ?
- Aucune idée. Mais ça craint. »
Mon regard traverse la fenêtre pour se poser sur Louis, qui discute avec une vieille femme, celle qui amène chaque jour les plats que nous servons le midi. Elle n’est pas venue hier matin, Louis était inquiet. Le type en noir commande un Perrier citron. Tandis que je le lui sers, Louis entre dans le Dionysos, l’air songeur. Il passer derrière le comptoir, à côté de moi, passe une main sur son visage, puis me demande :
« Julian, tu as un frère jumeau ?
- Non, je réponds, étonné. J’ai un grand frère et un petit frère, on se ressemble tous un peu, pourquoi ?
- Michelle a trouvé un gars dans la rue la nuit dernière. Il était évanoui. Elle a appelé une ambulance et ils l’ont embarqué à la clinique Saint Lucas. Elle dit que c’était étrange, la façon dont il te ressemblait, plus encore que si c’était un jumeau, un peu comme si c’était toi. »
Jed. Il est arrivé quelque chose à Jed. Qui d’autre que lui me ressemble à ce point ? Jed est mon gémeau, mon double. Je le sais.
« Louis, il faut que je parte, là maintenant, c’est vraiment important. »
Le feu prend le contrôle et écrase le lâche en moi. Jed est venu me sauver une fois, pas vrai ?
Il t’a aussi envoyé à Saint Lucas, une autre fois…
Je me souviens.
Et si ce n’était pas lui ?
Peut être. Et si c’était lui ?
Jed ne répond pas sur son portable. Jonathan non plus. Je cours à travers les rues jusqu’à la clinique. Le chemin est gravé en moi. Car c’est là que tu travailles, Papa…
Il est en traumatologie, encore. Je sais, oui, je connais le chemin…

C’est une chambre un peu comme la mienne, je veux dire, comme celle où j’ai passé les premiers jours de l’année 2007. A cause de toi Jed, t’en souviens-tu ? Aujourd’hui c’est toi dans ce lit, allongé, endormi. En entrant dans cet espace mon Corps façonne un Miroir. Petit reflet, comme tu sembles faible et fragile… Qui pourrait croire que dans ce jeune garçon pâle habite un monstre sans pitié aux crocs ensanglantés ? Gare au loup garou tapi en toi, Jed. Cette dualité schizophrénique, je la ressens aussi, quand je suis près de toi, je deviens toi. Et ROUGE, le sphère colère qui pulse et nous change en bête sauvage à la lueur de lune, ROUGE le sang qui gicle des proies sous nos mains devenues armes.
La sœur de Jed est assise sur le bord du lit. Elle oriente ses yeux bleus perçant sur ma figure, et ce regard foudroyant me chasse de la chambre. Tu ne m’aimes pas beaucoup, hein ?
Et puis après tout, je suis venu faire quoi ici ? Jed est là, et alors ? Je ne peux rien faire pour lui. La porte se referme derrière moi, je fais quelques pas dans le couloir.
« Julian ? »
Dans mes veines, le sang se fige en glace.
« Tu n’es pas en cours ? »
J’inspire et me retourne pour faire face à mon père.
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Message  Altair Lun 2 Avr 2007 - 17:25

Pareil, il est ici fait référence à Jed, un autre personnage du site, et son contre champ permet de mieux profiter de la scène.
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Message  Charles Mer 4 Avr 2007 - 7:09

J'aime bien aussi même si pour des "non connaisseurs" des autres fragments, ça fait pas mal d'infos à assimiler et garder en tête pour la suite. Va falloir que je prenne des notes :-) ou je vais aller faire un tour sur le site des fragments pour voir si vous avez un petit résumé/organigramme des personnages.
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Message  Sahkti Mer 4 Avr 2007 - 8:37

Est-ce que cet épisode dans lequel Jed envoie Julian à l'hôpital existe? Est présent sur ton site?
Parce qu'ici, ça fait référence à quelque chose, même si ça n'empêche pas vraiment de profiter de ce fragment tel qu'il est.
Je trouve la conversation entre Julian et le type en noir plus aboutie que dans le texte précédent.
Tu décris aussi assez bien les réflexions de Julian quand il apprend pour Jed et qu'il panique à l'hosto.
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Message  Altair Mer 4 Avr 2007 - 8:47

Oui en effet, tout ça existe.

Dimanche 31 Décembre 2006
Les Lois de l'Attraction
Entre Dijon et Talant
Julian

Zoé et Christophe
La voiture déboule en trombe devant la maison. Il fait nuit, et les phares déchirent l’obscurité. Maman nous adresse un signe de la main tandis que Lola, Lilian, Alexandre et moi montons sur la banquette arrière en nous serrant autant que possible. Zoé, la meilleure amie de Lola, installée sur le siège passager, se retourne vers nous avec un sourire pétillant. Petite et pleine de vie, elle semble surexcitée.
« On va où finalement ? s’enquiert Lola.
- Chez une amie à moi, répond Christophe, le petit ami de Zoé, en démarrant brusquement, ce qui n’a certainement pas manqué de bloquer le rythme cardiaque de Maman pour quelques secondes. Elle s’appelle Christelle. »
Lilian et Alexandre
Lola et moi venons à peine d’arriver à la maison, fin prêts pour la soirée, habillés élégamment, Lola dans sa fine robe noire et moi sous une veste de velours bleu marine. Mon frère et son « amie » descendent les escaliers en courant. En découvrant le jeune garçon qui accompagne Lilian, petit, brun, les yeux rieurs et la bouche… - comme celle de… - je réprime un mouvement de surprise.
« Je croyais que c’était UNE amie, me glisse Lola à l’oreille.
- Julian, Lola, je vous présente Alexandre, mon meilleur ami, nous annonce mon jeune frère qui, malgré l’occasion, ne s’est pas résigné à couper les cheveux qui lui tombent devant les yeux. »
Christelle
Du khôl noir autour des yeux. Son immense maison bourgeoise perdue dans le vieux Talant nous accueille parmi une foule d’invités. Christelle a une haleine fraîche et sucrée, comme une odeur d’amande, et sa bouche exerce une terrible attraction sur la mienne. Derrière elle, je découvre la présence de…
Jonathan
… celui qui a su me faire succomber à son charme et me dérober à la fille que j’aime, celui qui a franchi le barrage de ma chair pour s’y déverser, le lion tentateur aux cheveux d’or et aux bras de Sanson. Nos regards se croisent un instant puis se fuient. Ne le regarde pas Lola. Lola ?
Carla, Anne-Ka, Gwen
Elle a rejoint ses amies avec Zoé, tandis que Christophe discute avec un certain Julien, un Eric et un autre type, au regard bizarre. Les filles parlent fort et je regarde Lola les prendre dans ses bras, rayonnante de bonheur. Il me semble que sa joie me sublime, car je me sens tout puissant. Je suis un dieu ce soir. L’autre type me fixe. Avec son regard. Qui est-il ?
Romain
« C’est son prénom. »
Ne m’approche pas Jon. Nous n’avons rien à nous dire. Ne me touche pas.
« Ecoute Julian, je suis désolé pour… tout ça. »
Tout ça. Ce rouge dans tes yeux, tes cernes violacées. Ton charme s’est éteint. Est-ce que Jed t’a quitté ?
Le type me regarde. Avec son regard d’orage. Un ouragan dans chaque prunelle. Plein de bleu. Il n’est pas là. Il oscille entre deux dimensions, la notre, tangible, et une autre, immatérielle, chargée de possible. C’est un dieu, comme moi ; mieux vaut ne pas s’en approcher. Une fille l’accompagne. Non, c’est impossible
Sylvia
Mais si, c’est bien elle, la femme aux cheveux de sang. Celle qui ravive en moi les souvenirs de ce temps perdu et oublié, le temps de la meute où tels des chiens nous étions reclus dans un Clan de dépravés sexuels, expérimentant les affres de la drogue et de l’alcool. Sylvia a l’air fatigué. Lendemain de voyage, ou dopage à l’héro ? Tu n’as pas changé Sylvia. Toujours cet air anéanti, détruite par ton incapacité à t’en sortir. Je te hais. A moins que je ne sois plein d’admiration pour cette intelligence incontrôlable qui bouillonne en toi, comme du métal en fusion, et que personne d’autre que moi n’a su découvrir.
Mathieu
Je suis dans l’ancien appartement de Nalvenn et Sébastien, il est 14h37 et nous sommes Samedi 30 Décembre 2006. Mathieu m’apporte un verre. Il paraît que son job de livreur de pizzas se passe bien. Il a même rencontré une fille. Est-ce qu’il voudrait passer le réveillon du jour de l’An avec nous ? Peut être, il en parlera à la fille.
Mais il n’est pas venu.
Lola
Elle semble saoule. C’est la première fois que je la vois dans cet état, ma princesse ivre. Elle titube en imitant une oie avec Zoé, plongée quant à elle dans l’imitation subtile de l’orang-outan en rut. Christophe, dans un semi coma éthylique, la regarde avec passion depuis le canapé, où s’entreposent depuis le début de la soirée les corps gorgés d’alcool. L’espace d’un instant, je repense à Jill et Gautier. Lola s’approche de moi et sa bouche qui empeste le gin se colle contre la mienne. Sylvia nous regarde, je sens son regard de feu et de sang se déchaîner, pire encore que celui de la Pieuvre, elle nous enserre dans ses yeux-carnage et dépèce notre image à coup de dents-pensée qui nous jugent. Quelle heure est-il ? Nous nous éclipsons discrètement. Christelle nous adresse un clin d’œil tandis que je pousse Lola dans la salle de bain.
Il redresse la tête, et son visage se dessine dans le miroir au dessus du lavabo.
Jed
Le sang. Le sang qui envahit ma bouche. Merde Jed, arrête, t’es dingue, oh Jed ! Lola hurle. Les poings s’abattent sur mon visage et mes côtes. Briser mon visage de dieu. Ca aurait été trop facile, de passer à autre chose, d’être heureux, hein ? Non, il fallait payer. Je me dis que nous sommes un peu comme des particules, tous, des particules de conscience qui se heurtent en provoquant des sons propres à chacune des combinaisons possibles, des sons doux ou dissonants. En cet instant, la particule Jed Cléart et la particule Julian Mahogany produisent le son le plus sanglant qui puisse exister, sans que la particule Lola Sinclar ne puisse s’interposer. Ce sont les Lois de l’Attraction. Est-ce le destin qui nous a réuni ? Ou bien le hasard ? Allongé par terre, roué de coups, je pense à tout ça. On a pas idée de penser en de telles situations, mais c’est plus fort que moi. Je ne pourrai pas te remercier pour m’avoir rendu pur corps l’espace d’un instant, Jed, car mon esprit s’y agrippe sans relâche. C’est avec mon Ame que je devrai connaître le bonheur. Lola tire Jed par le bras, mais ses pieds heurtent mon ventre et mon dos. Je me replie sur moi comme un fœtus sous les coups qui pleuvent et frappent mon corps. Arrête Jed… Ma voix s’étouffe dans le sang qui me sort de la bouche, je vais vomir, dégueuler mon sang et ma vie. Le carrelage froid contre ma joue écrasée, la voix de Lola en sourdine. Un coup à la tête dissipe mon champ de vision dans une tache de brume qui s’étend et m’enveloppe tout entier. Dans la pièce à côté, tout le monde crie et s’embrasse. Personne ne peut nous entendre.
Il est minuit. Le dernier des Trois Tribunaux.
Que le procès s'achève.

________________________________________________

Mardi 02 Janvier 2007
Résurrection
Dijon
Julian

Je suis mort.
Tout est blanc. Paradis éthéré. La grève immaculée que lèche une écume translucide borde les montagnes bleu glacier en s’étalant sous mes pieds nus. Le froid me brûle. Je regarde le soleil pâle qui me regarde comme un Œil géant et blanc dans le ciel éclatant.
J’ai peur.
Nalvenn court dans ma direction, nue sous sa robe de soie blanche. Elle se jette sur moi et ensevelit mes yeux sous ses mains qui me masquent la lumière crue de l’astre lion. Laisse moi me blottir contre ta poitrine chaude, là où le cœur-grenouille pulse plein d’amour. La plage devient de plus en plus transparente. Tout s’efface. Vais-je devenir néant à jamais ?
J’entends le bruit du vent au dehors.
Nalvenn glisse une plume d’oiseau dans mes cheveux, calée derrière mon oreille. Son sourire me parle ; je lis sur ses dents et le mouvement infime de ses lèvres.
Rien n’est encore fini.

Je me réveille dans une chambre d’hôpital. Dehors, dans la nuit, une épouvantable tempête agite les arbres et frappe les fenêtres. La Bourgogne est assiégée par les vents.
Je suis sous perfusion. Le tube est planté dans la peau de mon bras et relié à cette poche où s’écoule le liquide goutte à goutte.
Le sang qui perle et se déverse sur le carrelage de la salle de bain. C’est Jonathan qui est venu pour maîtriser Jed. Personne n’était là pour toi quand il t’a tabassé, Jon. Pourquoi étais-tu là pour moi ? Je ne peux plus bouger. Vite, me traîner hors de la salle de bain, dans la chambre, vite Christelle, aide-le à me porter. Il y a cet autre type, celui avec les yeux plein d’orage. Et elle aussi, la fille aux cheveux de sang. Discrètement, ne pas faire bruire la rumeur. Les autres ne doivent pas savoir. Ne pas perdre connaissance, ne pas perdre…
On a coupé la tête à Saddam Hussein !
Je suis en vie. Ressuscité ? Par quel miracle ? Je ne crois pas en Toi, grand Œil. Est-ce qu’il fallait que je vive ? Est-ce que tout ça a un sens ? Non, aucun sens, à part celui que j’imaginerai.
Lola est endormie sur le siège à côté de moi. Ses cheveux noirs en cascade tout autour de son visage. Sa peau de bébé et sa bouche rouge tendre. Ses paupières au longs cils fins et noirs délicatement fermées.
J’étends mes bras en croix et laisse une volute d’oxygène pénétrer mes poumons, s’infiltrer dans mes alvéoles et envahir mon sang, le temps d’une bouffée. Comme c’est délicieux, ce doux mouvement de l’air qui entre et sort de ma bouche.
Je respire.
Ecouter le son du sang dans mes veines et mes artères, le halètement de mon cœur en activité. Sentir la pression du réel sur ma peau et ses impressions par mes sens. Etre le réceptacle du monde. Tous ces mots dans ma tête, qui grouillent et croissent. C’est le langage fondateur, le Verbe de Dieu. Et que la lumière soit.
Je suis en vie.

Vous l’avez laissé sur la petite table, à ma disposition pour mon réveil. Je préfère laisser dormir Lola. Ouvre l’écran, allume l’ordinateur. Bienvenue. Veuillez patienter. Je lance Word.
Une page blanche apparaît.
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Message  Altair Mer 4 Avr 2007 - 8:49

Ah oui et j'en ai oublié un entre les deux :

Lundi 01 Janvier 2007
Le Tribunal de l'Ame
Dijon

Où suis-je ?
Dans un lit. Tout est blanc. Paradis d’éther.
Suis-je mort ?
Oui. A la fin de tout. J’entame une nouvelle révolution de la Terre autour de son étoile dans la mort.
Je me sens bien.
Vraiment ?
Oui, je suis heureux maintenant.
Vraiment ?
Ne nous battons plus. Nous sommes Moi. Il n’y a plus de conflit. La mort fige les substances.
Peut être n’ai-je jamais été aussi vivant…
Je suis toujours conscient. Conscient de mes contradictions internes.
Quelles sont-elles ?
Au nombre de trois.
Je suis beau. Je suis laid.
Je n’ai besoin de personne. J’ai besoin qu’on m’aime
Je n’ai foi en rien. J’ai foi en la haine.
Quelle est la troisième alternative à la troisième contradiction ?
J’ai foi en moi.
Foi en moi ?
En mon bonheur.
Suis je heureux ?
Oui, je le suis.
Vraiment ?
Oui, je le suis !
Vraiment ?
Oui, je suis heureux !
Vraiment ?
C’est la potentialité de mon bonheur non encore présent.
Qu’est-ce donc que le bonheur ?
L’oubli fragmentaire de la noirceur quotidienne.
Noirceur ?
Absence de couleur. Le scalpel dépèce un monde fade et terne. Une lucidité blafarde.
Que dois-je faire ?
Combattre.
Comment ?
Avec la plume. Donner un sens à ma vie. C’est le pouvoir de l’Âme Humaine. Vous êtes obsédés par l’angoisse permanente de perdre votre temps, mais cela ne signifie rien. Faites ce que bon vous semblera, le monde n’a pas de sens, et vos vaines occupations n’en ont pas plus. Aucun sentiment, aucune valeur ne sublimera vos vies. Croyez vous que je suis nihiliste, que je ne crois en rien ? Je crois en l’immense pouvoir de notre Ame, capable d’inventer un sens à ce qui en est dénué.
Un scalpel pour comprendre. Une plume pour imaginer.
C’est cela, la clef du bonheur ?
C’est cela : apprendre à perdre son temps. Donner un sens à ma vie.
Bien. La séance est levée.
Désormais le Procès s’achève.
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