Altérations
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Éclaircie
Yoni Wolf
6 participants
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Altérations
j’étais tellement perdu que je redevenais sauvage
je ne me lavais plus
et passais mes journées à penser mon espace
à poncer mon esprit
nuançant le monde à l’infini
passant de songe en songe
seul assez souvent
un peu à côté de mes amis
à deux doigts d’être vivant
à vraiment pas loin
à juste un souffle d'être gai
je perdais ma beauté mes joues ne cessaient de gonfler
un ventre s’installa étouffant tout amour propre
j’étais devenu l’ami nounours qu’on aime sans désir
je me tamisais
me faisais de plus en plus discret
n’osant plus regarder les filles dans les yeux
longeant les murs courant d’une ombre à une autre sans passer par la lumière
je voulais être dans la lumière
mais j'en avais peur
j’avais parfois des besoins d’être acclamé
je rêvais de lumière
d’une eau de lumière où baigner mes cheveux gras
d’un éclat de tumulte
de passions un peu folles
mais on est un enfant quand on fait place à l’aimé
quand on se noue
quand on s’entrelace
quand on n’est plus à côté mais dedans
avec
pour
et l’enfant que j’étais est ici bien empoté
inquiet
trop gêné d’être tout nu
sans cesse à l’affût du moindre désamour
l’amant que je suis est l’enfant que je fus
or j’ai toujours joué seul
.................
je devais porter ce corps à l’abandon
ce monceau de pizzas de kebabs et de frites
ce ventre gonflé par le gaz des 8,6
au fond j’avais envie d'être avec une femme
mais j’avais peur de la gâcher
de gâcher son temps
de la tâcher quelque peu
sur les bords
puis
de ne pas être assez là pour qu'elle puisse s'appuyer
les femmes veulent être rassurées
mais je restais coi tout pantelant
tout penaud tout chancelant devant la vie
face à la mort la folie et les visages qui me hantaient
préférant fuir un cauchemar
que de quitter un trop beau rêve
ainsi les femmes demandent parfois aux amoureux
de faire cœur commun
d'être ce nous retentissant
et moi j’en étais presque à penser fuir
à me retirer du monde
à me barrer de la naissance
à tirer ma révérence
et à ne plus jamais aimer
tant rassurer me faisait peur
je ne me lavais plus
et passais mes journées à penser mon espace
à poncer mon esprit
nuançant le monde à l’infini
passant de songe en songe
seul assez souvent
un peu à côté de mes amis
à deux doigts d’être vivant
à vraiment pas loin
à juste un souffle d'être gai
je perdais ma beauté mes joues ne cessaient de gonfler
un ventre s’installa étouffant tout amour propre
j’étais devenu l’ami nounours qu’on aime sans désir
je me tamisais
me faisais de plus en plus discret
n’osant plus regarder les filles dans les yeux
longeant les murs courant d’une ombre à une autre sans passer par la lumière
je voulais être dans la lumière
mais j'en avais peur
j’avais parfois des besoins d’être acclamé
je rêvais de lumière
d’une eau de lumière où baigner mes cheveux gras
d’un éclat de tumulte
de passions un peu folles
mais on est un enfant quand on fait place à l’aimé
quand on se noue
quand on s’entrelace
quand on n’est plus à côté mais dedans
avec
pour
et l’enfant que j’étais est ici bien empoté
inquiet
trop gêné d’être tout nu
sans cesse à l’affût du moindre désamour
l’amant que je suis est l’enfant que je fus
or j’ai toujours joué seul
.................
je devais porter ce corps à l’abandon
ce monceau de pizzas de kebabs et de frites
ce ventre gonflé par le gaz des 8,6
au fond j’avais envie d'être avec une femme
mais j’avais peur de la gâcher
de gâcher son temps
de la tâcher quelque peu
sur les bords
puis
de ne pas être assez là pour qu'elle puisse s'appuyer
les femmes veulent être rassurées
mais je restais coi tout pantelant
tout penaud tout chancelant devant la vie
face à la mort la folie et les visages qui me hantaient
préférant fuir un cauchemar
que de quitter un trop beau rêve
ainsi les femmes demandent parfois aux amoureux
de faire cœur commun
d'être ce nous retentissant
et moi j’en étais presque à penser fuir
à me retirer du monde
à me barrer de la naissance
à tirer ma révérence
et à ne plus jamais aimer
tant rassurer me faisait peur
Re: Altérations
Bonjour Yoni,
J'ai lu ce texte le jour de sa parution. Et je préfère laisser décanter avant de commenter.
Ce poème me semble un peu trop bavard surtout dans le premier paragraphe.
Il présente cependant de très bons passages :
"...à penser mon espace
à poncer mon esprit"
Le suite du texte est un peu difficile à aborder en temps que poème, poème mis en vers. Je ne suis pas sûre que la forme lui serve vraiment.
Le chemin des réflexions de ce narrateur est à a fois logique mais sinueux, j'aime.
En filigrane, se dessine un homme pataud, ignorant des rapports humains, donc tellement humain.
J'aime beaucoup :
"à me barrer de la naissance"
Le vers final est très beau.
J'ai lu ce texte le jour de sa parution. Et je préfère laisser décanter avant de commenter.
Ce poème me semble un peu trop bavard surtout dans le premier paragraphe.
Il présente cependant de très bons passages :
"...à penser mon espace
à poncer mon esprit"
Le suite du texte est un peu difficile à aborder en temps que poème, poème mis en vers. Je ne suis pas sûre que la forme lui serve vraiment.
Le chemin des réflexions de ce narrateur est à a fois logique mais sinueux, j'aime.
En filigrane, se dessine un homme pataud, ignorant des rapports humains, donc tellement humain.
J'aime beaucoup :
"à me barrer de la naissance"
Le vers final est très beau.
Re: Altérations
Je trouve aussi que c'est un peu inégal.
Notamment la 2e partie (même si la fin est jolie), sûrement trop concrète pour moi.
Je retiens, comme Eclaircie, "à penser mon espace".
Le "s'installa" aussi m'a dérangé, même si je comprends l'intention ça dénote un peu trop pour moi à ce moment là.
Notamment la 2e partie (même si la fin est jolie), sûrement trop concrète pour moi.
Je retiens, comme Eclaircie, "à penser mon espace".
Le "s'installa" aussi m'a dérangé, même si je comprends l'intention ça dénote un peu trop pour moi à ce moment là.
Re: Altérations
C'est nu. Et ça, ça me plaît. Du coup, pas trop envie de commenter la forme, juste noter le " me barrer de la naissance".
coline dé- Nombre de messages : 353
Age : 24
Date d'inscription : 24/12/2019
Re: Altérations
Je rejoins Éclaircie, c'est trop bavard, trop centré sur vous. Beaucoup de parties m'échappent car elles ne parlent qu'à vous-même et laissent le lecteur sur la touche. Il faudrait essayer de faire plus altruiste, d'évoquer des thèmes et des images où chacun pourrait s'identifier, se reconnaitre. Là j'ai plus l'impression d'un exutoire personnel que d'un message tourné vers l'autre ou bien vers l'universel. Et puis toujours cette absence de forme qui fait un peu foutraque.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 54
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Altérations
Je "prends la plume " en réaction au commentaire de Jano que je trouve un peu abrupt. C'est précisément ce coté "foutrac " que j'aime bien dans ce texte dont je ne saurais dire quant è moi s'il relève de la'autobiographie ou de la fiction. A dire vrai peu importe ! Non ce qui me parait intéressant, c'est justement cette introspection douloureuse d'une expatriation ontologique. Je crois avoir compris que yoni cultive la répétition comme une manière de style, ce qui ici n'est pas gênant puisque cette dérive revêt quelque chose d’obsessionnelle . Ma critique porterait plutôt sur deux points: le premier, mais ce n'es pas vraiment critique, est que ce texte trouverait mieux sa place en prose, le second a trait à un usage peu orthodoxe, à l'écrit en tout cas de " préférer".
"...préférant fuir un cauchemar
que de quitter un trop beau rêve..."
On ne préfère pas ceci que cela... mais ceci è cela ou " plutôt que "cela.
Cordialement.
"...préférant fuir un cauchemar
que de quitter un trop beau rêve..."
On ne préfère pas ceci que cela... mais ceci è cela ou " plutôt que "cela.
Cordialement.
HELLION- Nombre de messages : 477
Age : 74
Date d'inscription : 19/08/2017
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