Une cuillère sale c'est assez beau

Une cuillère sale est un paysage mondial
De contrées fabuleuses
Ce métal brille comme les lacs peuplés
De vie cachée

Brûlante
Dégommée
C’est un paysage exaspéré
En fusion

En dissipant la nuit rend dans l’aube

Dieu impoète
Il faut une cuillère pour avaler sa soupe
Je ne laisserai rien pour demain

à chaque jour sa cuillère, la vie est une marmite dont la soupe nous est servis au compte goutte façon de nous contaminé doucement
alors quand la cuillère est sale c'est tout le discours qu'il faut changer

Dieu impoète
Il faut une cuillère pour avaler sa soupe
Je ne laisserai rien pour demain

Cette dernière strophe est vraiment pas mal du tout. En revanche ce qui précède, ..mouais, et avec 2 fois le verbe être sur 3. Et j'aimerais bien comprendre "En dissipant la nuit rend dans l’aube" (se dissipant ? rend = rentre? ou rend l'aube ?)

Hello So-Back, hello teverino,

Merci beaucoup pour vos commentaires !

Teverino, vous pourriez ajouter une virgule après dissipant :
En dissipant, la nuit rend dans l’aube

Cette construction un peu bizarre est très banalement inspirée du "je dis à cette nuit 'sois plus lente' et l'aurore va dissiper la nuit".

Ici, j'aime bien la liberté offerte par cette difficile juxtaposition (sans la virgule).
Cette nuit dissipe le jour, couvre tout, mais sous son ombre notre monde survit, n'est-ce pas ! Laver notre cuillère, c'est détruire.
Je comprends ta remarque sur le verbe être. J'aime bien sa... simplicité mais je ferai l'effort d'essayer autrement.
Merci beaucoup pour vos deux commentaires !
J'espère ne pas parler un mandarin soutenu.
Antoine

J'ajoute : ce que la nuit rend, c'est ce qu'elle a précisément couvert avant l'aube !

J'aime beaucoup le titre et j'aime beaucoup le poème. Court avec juste ce qu'il faut. J'aime bien cette mise en avant de la cuillère. C'est, certes, un objet du quotidien, mais comme tu le dis si bien:

Il faut une cuillère pour avaler sa soupe

Toute la poésie est là, la cuillère c'est l'inverse de la métaphysique. La cuillère est physique, la cuillère aide, et, parfois, la cuillère sauve.

Yoni Wolf a écrit:J'aime beaucoup le titre

Je suis d'accord pour le titre…excellent. Pour le reste, la banalité n'est pas transcendée, et si court que soit ton texte, je me suis ennuyé !

C'est vrai! un poil plus long, j'aurais préféré; je commençais à partir dans tes paysages mais paf , la chute: sympatique comme tout, mais abrupte.

... ça dépend sale de quoi !
Pas fan, Antoine, pour une fois !
Sauf le dernier vers dont j'adore le côté abrupt ( contrairement à Polixène !)
Le " rend" m'est resté en travers...

beau texte,
même si les diverses explications ne m'ont pas permis de comprendre "En dissipant la nuit rend dans l’aube",
j'aime bien l'idée de la cuillère sale (Georges Perec "Questionnez vos petites cuillères.")
Vrai, le monde est contenu dans chaque objet -pourvu qu'on le regarde soigneusement, de tout près et qu'on s'interroge. Dans la cuillère à soupe figurent l'adduction d'eau et les voyages des végétaux, et puis tout simplement les reflets de la lumière sur le métal.
Peut-être pas tout du monde, mais il y a déjà de quoi de longues méditations.

Et puis "Dieu impoète" m'a fait sourire, c'est beaucoup, merci.

Une image de cuillère mise au premier plan dans : France Culture, émission l'idée culture du dimanche 8.