Cyamemazine
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Cyamemazine
j’avais temps pas gâté des étés à rester tout au fond de ma cage
m’enlisais dans les stups alourdi par fumée de nombreux décollages
ça cognait dans cacro tous les kho connaissaient mes allées mes passages
entre rire et colère entre tristesse et joie entre brillants messages
et blabla sans passion où ça termine au fond de foutus cafouillages
le plavon est foiré la grammaire est temor vive les bafouillages
on dit j’m’en bats la race au lieu d’excusez-moi on revoit son langage
on oublie pas gâté on cache sa gaieté derrière un maquillage
que l’on porte en tout temps et la nuit et le jour comme sait un mirage
tout au creux d’un amour qui me faisait défaut malgré mes gribouillages
et ces mots qui venaient n’restaient jamais longtemps tonnaient en plein orage
temps de cligner de l’œil et l’éclair était loin ne restaient que nuages
fine pluie et odeurs de pavé détrempé de tannées et de rages
faisait chaud j’étais chien je chialais de partout remplissais bien des pages
où ça devient présent où la rage revient par le biais de pétages
de joints de plombs de crânes ces moments brumeux où fumeux verbiages
se heurtent au réel d’être un corps qui s’en fout d’être vieux pour son âge
alourdi par fumée j’avais l’âme en charpie tout était verrouillage
défonces contrôlées et folies bien cachées élision du naufrage
qu’était ma vie de jeune où parade était folle et foiré l’affichage
de ce cynisme cru qui hantait ma pensée et fermait mon visage
puis je me suis ouvert depuis lors j’essaie d’être au dessus des blocages
d’ntm à flaubert de céline à booba j’veux que mots soient tangages
niquer l’game et partir en laissant derrièr’ soi un gros tas de ratages
preuves qu’on a vécu le bonheur est instant la tristesse est voyage
m’enlisais dans les stups alourdi par fumée de nombreux décollages
ça cognait dans cacro tous les kho connaissaient mes allées mes passages
entre rire et colère entre tristesse et joie entre brillants messages
et blabla sans passion où ça termine au fond de foutus cafouillages
le plavon est foiré la grammaire est temor vive les bafouillages
on dit j’m’en bats la race au lieu d’excusez-moi on revoit son langage
on oublie pas gâté on cache sa gaieté derrière un maquillage
que l’on porte en tout temps et la nuit et le jour comme sait un mirage
tout au creux d’un amour qui me faisait défaut malgré mes gribouillages
et ces mots qui venaient n’restaient jamais longtemps tonnaient en plein orage
temps de cligner de l’œil et l’éclair était loin ne restaient que nuages
fine pluie et odeurs de pavé détrempé de tannées et de rages
faisait chaud j’étais chien je chialais de partout remplissais bien des pages
où ça devient présent où la rage revient par le biais de pétages
de joints de plombs de crânes ces moments brumeux où fumeux verbiages
se heurtent au réel d’être un corps qui s’en fout d’être vieux pour son âge
alourdi par fumée j’avais l’âme en charpie tout était verrouillage
défonces contrôlées et folies bien cachées élision du naufrage
qu’était ma vie de jeune où parade était folle et foiré l’affichage
de ce cynisme cru qui hantait ma pensée et fermait mon visage
puis je me suis ouvert depuis lors j’essaie d’être au dessus des blocages
d’ntm à flaubert de céline à booba j’veux que mots soient tangages
niquer l’game et partir en laissant derrièr’ soi un gros tas de ratages
preuves qu’on a vécu le bonheur est instant la tristesse est voyage
Re: Cyamemazine
Quelle claque !
dès les premiers mots lus à voix haute il m'a fixée bien haut la foulée pour galoper loin sur les bords d'un rivage et me prendre toute entière dans sa coulée profonde à la surface des os que tu racles avec soin sous la lame extra fine d'une langue toute tienne où s'élance l'élégance folle et charmante amie les Lettres Françaises d'un écrivain banni et le rap charmeur de l'Ange de Saint-Denis et sous l'apparence d'un déshabillé fin de soie mincar tu m'as déposée là en vrac tout en bas des 18 marches de ta tour infernale aux pieds de vers sans espoir de retour alors que s'en la barque sous les cris lointains d'un chien jaune.
Tu m'as revigorée.
J'en suis tout-e étourdi-e.
dès les premiers mots lus à voix haute il m'a fixée bien haut la foulée pour galoper loin sur les bords d'un rivage et me prendre toute entière dans sa coulée profonde à la surface des os que tu racles avec soin sous la lame extra fine d'une langue toute tienne où s'élance l'élégance folle et charmante amie les Lettres Françaises d'un écrivain banni et le rap charmeur de l'Ange de Saint-Denis et sous l'apparence d'un déshabillé fin de soie mincar tu m'as déposée là en vrac tout en bas des 18 marches de ta tour infernale aux pieds de vers sans espoir de retour alors que s'en la barque sous les cris lointains d'un chien jaune.
Tu m'as revigorée.
J'en suis tout-e étourdi-e.
Pussicat- Nombre de messages : 4838
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Cyamemazine
Merci Pussicat. Si tu savais à quel point ton commentaire me fait plaisir... C'est que mon travail actuel divise, et tout l'enthousiasme de tes mots contrebalance pas mal de réactions épidermiques à cet exercice. Mais déplaire franchement, c'est mieux que plaire à moitié. Alors je continue. Et ta réaction me conforte un peu dans le choix que j'ai fait de poursuivre ce chemin hasardeux. Je ne sais absolument pas où je vais, mais j'y vais en courant... et armé.
Re: Cyamemazine
un peu dans le choix que j'ai fait de poursuivre ce chemin hasardeux. Je ne sais absolument pas où je vais, mais j'y vais en courant... et armé.
savoir ou on va savoir si c'est la bonne voie, savoir si la vie mérite de s'accrocher, savoir si les médocs seront béquille à vie
savoir si thérapie est l'alibi ou un départ vers l'inconnu
savoir ou on va savoir si c'est la bonne voie, savoir si la vie mérite de s'accrocher, savoir si les médocs seront béquille à vie
savoir si thérapie est l'alibi ou un départ vers l'inconnu
So-Back- Nombre de messages : 3651
Age : 100
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Cyamemazine
Ce ne sont que des mots et comparés aux tiens je suis toute humilité
aussi je tiens à réparer ici une erreur capitale de capitales concernant le Boss qui est bien l'Ange de Boulbi et non de "Saint-Denis" - toute honte bue - que je tiens pour le plus grand auteur de la chanson française parce que le rap est bien la variété française d'hier, et qui placé tout à côté de cet écrivain banni des Lettres Françaises dont le Goncourt ne lui rendra jamais l'honneur qu'il aurait mérité est d'une classe folle !
Oh oui poursuis dans cette voie de vers 3x6 qui demande une belle exigence d'écriture et me rappelle étrangement Aragon et ses vers à rallonges... ils forment un bloc d'une élégance rare dont la lecture étourdissante appelle la transe. bien à toi. prends soin de toi et bon dimanche.
Pussicat a écrit:...où s'élance l'élégance folle et charmante amie les Lettres Françaises d'un écrivain banni et le rap charmeur de l'Ange de Saint-Denis...
aussi je tiens à réparer ici une erreur capitale de capitales concernant le Boss qui est bien l'Ange de Boulbi et non de "Saint-Denis" - toute honte bue - que je tiens pour le plus grand auteur de la chanson française parce que le rap est bien la variété française d'hier, et qui placé tout à côté de cet écrivain banni des Lettres Françaises dont le Goncourt ne lui rendra jamais l'honneur qu'il aurait mérité est d'une classe folle !
Oh oui poursuis dans cette voie de vers 3x6 qui demande une belle exigence d'écriture et me rappelle étrangement Aragon et ses vers à rallonges... ils forment un bloc d'une élégance rare dont la lecture étourdissante appelle la transe. bien à toi. prends soin de toi et bon dimanche.
Pussicat- Nombre de messages : 4838
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Cyamemazine
C'est vrai que tout a changé lorsque j'ai commencé à prendre Booba au sérieux. Et plus ça va, plus je me rends compte que certains nouveaux rappeurs tranchent dans la langue de manière féroce, avec pour bréviaire le travail de Booba, sa manière de supprimer des mots, d'en inventer, de travailler l'assonance, le tout saupoudré d'un goût pour la punchline. Le travail de la multi-syllabique aussi, très intéressant. C'est malheureusement le fond qui est parfois pauvre chez certains rappeurs, ressassant les poncifs du méchant contre le gentil, de la faiblesse ou du respect, d'une agressivité assumée mais avec un discours victimaire. Sur la forme par contre... le rap est un incroyable laboratoire. Et la rime se fait bien plus riche, bien plus travaillée qu'au tout début du mouvement en France. Je te conseille Vald et Damso aussi, qui sont pour moi à la pointe du rap actuel.
Re: Cyamemazine
Cela ne m'étonne pas ce que tu viens d'écrire...
Mais comme c'est étrange
il résonne avec un travail que j'ai réalisé l'année dernière.
J'ai imprimé tous les textes des 3 premiers albums de Booba afin d'étudier sa langue et son flow,
il y avait une trop grande différence entre son travail et l'écho qu'il pouvait avoir dans une certaine presse non spécialisée...
C'est pourquoi j'ai entamé ce travail sur l'écriture de Booba qui m'a tenue un peu plus d'une année, je me suis arrêtée à "Ouest Side" que je tiens pour son meilleur album.
Il invente, il créé, il élude, néologise, il va direct à la pensée, il travail l'ironie comme personne : "Au micro, j'suis un des négros les plus raffinés", son texte parmi les plus intimes sur le sample de « Mistral gagnant » est d'une grande beauté, et l'impact de la lecture prend sens,
quant au travail de la rime, c'est du très haut niveau,
tout comme le flow, le rythme qu'il impose à ses textes.
J'ai appris qu'il ne travaillait jamais sans matière musicale mais sur les samples que les compositeurs lui envoyaient,
comme quoi sa poésie est d'une grande musicalité et colle à l'idée qu'il veut donner à son titre...
étrange tout de même cette référence commune à Booba...
Personnellement c'était un début de thèse qui s'est terminé en article, cela me prenait trop d'investissement, de temps... trop long...
aussi le regard que je pose aujourd'hui sur cet homme, cet artiste que certains s'amusent à rabaisser, bêtifier, "serait-il si inculte ? Ah parce que vous vous posez encore la question...", combien de poncifs j'ai pu entendre autour de moi lorsque j'évoquais mon travail.
Mais toi Yoni, tu es unique, c'est pas du c/c.
(à l'administration de VE : désolée pour cet emportement)
Mais comme c'est étrange
il résonne avec un travail que j'ai réalisé l'année dernière.
J'ai imprimé tous les textes des 3 premiers albums de Booba afin d'étudier sa langue et son flow,
il y avait une trop grande différence entre son travail et l'écho qu'il pouvait avoir dans une certaine presse non spécialisée...
C'est pourquoi j'ai entamé ce travail sur l'écriture de Booba qui m'a tenue un peu plus d'une année, je me suis arrêtée à "Ouest Side" que je tiens pour son meilleur album.
Il invente, il créé, il élude, néologise, il va direct à la pensée, il travail l'ironie comme personne : "Au micro, j'suis un des négros les plus raffinés", son texte parmi les plus intimes sur le sample de « Mistral gagnant » est d'une grande beauté, et l'impact de la lecture prend sens,
quant au travail de la rime, c'est du très haut niveau,
tout comme le flow, le rythme qu'il impose à ses textes.
J'ai appris qu'il ne travaillait jamais sans matière musicale mais sur les samples que les compositeurs lui envoyaient,
comme quoi sa poésie est d'une grande musicalité et colle à l'idée qu'il veut donner à son titre...
étrange tout de même cette référence commune à Booba...
Personnellement c'était un début de thèse qui s'est terminé en article, cela me prenait trop d'investissement, de temps... trop long...
aussi le regard que je pose aujourd'hui sur cet homme, cet artiste que certains s'amusent à rabaisser, bêtifier, "serait-il si inculte ? Ah parce que vous vous posez encore la question...", combien de poncifs j'ai pu entendre autour de moi lorsque j'évoquais mon travail.
Mais toi Yoni, tu es unique, c'est pas du c/c.
(à l'administration de VE : désolée pour cet emportement)
Pussicat- Nombre de messages : 4838
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
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