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FRAGMENTS : le fil de vos textes courts

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Message  Arielle Ven 11 Fév 2011 - 16:51

Rrrrôouuu... ma Coletteine, tes dialogues de bêtes me rendraient volontiers chèvre !

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Message  CROISIC Ven 11 Fév 2011 - 21:11

Bravo Coline ! quel régal pour l'observatrice et l'amoureuse des "bêtes" que je suis. Ce texte est une petite merveille que n'aurais pas reniée la grande Colette !
PS : Sais-tu combien de d'années humaines vit un rouge-gorge ? Cela fait 10 hivers que je crois voir le même dans mon jardin est-ce possible ?
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Message  Invité Ven 11 Fév 2011 - 21:53

Merci Croisic et Arielle ! La comparaison avec Colette, même si elle est très exagérée me fait toujours un énorme plaisir : c'est elle qui m'a donné le goût du beau texte il y a une éternité !
Un rouge-gorge, s'il passe le cap des deux premières années - les plus périlleuses- peut vivre quinze ans. Donc le tien est probablement le même, Croisic.

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Message  Ba Sam 12 Fév 2011 - 10:23

Il semble que l'air du temps rafraîchisse
Vous trouvez ?
Mon urine matinale le confirme
Comment ?
En restant au chaud
Imparable
Vous aussi le confirmez ?
Moi, ce sont mes courages qui dorment encore
Vous voyez, la preuve s'habille
Rondement
Elle, elle sait ce que le temps veut dire quand il est froid
Un peu comme ma femme
Il annonce la mort
Le linceul conjugal
Le suaire des heures tapies
Le verrou sécuritaire
La procession des lunettes de sommeil
Le coït en berne
En somme une saine extinction des voix sourdes
Voire nécessaire pour entendre battre le silence
Aux portes de nos pas enfin en marche.
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Message  CROISIC Sam 12 Fév 2011 - 15:14

Merci Coline ! Je sais maintenant pourquoi "il" se comporte aussi familièrement avec moi ; nous allons pouvoir continuer notre conversation semi-muette !
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Message  Invité Sam 12 Fév 2011 - 17:26

Denis n'en pouvait plus. C'était Son Fric. le sien. À lui tout seul.
Liberté, égalité, Framprix.
Caisse d'épagne l'écureuil. Et les relevés de comptes.
Denis avait installé son secrétaire en teck à coté du lit. Toutes les factures étaient là.
Les talons de chéquiers, parce qu'il faut les garder 5 ans au minimum.
Les contrats de crédits. La calculette. Deux trois Louis d'or de grand-mère.
Les papiers de la voitureu, l'assurance de la voitureu, le contrôle technique de la voitureu.
L'assurance de la maîson, le plan d'occupation des sols de la maîson, les lettres notariées, le
certificat de mariage, le duplicata des 20 dernières déclarations des impôts.

Au pied du lit le chien dort d'un œil pas rassuré. Il garde la caisse. Le petit coffret bleu en acier martelé.
Denis aime bien sa chambre. Il ne la quitte pas. La clef du coffret bleu ne le quitte pas non plus.
Pendentif. Denis est nerveux. Il semble que l'on essaye de lui voler son argent. il ne sait pas bien qui.
Mais il sent. On le sent, avant que ce genre de choses n'arrivent.
Un jour, à Bricorama , on avait voulu le voler. Il avait répondu sèchement : je regrette , l'étiquette indique 2.50€ pas
3.50€ , ne chercher pas à me voler. La caissière avait baissé les yeux et plaidé coupable. Bon, Denis l'avait laissée en vie, pour cette fois, mais sa main tremblait, crispée sur la scie circulaire.
Denis n'avait pas forcément beaucoup de sous, ni pas assez de sous, il avait juste des sous qui étaient les siens.
Qu'il avait gââgné. Gââgner c'est gââgner et reprendre c'est voler.
Sous Sarko les impôts avaient triplé en quelques années. Il fallait rendre tant, de nos jours. Mais Denis trichait un peu. Parce que tricher un peu bon son propre bien c'est honnête, après tout.

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Message  Invité Sam 12 Fév 2011 - 17:40

Chaque matin, Denis s'arrêtait à la trappe. La trappe au fond du jardin. Il lui disait :
" Vous voyez où vouloir me voler vous a conduit, bande d'enculés, vous faites moins les malins, bonne journée. "
C'était un jardin normal, à la périphérie d'un ville normale, tout était normal , comme Denis, dont tout le monde se foutait comme de l'An Quarante. Les ossements ne lui répondaient jamais : merci , toi aussi.
Après son décès, on trouvera certainement la trappe, et Denis aura de très gros ennuis avec la justice, mais il sera mort, alors...
Personne n'était venu tenir compagnie aux autres dans la fosse depuis un moment. mais Denis était sûr que cela n'allait pas durer. On allait tenter de le voler encore. L'homme est ainsi fait, il se vole l'un l'autre, mais Denis ne se laissait pas prendre au jeu. Il brisait le cercle. Une légende. Il était une légende.



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Message  Invité Sam 12 Fév 2011 - 17:54

Stéphane Jodelle se grattait le menton. Il ne pigeait pas bien. SRPJ. Rien du tou même. son bureau. une photo de sa mère.
4 ou 5 petites frappes du département avaient disparus en quelques mois. Oh non, pas de grands bandits. des corniauds. Indics à l'occasion. Volatilisés. L'avantage de garder un œil sur quelqu'un c'est que s'il n'est plus visible, tu ne le vois plus. Cours numéro 12, sécurité civile, école de police nationnaleu. Il s'en souvenait parfaitement. Où étaient barrés ces types en conditionnelle ?

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Message  CROISIC Dim 13 Fév 2011 - 10:37

Panda, tu es devenu une si jolie jeune fille, quels sont tes pouvoirs magiques bel animal sacré ?

J'ai adoré les aventures de Denis l'Harpagon des concours ! Bravo !
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Message  bertrand-môgendre Mer 16 Fév 2011 - 15:44

Lorsque du con j'en mesurais l'élasticité, j'entrevis enfin l'échappatoire. Délivrance.
Ma mère m'éjecta menu-frippé-ridé, tel une chiure maculée de glaires sanguinolentes prêt à vérifier à la fois la solidité de la faïence des W.C. et mes aptitudes à patauger dans une eau à goût de chiotte. Froidure.
Par les pieds l'on me pendit. Bien qu'inconscient, je criais atteignant sans forcer la tessiture de Caruso.

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Message  bertrand-môgendre Mer 16 Fév 2011 - 15:57

Lorsque du con j'en moulais l'existence sur le cobaye que fut ma voisine de deux ans mon aînée, j'expulsais un jet de sperme souillant le drap d'une nuit blanche. La lune avait deux moitiés. Son cratère entretint de curieux mystères. Attrait.
Ainsi je vécu. Enfin, je pensais.
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Message  bertrand-môgendre Mer 16 Fév 2011 - 16:02

Lorsque des cons je m'en abreuvais les sens, des goûts en bouche m'invitèrent à jouir de la diversité pelvienne rehaussée des excès pileux ou graisseux mais toujours amoureux. Révélation.
Aimantes les caresses. Tendres pensées meublèrent ma vie.
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Message  Invité Mer 16 Fév 2011 - 16:22

Bertrand Môgendre, habillé de noir et d'Alexis Piron.
Pourquoi pas le meilleur auteur du monde ? s'exclamerait Rigoley de Juvigny.

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Message  bertrand-môgendre Mer 16 Fév 2011 - 16:28

Lorsque du con j'en approfondissais l'essence, j'y cueillit la vie au creux de celle qui, par trois fois, me l'offrit.
J'en reste encore baba.
La vertu prend un coup de vieux. La passion se moque des raisons.

Fin de la chanson.

Merci Queneau.
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Message  Invité Mer 16 Fév 2011 - 20:21

A corps perdu
A cor et à cri
Encore et encore
Corpuscule
Corps minuscule
Corps défendant
Corps majuscule
Au crépuscule
Corps écorché
Corbeille à papier.

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Message  Ba Jeu 17 Fév 2011 - 15:11

Ile n'aurait pas dû se pendre à son cou
Elle n'aurait pas dû retirer le tabouret de ses bras
Il aurait dû prévoir une corde moins raide
Elle l'aurait sûrement retiré de sa file d'attente
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Message  Invité Jeu 17 Fév 2011 - 23:04

Grande méchante louve avait un petit creux. Elle alla dans sa réserve chercher le dernier paquet de petits "Lulu". Le paquet était vide, si l'on exceptait un morceau inidentifiable, et tout mou de surcroît. Elle mangea un cookie en pensant qu'elle allait encore avoir des renvois de savon- par quel mystère, Dieu seul le sait-, et pesta une fois de plus contre son petit dernier, les difficultés croissantes de la vie, et ces merdes d'importation qui ne valent pas les petits beurs bien de chez nous.

Si la pension alimentaire n'arrivait pas, la fin du mois commencerait tôt.

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FRAGMENTS : le fil de vos textes courts Empty Un songe au saut du lit,

Message  Ba Dim 27 Fév 2011 - 18:11



C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit
Mon voisin phonophage à onze heures s’est branché
Telle une mécanique à parlote déclenchée
Dénudant sans relâche le fil de l’insomnie.
Son monologue mural projetait cette image
D’un son répercuté, d’un écho sans sujet ;
Je lisais sans rien lire des lignes affligées
Pour réparer du bruit « l’irréparable outrage ».
« Écoute, me dit-il , voisine digne de moi
Le cruel portable l’emporte aussi sur toi
Je te plains de tomber dans ses ondes redoutables
Vrilles ». En achevant ses mots épouvantables,
Sa voix dessus mon lit a paru se glisser ;
J’enfonçais vainement mes Quies suppliciées.
Des voisins fraternels à leur tour, sans ménage,
Ont frappé du balai ont donné de la voix
Au plafond écaillé à la mince paroi.
L’hallali du sommeil, au milieu du carnage,
Aux chiens de la nuit blanche a jeté sans pitié
Nos lambeaux pleins de sons, nos râles émiettés
Que leurs dents dévoraient dans une folle rage.



A mon voisin de palier noctambule de la voix
A Racine et ses vers cet emprunt souriant.
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Message  Lizzie Mar 8 Mar 2011 - 20:08


La lune s’était levée rousse. Dans sa lueur, le port prenait des allures de Novgorod fantôme, frissonnant de spectres piratés aux lointaines sagas.
Ou bien, était-ce la bière ?
Josy sortit du rade, remonta l’anse d’un sac fripé sur son épaule et s’éloigna vers la ville.
Elle rêvait déjà loin.
C’était comme si la vie la suivait. Ses pas laissaient une ombre fine sur l’asphalte. Evaporée. Son souffle aussi s’évaporait. Je le voyais fuser de ses lèvres, ce souffle léger de brume d’âme, sitôt englouti dans l’air poisseux alors qu’elle se hâtait. Josy filait ; au loin un car tressautait. Là-bas, il restait des lumières, des foyers, des familles. Là-bas, on pouvait peut-être même encore vivre.
Moi, je n’étais que d’ici. Echoué. Attablé face au port vide, lourd de ces campagnes de pêche abandonnées, bateau perdu, vendu, huissiers passés, mort prononcée.



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Message  Ba Mer 9 Mar 2011 - 16:22

Pose ta vache sur mes fleurs,

L’enfant est devenue le père de sa vache gonflable, entre deux sorts et deux tirs d’aile magiques. La mère ouvre et ferme les portes de la vie entre lesquelles se glissent les frêles jupons du songe dont on chute sans rappel.
« Je couvrirai mon enfant fragile de bracelets, et quiconque dira le contraire recevra une malédiction ». Elle sourit sur quatre dents nacrées, ses ailes détendues agrafent les feuilles de vent.
Sa colonne vertébrale touche le ciel. Elle est devenue passeuse de réalité sans rien froisser.
Sa copine, ailleurs, parle aux tiges des jonquilles et leur recommande doucement de ne pas se friper au soleil. Le froid aux doigts l’empêche de secouer le givre qui étreint les pétales. Nous aimerions, à travers nos regards cariés et douteux, garder entre nos mains marbrées, encore un peu de cette poussière de nébuleuses.
Les voyages d’enfance sèment la panique dans nos circonstances non évolutives.
La seule matière que nous garantissent nos vies cintrées et de tomber en cendres sans ne plus ouvrir le coffre à ravissement.
L’enfant est devenue le père de sa vache sacrée.
Elle déroule, sans le savoir, un tapis rouge à la fillette accroupie en nous qui la regarde et se retrouve en vie à remonter le temps.
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Message  Krebs Ven 18 Mar 2011 - 5:07

De l’autre coté du mouvoir au début, la lune essuyait de mes couilles un crachin larmes tues.
L’égout plein de mes hanches patientait, bris de corps apical à téter.
J’allais, je venais, j’enfantais l’histoire merde sang, germait syncope mydriase, l’espace, le temps.
J’allais, regard condensé, découvrir, pareil aux remparts qu’un boulet dépouca, une vélaire dupée.
J’allais friandise en série, un gâteau de la pire sècheresse, contours de montagne et volutes d’un trait, un sablé petite plage cisaillé en dedans.
Je venais, fin de repas format miettes, papillote de gosier, et mâchais lapidaire, sésame-riz ciment de joues « aujourd’hui est l’hier de demain ».
J’allais, je venais, cuistre Tatin, doré cul en l’air, voute plantaire au purin. Des moi-sons de cortex aux épis fanés, entre jambes.
Alors si tu cherches, loin des esclavages, le sordide à poison, un blanc poreux humide de moi, si pleurent les souvenirs, leurs injustices sensuelles en bulles d’écorce et cuisses racines, tu m’entendras compter fleurette à un pendu, la chance de naitre fromage, labyrinthe de sons, je désinvolte, parfum ciel que mord un dragon, la bousseule qui depuis le passé patiente.


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FRAGMENTS : le fil de vos textes courts Empty Qui est mort? Lui ou elle?

Message  Le Greico Mar 22 Mar 2011 - 20:07

Il regarda sa femme avec au visage le pâle sourire qui annonce la mort. La vie n’existait plus que dans le souvenir pâle de sa représentation. Est-il peiné par sa mort ou l’est-il de l’oubli que l’on ne lui va pas manquer de faire connaître. Douloureuse séparation avec sa seule possession, son image.







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Message  milo Ven 1 Avr 2011 - 23:52

Hier, je suis rentré chez moi, dans le petit appartement du cinquième étage de l'immeuble gigantesque qui faisait face à la mer. Rien n'avait bougé. Tout indiquait ton absence, la mienne. La nôtre.
La lumière avait fermée sa gueule enfin, et maintenant même la mer ne comptait plus.
Plus dans les yeux, je veux dire...
Elle semblait juste recroquevillée toute entière dans mes oreilles, hurlante et vide de sel , immobile comme ces vagues qui n'existent que dans les coquillages.

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Message  bertrand-môgendre Sam 2 Avr 2011 - 4:04

Sel de mer.
La pluie sur la vague tombe, se brise en menus morceaux.
Eau grise. Vaste, insondable, irremplaçable. S'installe la soif de sel.
Envahissant comme silence intense, le noir flirte avec le sombre sans jamais éclaircir la nuit.
Écaille ceci, écaille cela, ça bouge dans le fond.
Corrige ton regard. Vise la lumière.
Enfin, le vent se lève avec l'aube.
Attendons pour voir.
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Message  milo Dim 3 Avr 2011 - 19:32

Avec l'aube, le petit port de pêche qui me servait de refuge se remplissait à nouveau de bruits familiers.
C'était des sons rassurant, à peine couverts par le cri des marins que le vent et les vagues avaient contraint à terre.
Dans un demi sommeil, je m'attardais sur le tintement aigu des mâts vides ;
sur l'odeur insistante des poissons-volants, qui ne vivaient d'ailleurs que dans l'air d'ici, et je crois, surtout dans ma tête.
Le réveil à sonné, finalement. Il me semble avoir marché pieds nus jusqu'à la machine à café.
Le sol était froid.
Dehors, le soleil faisait ce qu'il avait à faire.

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Message  Invité Mer 6 Avr 2011 - 17:05

Le monstre avançait sur la grève. La grève se jetait à bas dans le dos de la mer. Il avançait à quatre pattes sur la grève où s'amassait la mousse, et comme un nourrisson poussait des cris déchirants. Dans ses yeux brillait la torture langoureuse de la solitude. La grève se jetait à bas dans le dos de la mer et les vagues étaient frêles. Des insectes misérables venaient rire sur son dos ployé ; le soleil couchant descendait vers lui avec la lenteur d'une femme lascive qui, moqueuse, s'approche d'un sexe impuissant ; des enfants se prosternaient ironiquement devant lui comme on s'agenouille devant une figure torve dont on veut acclamer la laideur. Mais le monstre avançait sur la grève. Parvenu jusqu'à l'eau, il continua à gémir, baissa la tête. Distinctement, dans les abysses, les grottes pâles de l'ennui continuaient à déglutir la dignité du monde.


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Message  bertrand-môgendre Jeu 7 Avr 2011 - 4:59

Que faire d'un soleil qui plombe l'existence ? Bien que le foyer resta froid, je soufflais sur la cendre espérant forger quelques menus glaives. Je n'obtins qu'éclisses émoussées.
Maître bateleur, le fer n'étant pas mon fort, apprenez-moi la souplesse du jonc, la sobriété de la vannerie, la dextérité des mots pivots ceux dont les sens tressent l'imaginaire, accordent une pensée construite ou non, peu importe du moment qu'elle fuse. Au regard des mesurés, j'accordai une écoute particulière à cette enfance insomniaque.
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Message  Invité Jeu 21 Avr 2011 - 15:50

La merde n'a rien de relatif. On s'y trouvait complètement, et rien n'était plus insensible au temps, plus universel, plus animal. Lorsque la poche anale éclata, nous eûmes devant nous le plus fidèle des miroirs. Qu'est-ce qui est plus sincère que la merde ? De tous temps, les hommes ont chié, sans savoir qu'enfin ils ne recouraient plus au mensonge. La merde outrepasse les limites de l'espace ; organique et spéculaire, elle est la concrétisation d'une identité dont la poursuite ne cesse jamais, le rejet spontané et quasi affectif d'une figure qui jusque-là ne pouvait être atteinte. Qui suis-je ? A travers la brume des époques, des situations, du changement, chacun s'acharne indéfiniment à se construire un moi unique et éternel sans jamais y parvenir. Les désillusions furent telles qu'on finit même par renoncer, par fuir, en prétextant l'impossibilité d'une substance absolument délimitée du je au regard de la progression, du devenir constant de l'être. Pendant ce temps, on continuait à chier, sans penser une seule fois que ces déjections pouvaient être la seule véritable réunion des éléments qui caractérisent ce que nous sommes. Voilà où notre désespoir nous mena. Je le voyais dans ses yeux : ma camarade et moi en étions arrivés à la même conclusion. Qu'est-ce qui se trouvait là, devant nous, en nous, et comment avons-nous pu y arriver, jusque-là, puisque là ça veut finalement pas dire grand-chose ? On était dans la merde, elle se roulait en dedans et à l'extérieur de nos corps, les corps de tout un chacun, le grand corps bouleversé de l'humanité, et nous ne pouvions que pleurer face à cette image terriblement essentielle, face à la découverte de ce que chaque homme rejette depuis la naissance, cette glaise infernale, cette genèse maladive de notre violence, de notre faiblesse, de nos angoisses et de l'oubli.

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Message  Rêvelin Ven 22 Avr 2011 - 14:14

Une écriture d'invention à partir du Miracle Secret de Borges (dans Fictions). C'est la traduction, je l'avais écrite en espagnol pour mon dossier.

Jaromir Hladik […] rêva d’une longue partie d’échecs.
Elle n’était pas disputée par deux personnes mais par deux familles illustres ; la partie avait été commencée depuis des siècles ; nul n’était capable d’en nommer l’enjeu oublié, mais on murmurait qu’il était énorme et peut-être infini ; les pièces et l’échiquier se trouvait dans une tour secrète ; Jaromir (dans son rêve) était l’aîné d’une des familles hostiles ; les horloges sonnaient l’heure du coup qui ne pouvait plus être retardé : le rêveur parcourait les sables d’un désert pluvieux et ne parvenait à se rappeler ni les pièces ni les règles des échecs.
Ses pieds glissaient sur des marches boueuses sans qu’il ait pour autant l’impression d’avancer ; le ciel immobile était marbré de noir ; quelque chose manquait, ça ne faisait aucun doute ; il ne parvenait pas, malgré les signes évidents, à comprendre le sens de cette diagonale blanche qui composait l’horizon. Son pouls, comme l’horloge, ne s’arrêtait pas de mourir ; chaque seconde semblait précipiter l’instant fatal. Une présence inconnue accompagnait chacune de ses pensées. Il se laissa envahir, s’arrêta, reprit sa marche, tomba, s’immobilisa enfin pour tourner les yeux vers le ciel. Une page était tournée. Là-haut, les étoiles s’animaient, dessinant sur la nuit le nom d’un oublié ; Jaromir s’avança et cria d’une voix sèche le nom qui résonnait dans son esprit ; une douleur atroce retentit dans sa poitrine ; un couteau y était planté au bout d’une main blanche. Pendant quelques instants, il vit autour de lui danser les Heures, toujours immobile ; de grands hommes défilèrent, habillés précieusement, devant ses yeux, quoique leurs vêtements fussent tâchés de sang pour certains et déchirés surtout au niveau du cœur. Il se vit lui aussi, nu sur le sable, seul hésitant sur la direction à suivre ; il retirait le couteau.
A ce moment, il se réveilla.
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FRAGMENTS : le fil de vos textes courts Empty Seb

Message  Yoni Wolf Mar 26 Avr 2011 - 9:38

Il écoutait, tout près de son oreille, parler ses deux gourmettes ; elles lui disaient
qu'il fallait s'enfuir, qu'il allait mourir s'il restait là - c'est à dire dans son corps.
Il faisait sombre dans sa petite piaule.
De la poussière partout.
Nous sucions un joint énorme. J'étais stupide et mort de rire. Lui,
pas du tout.
Il marmonnait.
Et depuis ce jour il se balance doucement sur sa chaise, au rythme
impérieux du tic-tac de sa montre en argent
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Message  Krebs Jeu 28 Avr 2011 - 19:52

Paté IV, en mal d'aurore

Ma nuit s’étire.
J’attends ici avant qu’elle ne s’affale.
Je les observe.

Ils défilent les gens, toutes les demi-heures, déposés par un train.
J’ai noirci le violet de mes cernes légèrement en retrait sous capuche, à l’angle de Haze-Park et du passage souterrain, en bout de quai.
Un bloc de glace, les pieds dans la neige.

La gare, on l’a tous au passé, aboyant à coup de freins en périphérie des dortoirs.
La cité des vents a vieilli. Son haleine pue le West side. Ses hanches massives poussent derrière la Highway après les charpentes tubulaires, une plateforme sur talus flanquée de sa potence à minutes. Une de ces stations bourgeoisement anonyme entre exploitation et simulacre, la ville-voyage-chez soi.
Moi, j’avais besoin de liquide, simplement vite.
La veille, Russel m’avait confié le paradiscret des junkies, un break silencieux pour continuer la route, tu prends suffisamment de came, ici, tu diversifies surtout, et le blues de l’époque fera le reste. Les acheteurs pullulent, t’inquiètes, t’en auras trois, quatre, de quoi te refaire une santé.

Quand ils débarquent, j’imagine l’épice échauffée de leur sang, le pom-pom de leur cœur anticipant des retrouvailles, une femme, un homme, des enfants… canettes.
De tous temps, j’ai aimé les attendre.
Un léger souffle saupoudre du blanc, lisse délicatement les volumes alentours, des hennissements dans le décor, c’est le signal.
J’allume un joint, un par convoi, parfum-code à drogués banlieusards, ça ne se perd pas. Je crapote. Je me force à rendre des buissons de gaz onctueux, m’enveloppe de vapeurs comme la brume que je leurs vends.
Chhh,chhh… Ça ne mord pas.
Russel enviait ma relative apathie, l’humanité authentique.
…spontané, Orange amère, Jasmin, Violette, Mûre, pfff, Gucci…
Le troupeau s’éloigne maladroitement dans le sucre du soir, pas grave.
J’aime cette période. Elle te dorlote, toi, tes trips, toutes les particules du moi d’autrefois, la nappe cristalline éteint tout. L’eau devient étrangement cotonneuse. Les flocons stagnent mous, émiettent les nuages au détour d’un lampadaire, là-bas. La craie dans la voix du bitume faiblit sous les semelles des humains au rythme enivrant de leur pouls, pom-pom.
Un grésillement crépite en urgence. Le cul de mon joint entame mes gerçures.
Condenser de la vie… Faire semblant…Une dernière taffe.
Je l’arrache à mon visage et l’expulse comme un vulgaire clandestin.
Je réajuste mon calme au fond de la parka, cicatrise, ni chaud, ni froid, pas comme ces frontières en bout de Lac, les milices, l’industrie en phase terminale et vingt minutes à tuer après ce shoot chair grillée. Ça me dégoute. Russel, savoure enfoiré. Vingt minutes…paupières fondues, enchainées.

La palpitation des rails se propage en cycles timides, charpentiers invisibles et patients. Le train-train frotte son cul contre deux barres de fer et lâche un paquet tout fumant. Le quai s’agite enfin. Les passagers dégoulinent, une poignée dans ma direction.
Je rallume un joint.
J’adore son goût à ma came.
Tout ce que je sais d’elle, je l’ai appris avant.
Chhh, chhh… Ça mord.
Ma drogue est une pyramide, son sommet…
… une femme, jeune, crue, les poches lourdes et le corps ficelé goth maussade…
C’est la première...
…chair grillée disparue… Sucre… Bergamote, Mandarine, Ananas, Pêche, Vanille, Chocolat… Angel, imitation ou peau salée.
La première… Lady H, je la monte aux bulles sans soudures, idée de Russel, je lui tends un Blunt roro, ça la matraque en euphorie derrière les globes.
Je le maintiens devant son front en amorce.
Ouaihh j’suis un dealeur pas comme les autres, t’as raison ma douce, mon héroïne. Tu veux quoi ?
Pom-pom
«Celui-là… rectiligne, minéral, fin de lame en banane… pour Faustine.
-J’suis pas ta pute ok, 200, CC !
-T’es hachurée canette, goûte, ça lave du d’dans…»

Russel a raison, pute ou pas, ils l’allument tous.
Celle-là a des cils en forme de peigne, elle ratisse bien. Pom-pom. Elle commence à se marrer en me tendant ses billets. Elle est réceptive mais pas discrète c’est bien dommage, je le pense, je lui dis pas. Je profite de son égarement et entame la rando bédave. On avance lentement à diluer nos silhouettes dans le yaourt en copeaux. Elle me dit les trucs d’un soir, les rimes en pourquoi moi, c’est rare les dealeurs commerçants etc. Je lui fais la blague de la neige qui fond que dans le nez, elle tape son rail à l’abri de ma parka, Pom-pom.
Je souris.
Elle a vingt ans mon héroïne. Elle a… Pom-pom… plein de questions.
« T’as une drôle de gueule, qu’est-c.. »
Si elle savait, la dépendance.
Mes crocs sortent, mes pupilles jaunissent.
Pom-pom, ma drogue miaule, tremble, Pom-pom nourrisson.
Injustice larmoyante.
Pom-Pom, gout métallique des artèr…Pom-Pom…dulées à l’extase chimique. Hypnose.
Pom-Pom.
Je la décapsule.
Pom-pommm


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Message  Invité Jeu 28 Avr 2011 - 20:12

Ca me calcine !

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Message  Yoni Wolf Ven 29 Avr 2011 - 11:07

Il aimait son imprévisibilité, sa part de peau
cajolée sans ménagement.
Il aimait le son de sa voix, la vitesse de ses pensées, il aimait
ses poignets fins et la porte qu'ils ouvraient.
Il aimait sa façon de dire: c'était bien.
Et ses gestes incontrôlés.
Et sa manière de danser ses plaies gravement, comme à l'écoute du
parquet.
Il aimait sa présence décalée, peu à peu déplacée
jusqu'en bordure d'ici-bas. Il aimait
sa tristesse et son orgueil, son armure de naïveté, sa rage et son envie, sa puissance de rayonnement.
Il aimait son courage digne d'être
vain,
et ses rêves et ses folies, le noyau recraché
de son être charnu.
Il aimait ses mots.
Il aimait son style.
Il aimait ses mensonges.
Et puis il l'aimait bien aussi, elle.
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Message  Yoni Wolf Ven 29 Avr 2011 - 11:08

Krebs, ton texte c'est du pur jus.
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Message  Rebecca Ven 29 Avr 2011 - 21:35

coline Dé a écrit:Ca me calcine !

moi ça me cale au ciné :-)

c'est comme un film qui défile, et même si les pupilles sont jaunes et la lumière des réverbères , les images je les vois en noir et blanc...blanche la neige la solitude, noires les fourmis industrieuses des quais de gare, l'intérieur des canettes, le ciel ,et dans l'entre deux : gris les nuages, grises les volutes de fumée, gris qui se veut grisant le "gout métallique des artèr…Pom-Pom…dulées à l’extase chimique"
étrange paysage tout en ravages
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Message  Krebs Sam 30 Avr 2011 - 20:31

« Un Perrier citron, s’il vous plait ! »
La serveuse repart. La chaleur du sol baigne la terrasse fraîchement lessivée. Il fait encore doux sur le vieux port. Le premier ferry de la journée découpe les flots et maquille l’iode des embruns au kérosène.
Quarante-trois minutes d’attente, les deux malabars fondent dans leurs tatouages :

« C’est qu’un malpoli retardataire, un putain de nègre dégarni de 130 kg. Il se fait appeler Apocalypse mais il a la vivacité d’un lémurien paraplégique, c’est pour faire mystérieux, intrigant, dans le milieu, tout le monde se fout de sa mégalomanie.
-‘fin personne lui dit en face. T’es aigri Brazof, t’as trop forcé sur le Mafé chez Claudie. Il est quand même impressionnant le con. Tu te souviens de la fois où il a dit qu’il allait t’arracher la bite, la faire sécher avant de s’en servir pour fourrer ta mère ?
-Je concède, t’es effectivement plus percutant au bout d’un flingue! »

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Message  Chako Noir Mer 4 Mai 2011 - 11:11

Je crois que je vais m'asseoir dans l'herbe écouter un grillon. Cri cri cri cri. C'est fou, comme bestiole. Ça passe ses journées à rien foutre et la nuit, ça chante. Moi aussi parfois je passe ma journée à rien foutre. Mais la nuit, je chante pas. Enfin, c'est surtout parce que je chante faux. Je cri cri cri cri en silence : laisse-moi cri dans ma tête ! L'herbe est fraîche, quand même, j'aurais du mettre un jean. Faudrait l'orthographier autrement, ce mot, ça fait toujours drôle à prononcer sinon. « Djinn », comme les esprits ; le mien est un peu ailleurs. J'ai un bout d'herbe dans la main. Je hume, ça sent bon, j'imagine une autre odeur. C'est con, l'avant-dernière pour le plaisir je lui avais gardé une culotte, là j'ai oublié. J'ai juste un brin d'herbe, qui n'a aucun rapport. Elle a peut-être quelque chose à moi, cela dit...
Le grillon est infatigable. Qu'est-ce que ça doit être quand ça baise, ces machins-là ! Si ça se trouve, chez eux aussi il y a des rockstars, des super grillons qui cri cri cri cri tellement bien que toutes les grillonnes sont à leurs élytres (c'est bien ça qu'ils ont les grillons, des élytres ?)
Ce soir il n'y a pas de lune : elle a mis sa culotte de nuages. Ça tombe bien, elle m'aurait frustré, celle-la, une lune qui sort de nulle part et qu'on ne peut pas toucher.
Je pense que je vais m'endormir avec une rockstar dans les oreilles. Je crois même pouvoir dire avec certitude que je vais rêver. Il n'y a ni lune ni étoiles dans ce ciel, il va bien falloir que quelqu'un les y mette.
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Message  bertrand-môgendre Mar 10 Mai 2011 - 10:57

Des profondeurs de la terre, les eaux brûlantes jaillissaient par intermittence, à vingt cinq mètres au-dessus du lac Rotomahana dans une vasque d'environ deux cent mètres de circonférence. Après avoir rempli ce cratère plat aux ourlets de silice translucide, elles s'écoulaient en minces nappes d'azur pour former une succession de terrasses peu profondes, toutes protégées par leurs margelles blanches. L'ondulation régulière de l'eau déroulait ses vaguelettes circulaires, débordait, déposait son excès de silice semblable à l'albâtre, puis s'épanchait dans le lac. Les traînes de vapeurs dissimulaient à peine les teintes de chaque réservoir. Au sommet de l'architecture, dans le bassin de jaillissement, le saphir se mêlait couleur souffre pâle ou éclatant, suivant la position du soleil. À mi-parcours se déclinaient des reflets turquoise puis l'eau refroidie s'abandonnait dans celle du lac dans un dégradé azuré à peine prononcé.
Les eaux des terrasses, miroitant dans la lumière du soleil, offraient le spectacle saisissant d'un escalier de cristal étincelant une pré-disposition à la beauté. The Pink and White Terraces considérées comme Merveille de la nature, invitaient les touristes à venir se baigner dans les piscines chaudes. Ils étaient nombreux à traverser le lac dans l'embarcation de Sophia et Kate Henerangi leurs guides Māori.
Des bords du lac, Clara imaginait barboter dans les bassins avec sa petite sœur Mona. Elles ne savaient pas nager.
Une cloche les avertit de l'heure. Clara saisit son panier de poissons puis la main de Mona et ensemble les filles regagnèrent leur maison à Te Wairoa. Le dimanche était jour de prières.
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Message  Arielle Mar 10 Mai 2011 - 14:14

FRAGMENTS : le fil de vos textes courts Terras10
Merci Bertrand pour le voyage que tu m'as donné envie de partager

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Message  Invité Mar 10 Mai 2011 - 14:38

Je ne commente pas systématiquement les textes de ce fil (paresse...) mais je lis de façon régulière et il n'est pas rare que j'y découvre des perles ; là, Bertrand, c'est du pure gem. Tu es inspiré !

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