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Le temps qui passe

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Message  Alex_41 Sam 5 Nov 2011 - 1:05

J'ai envie, ce soir, de parler du temps qui passe.
Le temps qui passe, certains pourraient dire que c'est un poncif éculé, vu et revu sans cesse à travers les âges.
Ces gens-là parlent réellement bien du temps qui passent : passe le temps, reviennent les poncifs sur le temps qui passe.
C'est beau, le temps qui passe, et ces gens-là aussi, sont beaux.

Mais allons ! moi, je veux parler du temps qui passe d'une nouvelle manière, d'une manière vraiment inédite, vraiment.
Je ne sais pas encore comment je vais pouvoir parler du temps qui passe ainsi, sûrement que ça viendra au fil de la plume.
Après, je me demande pourquoi j'ai soudain envie d'écrire sur le temps qui passe.
Peut-être que je n'ai rien de mieux à faire en attendant.
En attendant quoi ?
Je ne sais pas mais cela arrivera avec le temps qui passe.

Je veux parler du temps qui passe, mais sûrement pas comme on l'a déjà fait maintes et maintes fois.
J'ai lu tant d'ouvrages médiocres qui parlaient du temps qui passe.
Je me demande même pourquoi je les ai lus, ces ouvrages.
Peut-être que je n'avais rien de mieux à faire en attendant.
En attendant quoi ?
Peut-être ce moment qui arrive, là.

Le temps qui passe, je veux surtout en parler en évitant la mièvrerie.
Je ne sais pas encore comment faire, j'ai toujours l'impression de mal faire.
Seulement, je m'interroge souvent sur la circularité du temps, et c'est cela qui, je crois, me plonge dans l'effroi.
Je n'ai rien contre la circularité du temps. Enfin si. J'en veux profondément à la circularité du temps. Je hais la circularité du temps.
Pourquoi ?
Peut-être que je me revendique comme un être ayant un certain niveau de liberté, dans un univers que je peux changer définitivement.
Je suis sûrement trop ambitieux, mais avec le temps, tout est possible.

Je crois que je viens d'écrire un poncif sur le temps qui passe.
Mais enfin, il me faut savoir si ce temps qui passe, repassera.
Auquel cas, je parlerai plutôt du temps qui repasse, en voulant pourtant parler du temps qui, simplement, passe.
Et cela serait dommage, je veux donc être certain de parler du temps qui passe, et non du temps qui repasse.
Pourquoi ?
Peut-être que pour moi tout doit avoir une fin, un but, un moment où l'on se dit que le passage est fini et que la fin est là.

Le temps qui passe, où va-t-il ? Et peut-on arrêter le temps qui passe ?
Certains pourraient dire qu'il s'agit de deux autres poncifs, hélas.
Mais moi, je veux apporter un regard neuf sur ces deux interrogations sur le temps qui passe.
Le temps qui passe va vers la fin, et la fin n'a pas d'autre but que son accomplissement indéterminé.
C'est, je crois, une des plus belles phrases que j'ai écrites, puisque je ne la comprends pas vraiment.
Pourquoi ?
Sûrement car j'écris un peu au hasard.
En attendant quoi ?
Ah ça, je ne le sais pas. Je regarde le temps qui passe et je médite dessus.

Après, il y a aussi un moment où l'on se dit que tout a une fin.
C'est rassurant mais c'est peut-être aussi un peu angoissant, de se dire que le temps qui passe va finir, un jour.
Mais si le temps qui passe devait sans cesse passer, il errerait au lieu de passer, et j'aurais alors peur de parler du temps qui passe.
Heureusement le temps qui passe ne passe pas en vain, et c'est pourquoi je peux en parler longtemps.

Je ne sais pas la différence qu'il y a entre le temps qui passe et la durée qui s'écoule.
Mais si la durée qui s'écoule est différente du temps qui passe, je ne vois pas ce que cela change.
Car je considère que le temps qui passe et la durée qui s'écoule, dans mon esprit, c'est la même chose.
Alors, qu'importe les chercheurs de noises, qu'ils aillent ailleurs, je me porterais mieux sans eux pour parler du temps qui passe.
Mais maintenant, je veux parler d'autre chose, j'ai l'impression de retourner sur mes pas, voire d'errer, au lieu de progresser.

Je vais donc parler du temps qui passe d'une manière un peu plus efficace.
Voyons... ah ! je crois avoir cessé d'errer.
Donc, si le temps qui passe ne repasse pas, nous avons dit que cela était plus rassurant qu'angoissant.
Mais du même coup, le remède n'est-il pas pire que le mal ?
Je veux dire que si le temps qui passe ne repasse pas, on ne peut pas repasser sur le temps écoulé, puisqu'il est fini à jamais.
Et c'est cela qui est, peut-être, plus angoissant que le temps qui repasse.

Mais je tourne encore en rond en parlant du temps qui passe !
Car j'ai dit, tout à l'heure, quand le temps était moins vieux, qu'il fallait accepter l'accomplissement du temps qui passe vers sa fin.
Oui, mais je n'avais pas vraiment compris cette phrase.
Pourquoi ?
Sûrement car je n'étais pas encore prêt, car mon intelligence semble comme liée, de près, au temps qui passe.

C'est peut-être pour cela que j'écris sur le temps qui passe, avec autant d'ardeur et de lenteur.
Peut-être que si je m'arrête de parler du temps qui passe, cela veut dire que je ne pourrais plus réfléchir sur le temps qui passe.
Et cela veut dire, sûrement, que je m'arrêterais, tout court, de penser.
C'est un peu angoissant, mais, aussi, un peu rassurant.
De toute manière, je ne peux pas continuellement parler du temps qui passe.
Ce serait, je crois, confondre mon expérience du sujet vécu avec mon évocation du sujet vécu.

Je me retrouve donc plongé dans un étrange paradoxe en parlant du temps qui passe.
Soit je parle du temps qui passe, et je parle du temps qui passe en même temps que je le vis.
C'est un peu comme si je parlais de mon être qui devient ou de ma respiration, en même temps.
Soit je ne parle pas du temps qui passe et, alors, je ne parle du temps qui passe, et je ne pense plus.
Je ne peux donc jamais parler uniquement, vraiment, du temps qui passe.
Et donc ?
Et donc, je ne peux pas m'empêcher d'en parler en poncifs.
Pour l'éviter, il faudrait que je me dégage du temps qui passe pour en parler comme un objet extérieur.

Mais peut-être que la clé de l'énigme serait la différence entre la durée et le temps ?
Voilà, j'ai effacé toute trace visible d'heure dans mon champ visuel.
Pourtant, je ne me sens pas dégagé du temps qui passe.
Je ne peux pas échapper au temps qui passe, mais je peux éviter d'en parler, mais je veux en parler.
Alors, je vais plutôt arrêter, puisque je n'ai pas réussi à parler du temps qui passe comme je voulais le faire.
En attendant, je vais dormir et rêver à l'atemporalité, puis je m'efforcerai de parler de mon rêve sur l'atemporalité.
Mais si le temps venait où l'ombre enfin solide se multipliait en réalisant la diversité formelle de mon ouvrage
J'admirerais mon amour (pour le temps qui passe).
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Message  Invité Sam 5 Nov 2011 - 10:56

Raymond Devos n'aurait pas fait mieux !

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Message  elea Sam 5 Nov 2011 - 20:23

Il y a de l’idée et une certaine constance à explorer tous les détails du sujet, y compris dans l’absurde. Mais c’est un petit peu trop long pour moi, j’ai lâché en route, et ai dû plusieurs fois me forcer à y revenir. Peut-être en resserrant le texte, en élaguant ? Ou alors c’est moi… Mais j'ai aussi trouvé que parfois ça "se regardait écrire" et que le naturel en était faussé.

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Message  Invité Sam 5 Nov 2011 - 21:00

Moi aussi j'ai décroché. De fait je n'ai jamais vraiment accroché, toujours beaucoup de mal avec ces textes qui mettent leur auteur en scène, ou plutôt lui servent de miroir réfléchissant.

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Message  Invité Dim 6 Nov 2011 - 12:59

La battologie est ici poussée à son paroxysme, si bien que sur la longueur, elle se met à tourner, pour moi, à vide. Dommage : il y avait de l'idée et matière à ne pas tomber... dans l'exercice de style.

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Message  Alex_41 Dim 6 Nov 2011 - 13:11

Par définition une battologie ne peut éviter, pour tous, de tourner à vide. Il n'y a pas "d'idée" ou "de matière" à "cerner tous les détails du sujet", haha, il y a juste un texte issu d'une prétention nulle, profondément dérisoire. Un exercice de style pourquoi pas, mais un texte d'exercice de style n'est pas condamné à l'alittéralité, c'est en tout cas ce qui transparaît dans les propos d'alex, mais je peux très mal interpréter, aussi.
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Message  Meilhac Dim 6 Nov 2011 - 13:54

l'idée est pas mal, enfin tu ne t'en sors pas trop mal. euh non en fait pour être plus précis : l'idée me semblait (et me semble peut-être encore) a priori casse-gueules, difficile à négocier, difficile d'en faire quelque chose d'intéressant. au tout début je me disais "ouh là là, l'idée foireuse", et finalement je trouve que tu ne t'en sors pas trop mal.
je ne t'encouragerais pas forcément à faire trop des trucs comme ça. mais le fait que, à partir d'une idée difficile, un peu foireuse, tu réussisses à faire ce texte, est somme toute relativement encourageant.
ça donne envie de te lire sur des sujets moins casse-gueule, des sujets moins exercice de style :-).

je suppose que tu as effectivement écrit au fil de la plume, en écriture automatique ? tu as relu ou pas ?
c'est exprès le passage "je n'ai rien contre le temps qui passe. ou plutôt si, je lui en veux, je le hais", bref dire dans une phrase exactement le contraire de ce que tu disais dans la phrase précédente? c'est exprès pour créer l'ambiance "j'écris en réfléchissant, et j'essaye, lecteur, de t'emmener dans ma tête"? ou alors c'est pas exprès?

mais bref en tout cas ça donne envie de te lire sur des sujets moins casse-gueule, moins "masochistes", moins exercice de style :-).

ça veut dire quoi "battologie" ?

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Message  Invité Dim 6 Nov 2011 - 17:47

Meilhac, la battologie telle que la donne Bernard Dupriez dans son Gradus est la « répétition [à dessein] oiseuse, fastidieuse, des mêmes pensées sous les mêmes termes dans deux propositions proches » (Littré). Il donne comme exemple : « Il veut que je lui réponde que le phénol est un dérivé oxygéné du benzène que l'on extrait des huiles fournies par le goudron et la houille, mais je ne lui répondrai pas que le phénol est un dérivé oxygéné du benzène que l'on extrait des huiles fournies par le goudron et la houille. » (R. Ducharme, L'Avalée des avalés, p. 196.)

C'est pourquoi à ceci :

Alex_41 a écrit:Par définition une battologie ne peut éviter, pour tous, de tourner à vide. Il n'y a pas "d'idée" ou "de matière" à "cerner tous les détails du sujet", haha, il y a juste un texte issu d'une prétention nulle, profondément dérisoire. Un exercice de style pourquoi pas, mais un texte d'exercice de style n'est pas condamné à l'alittéralité, c'est en tout cas ce qui transparaît dans les propos d'alex, mais je peux très mal interpréter, aussi.

je réponds que la battologie est une certes une figure de style mais elle a ses limites, comme toute chose ! Loin de moi l'idée de condamner ce texte à l'« allitérarité », je vous assure, et ce, même s'il ne me parle pas ; je trouve cependant qu'il use et abuse de son procédé initial, ce qui me fait dire qu'il devient un pur exercice de style. Un texte un peu plus ramassé éviterait au lecteur de décrocher entretemps ; je ne l'ai terminé pour ma part que par souci d'y repérer d'éventuelles fautes d'orthographe ou autres à signaler à son auteur, pour que ma lecture lui soit un tant soi peu utile. Je suis certain, au vu d'un tel texte, que je vous lirai dans de meilleures dispositions à l'avenir.



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Message  Rebecca Dim 6 Nov 2011 - 17:58

je suis passée et repassée voir l'histoire qui repasse les plats pour essayer d'avancer
mais là j'crois que je vais trépasser...si je continue de manger sans fin et sans faim
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Message  Polixène Dim 6 Nov 2011 - 21:54

Alex-41, tu as juste écrit ça pour passer le temps, si j'ai bien compris?
Tu n'as oublié qu'une chose : la passoire .
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Message  Alex_41 Lun 7 Nov 2011 - 11:46

Quelle paronomase frappante, vous devez avoir eu, du haut de vos cinquante printemps, une carrière littéraire jubilatoire.
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Message  Polixène Lun 7 Nov 2011 - 12:31

Qui ça "vous"?
Y a-t-il quelqu'un?
Moi? Oh...
Euh, à vos souhaits ! (pour l'allitérature, là où tu lis tes ratures)

Bienvenue sur ce forum!
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