Politique agricole commune

[Invité]

à bai shui yang,



Te revoir,
ville habillée de coton noir à deux sous,
coteaux désolés de fruits acides,
écriture dong juchée sur les tombes,
qui nous regardent de haut.

Te revoir bientôt,
lac de gypse en pentes d'orangers,
ton vent y parle en ses dialectes,
que je ne comprend plus
d'y ne pas être.

Te revoir demain,
caillou d'oubli au bout de nulle sorte,
communauté simplement d'hommes,
quelque part sans importance,
qu'être aimé.

Te revoir si vite,
saillir de semences tes sècheresses,
jailli, enivré, oncles à l'épaule,
vernis des porcelaines encore humides de nos vins,
qui soudainement se sont bus.

Te revoir catin,
pied de nez calcaire à flanc d'oubli,
moqueuse de ville holographique,
jean-foutre du situable,
amante de solitude.

Te revoir,
amiante de vert à isoler nos coeurs,
couvre feu des cons, berceau de terre,
parcourir tes traverses,
lacérer tes sables et,
planter les orangers de demain.



PW

[Gobu]

Pas mal du tout PW !

Ca bouillonne, brouillonne et déboulonne parfois, écriture désarticulée pour paysages écartelés, instantanés se télescopant à la limite du chromo, asiatique mosaïque composée d'éclats d'un kaléidoscope déglingué, mais ça retombe sur ses pattes avec un coup de rein de tigre surpris par le chasseur.

Mais hélas tu enjolives : il n'y a jamais de couvre-feu pour les cons. C'est même à ça qu'on les reconnaît. Entre autres.

B@T

Gobu

PS : en revanche, je n'ai pas bien pigé le titre...

[Saint Jean-Baptiste]

Très moderne dans la forme, très libre et avec un côté jubilatoire et légèrement déjanté, ce sont des impressions qui se bousculent et qui sont très amusantes à lire...
Tout est bien !

[Invité]

bonjour les Alexandrienistes,


Merci pour les encouragements.

Mais hélas tu enjolives : il n'y a jamais de couvre-feu pour les cons. C'est même à ça qu'on les reconnaît. Entre autres.

Il y a cependant une exception, admettons que dans ce hameau il n'y ai plus que quatres personnes,dont moi, et que soudainement je m'absente du dit hameau (au hasard pour aller boire un coup)

Ne restent donc là que ma femme et le couple d'ancêtres locaux, gardien des vergers.

Cela ressemble ma foi fort bien à un couvre feu des cons.

:-)

[Charles]

J'aime bien aussi. Ca sent la vie, ça brasse des images, ça a du corps, il n'y a un respect total d'une métrique poétique et pourtant, il y a vraiment un rythme et un souffle. Bref, pour moi, ça marche très bien.
Ma strophe préférée : Te revoir catin ...

Parfois dans mes avis, j'ai dit à certains nouveaux d'essayer de sortir des contraintes poétiques, de se lancer sur des sujets plus perso, en abandonnant les thèmes et le vocabulaire mille fois mis en poème. Là, je crois que c'est un bon exemple de ce que j'attends, de ce que j'espère d'une poésie quand je débute la lecture : une surprise, un voyage, une émotion ...

[Sahkti]

Je le remonte parce que je l'aime bien celui-ci.

lac de gypse en pentes d'orangers,
ton vent y parle en ses dialectes,
que je ne comprend plus
d'y ne pas être.

[Invité]

Merci, je l'aime bien aussi, un peu le Blues du Ve de ce temps-là du coup.

[David]

Bonjour Pandaworks,

"Bai Shui Yang Tou" ça m'a renvoyé à - Boiled Sheep's Head - Tête de moutons bouilli... Politique Agricole Commune aussi, ça ne m'a guère éclairé sur le fond de chercher sur Google, mais ça parle peut être d'un Pacs qui aurait mal tourné ?

J'ai bien déliré en tout cas.

[Sahkti]

un peu le Blues du Ve de ce temps-là du coup.

hé oui...

[Roz-gingembre]

Regrets et nostalgie, vous nous faites quoi là, papi et mamie?
M'enfin...
C'est que les nouveaux aiment bien aussi ce texte que sahkti a eu la bonne idée de sortir des étagères poussiéreuses, un texte bien construit qui pose une ambiance. Panda légerement de coté n'est pas seulement un observateur, il ressent et il sait le partager.

[Invité]

J'aime toujours la façon dont Panda se sert des mots, il les malmène, les caresse, les détourne de leur sens pour leur faire dire l'impensable, comme dans la dernière strophe. Je ne résiste pas au plaisir de la recopier ici, cette "amiante de vert à isoler nos coeurs", non mais écoutez-moi ça !

Te revoir,
amiante de vert à isoler nos coeurs,
couvre feu des cons, berceau de terre,
parcourir tes traverses,
lacérer tes sables et,
planter les orangers de demain.

[lol47]

J'aime toujours la façon dont Panda se sert des mots, il les malmène, les caresse, les détourne de leur sens pour leur faire dire l'impensable, comme dans la dernière strophe. Je ne résiste pas au plaisir de la recopier ici, cette "amiante de vert à isoler nos coeurs", non mais écoutez-moi ça !

Te revoir,
amiante de vert à isoler nos coeurs,
couvre feu des cons, berceau de terre,
parcourir tes traverses,
lacérer tes sables et,
planter les orangers de demain.

Entièrement de acuerdo avec Easter.

C'est original mais fragile. Comme j'aime.

[loic]

les mots semblent faciles la lecture se mérite
ces textes qui font appel à l'imaginiaire me surprennent parfois, je les commence en ronchonnant, et j'arrive au bout avec une agréable sensation de ne pas m'être fait vraiment avoir..

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