La Somalie

[Nathanaël Zenou]

Parqué au bord des rues, le peuple bat des mains,
Les Seigneurs de la Guerre eux vont dans leurs voitures.
Ces voleurs sans vergogne en diamant et or fin
Se bercent des doux chants des âmes qu’ils torturent.

Ils ont su diriger le fleuve Capitole,
Mais n’ont eu ce génie pour la vie agricole,
L’argent de l’Occident atterrit dans leurs poches,
Quand l’eau essentielle est captive des roches.

Des nouveau-nés fiévreux attendent l’aspirine,
Qu’ils leur ont détournée ! Ces rois de la rapine
S’engraissent sur le dos des plus faibles des hommes.

Mais le temps vient où ils devront rendre leur compte,
Et leurs yeux crèveront sous le poids de leur honte,
S’ils ne se rendent pas à la Voix qui les somme.

Le 8 Novembre 2011

[Philippe]

Bonjour

Triste vérité à la poésie un peu crue à mon sens.
Mais belle écriture assurément.

Amicalement

Philippe

[Marvejols]

Sous la lune qui luit
Un oiseau de la nuit
Nous parle de ces contrées sous Ali
Et conte triste triste Somalie.

Comme d'habitude un texte non dénué de charme voire de force bien qu'un peu trop direct à mon avis. Peut-être est-il également envisageable de modifier certains passages, qui se sont sans doute un peu précipités sous la pression de l'inspiration. Si je puis me permettre:

eux vont dans leurs voitures.
Le "eux vont" n'est pas des plus heureux. Proposition : Les Seigneurs de la guerre pavanent en voiture.

Ces voleurs sans vergogne en diamant et or fin. Le hiatus "et or " passe difficilement.
Pourquoi pas un "en diamant en or fin." ?

De même "Se bercent des doux chants " : le D/D du doux chant... Proposition: Se bercent aux doux chants

Enfin, je trouve qu'au dernier vers ("S’ils ne se rendent pas à la Voix qui les somme.") le "pas" se situe dans un registre familier. J'aurais tendance à lui préférer une tournure telle que
Dès lors qu ’ils ne se rendent à la Voix qui les somme.

[Damy]

Toujours difficile de conjuguer poésie, surtout en style classique, et engagement politique sans rester dans le factuel.
Voyez-vous, personnellement j'aurais été beaucoup plus violent envers ces croque-morts et en égard aux crève-la-faim.
«Celui qui ne choque pas n’est pas un artiste » disait Oliviero Toscani.

J'aurais quelques autres remarques sur la prosodie, par ex la diérèse à "diamant" et le e non élidé à "détournée ! Ces rois" ou encore la mauvaise césure à "vient où ils devront".

Mais cela me fait toujours plaisir de lire des textes engagés sur ce genre de forum.

[Béatrice44]

Une si triste réalité finement dépeinte...

en partage avec vous :



Monstres

Tandis que s’entassent les sacs de riz,
Les puissants négocient le prix de vos vies.

Pour votre malheur on vous photographie,
Assistants, impuissants, à l’agonie de vos petits.

Les monstres sont avides
Leurs caisses se vident…

Alors pleurez dans les chaumières
Nul besoin d’arme pour faire la guerre

Les bottes veillent aux grains
Pour que le blé tombe dans leurs mains.

Otages sacrifiés ?
Famine organisée ?

Honte en vérité !
Pitié pour vos bébés…

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