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Pédagogie des images

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Marvejols
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Pédagogie des images Empty Pédagogie des images

Message  Calvin Lun 21 Nov 2011 - 20:42

Spoiler:


J'aime la barbapapa que maman défait et découpe de ses doigts, en battant dans ces nuages une chevelure (rose) et les beaux yeux des nœuds dans ses cheveux, qui ont tourné comme des manèges lumineux, il y a ce goût de sucre chaud, mais je voudrais l'odeur du gazon mouillé après la pluie. Tu sais ça ferait du bien vraiment du bien de fermer les yeux et que tout s'en aille, loin loin loin, juste le temps que met un regard, un vent qui claque en riant les portes, une main de sommeil qui passe sur tes paupières... quelque chose d'imperceptible... qu'on ne remarquerait pas... l'étonnement qui arrive en retard sur la chute, l'aile d'une mésange qui froisse en un angle douloureux l'espace, une ombre qui trébuche sur elle-même quand on allonge le pas, et le jus qui coule du fruit des rêves et du fruit du jour et de celui-là de l'amour. Cueille, cueille. L'univers est bleu. Et moi rien à te dire. Et pourtant, c'est étrange, j'ai une bouche pour parler, qu'est ce qu'il y a au fond de moi pour me pousser à m'en servir ? Je suppose que je ferais un bel aveugle

Je n'imagine pas un rire qui prendrait forme dans une bouche inconnue. Si je ferme les yeux, je ne vois que ta bouche, et les cascades claires qui courent par autour. Je voudrais parler de choses très-concrètes, et puis quelque chose me manque, c'est comme quand on a faim, mais.

Je voudrais retrouver mes yeux dans un sac de réglisses. Je crois que ton prénom à ce chant-là de celui des petites filles perdues dans les fêtes foraines.

Alors un soir je m'échappe de la nuit, pour rire. Je ne ferme pas la porte.

Les étoiles y entrent. Elles demandent à boire.
Ce sont des restes de soleil qui on faim
d'accord -
je tiens Dieu entre mes bras.
J'attends une lettre que la nuit ne m'envoie pas -
je me demande pourquoi je détourne toujours le regard
quand les filles ferment les yeux.
j'ai embrassé ma fiancée solaire.
je lui ait glissé un je t'aime dans la poitrine
quand elle se lèvera, elle se sentira lourde
sa démarche sera difficile, son souffle court
j'y ai glissé un animal blessé

je tiens Dieu entre mes bras, et ma fiancé solaire
est une nappe qui se déverse (fleuves de vins rouges)
dehors par la fenêtre les herbes écartent leurs grands corps
et mes doigts sur les tiens sont une partie du jour

tu portes un collier de soupirs
et tes doigts sur ta bouche en ont changé la couleur...

tu reposes sur moi
tu jaillis de moi, énorme plaie, comme une prière à aucun Dieu adressé
comme une lettre toute blanche entre les mains du postier -
l'oubli l'oubli l'oubli l'oubli...
ta main dans la mienne palpite comme un crime
les lignes qui se mêlent sont celles que nous n'avons pas écrites -

je sens la lumière que tu emportes me brûler la langue,
je sens la nature fermer ses bras
sur son immense coeur,
n'ouvre pas le secret de tes yeux - tes yeux
dont j'aime les larmes plus belles que moi

Le ciel s'est refermé, pour cacher ses enfants -
la quiétude a un prix qui n'est pas le mien.
La couleur s'est promenée sur toi comme une fille de vingt ans.
Là où finit ton corps se rétracte la lumière.

la nuit sur tes dents fait du piano-bar
dans ta bouche on cueille des fraises mûres
mûries par la mer inversé au ciel (lèvre inférieure - lèvre supérieure) tes lèvres bleues mordues
ah

je dis : "ah"
et puis
le reste que je ne dis pas

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Message  Calvin Mar 22 Nov 2011 - 16:14


MessageSujet: Pédagogie des images Aujourd'hui à 17:04 Sélectionner/Désélectionner multi-citation Répondre en citant Editer/Supprimer ce message
UNE SOMME DE CONSEILS

Marche dans les champs et ouvre le ciel
Reconnais dans le ciel les œillets tes frères
Reconnais dans mon chant l’univers l’univers
Boutonne les aiguilles des pins à ton cou
Un collier de refus un collier de douleur
Reconnais dans l'ornière l'empreinte des genoux

Je voudrais écarter la forêt sur les pierres
Te dire qu’ici tout n’est que vaste clairière
Que tu sors de ma peau comme une biche blessée…
Tu avales mon ombre comme on fait d’une eau fraiche

Malgré mes cernes je suis à moi-même étranger.
Au bout de mes doigts brûle la paille déjà sèche
Il y brûle ton absence immense Où me jeter


MARIAGE DES POSSIBLES

j'ai embrassé ma fiancée solaire.
je lui ait glissé un je t'aime dans la poitrine
quand elle se lèvera, elle se sentira lourde
sa démarche sera difficile, son souffle court
j'y ai glissé un animal blessé

elle portera un collier de soupirs
et ses doigts sur sa bouche en changeront la couleur.
la fenêtre sur le mur en est une invisible
et mes doigts sur les siens une partie du jour

elle repose sur moi
ainsi qu'une prière à aucun Dieu adressé
(une lettre toute blanche entre les mains du postier) -
les lignes de nos mains sont celles que je n'ai pas écrites

le ciel s'est refermé pour nous cacher de ses enfants
la quiétude a un prix qui n'est pas le mien.
la couleur s'est promenée sur elle comme une fille de vingt ans.
ET j'aime ses yeux aux larmes plus belles que moi


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Message  Calvin Mar 22 Nov 2011 - 21:28

Voilà, alors si je poste tant, c'est de ne pouvoir éditer (ici seul forum du monde) mais, voyez-vous, pour revenir sur un poème, j'ai besoin de le savoir à la portée d'yeux autres, pour me forcer, à le retravailler, sinon, je l'abandonne, quelque part dans mon ordinateur, dé-so-lé

le premier (version définitive) ; puis un autre

j'ai embrassé ma fiancée solaire.
je lui ai glissé un je t'aime dans la poitrine
quand elle se lèvera, elle se sentira lourde
sa démarche sera difficile, son souffle court
j'y ai glissé un animal blessé

elle portera un collier de soupirs
et ses doigts sur sa bouche en changeront la couleur.
la fenêtre sur le mur en est une invisible
et mes doigts sur les siens une partie du jour

elle repose sur moi
comme une prière à aucun Dieu adressé
(une lettre muette entre les mains du postier) -
les lignes de nos mains sont celles que je n'ai pas écrites

le ciel s'est refermé pour nous cacher de ses enfants
la quiétude a un prix qui n'est pas le mien.
la couleur s'est promenée sur elle comme une fille de vingt ans.
et j'aime ses yeux aux larmes plus belles que moi

je la croise parfois, au détour de mes rêves
ET sur sa robe mes pensées
ne savent s'inscrire.

*

le monde s'est-il couché si tôt
la nuit est-elle venue si vite
pour déjà n'être rien que cette pièce vide
où les pensées passent comme ombre sur l'eau

mon coeur s'est ouvert
bien que ce ne fut pas l'aube.
je t'aime donc ne peut te nommer ni n'en dire
je ne peux qu'ouvrir les paumes
l'absence des choses ne veut pourtant pas demander mais offrir

un assassin a tremblé dans la nuit
les étoiles en sont tombées comme des bijoux.
je me suis jeté comme un chien
sur ces perles que le jour a fait dans ton cou -

j'ai mendié...

dorénavant nous sommes le soir.
et le monde s'est-il couché si vite
la nuit si tôt..
pour ne te donner rien que mes mains vides
qui rayonnent des choses qui s'y briseront bientôt

Calvin

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Message  Philippe Sam 26 Nov 2011 - 6:06

Bonjour

Votre écriture en prose me transporte toujours vers des dimensions inconnues.
Je passe donc juste pour vous redire que je la trouve profondément poétique.
..."elle portera un collier de soupirs
et ses doigts sur sa bouche en changeront la couleur."...
C'est vraiment très joli.

Amicalement

Philippe


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Message  Marvejols Dim 27 Nov 2011 - 0:16

Vous lire Louis! est toujours un moment particulier. On sait qu'on va s'aventurer, oh doucement, par glissement, emporté par un mot anodin qui se trouve d'inattendus complices pour nous emmener en riant dans un monde à nul autre pareil. Avec toujours un mélange de tendresse, de paradis perdu d'enfant et de monde à inventer pour qu'il brille suffisamment. Alors pour ce moment on attend l'instant propice, que le calme soit dans la maison, personne pour lire par dessus l'épaule de votre , les mômes couchés et, dans la rue en bas, les étudiants fêtards sur le chemin du retour. C'est l'heure d'un Louis! qu'on réchauffe comme un cristal au creux de la main, hésitant à entrer en savourance.

Je sais, il vous faut toujours des prolégomènes, souvent aussi des remords qui font que vous tentez d'écraser votre premier texte par des versions amendées qui le noient ou le dispersent (souvent en en soulignant finalement la suprématie), vous avez peur de La Juste version, vous nous déléguez en quelque sorte le choix, vos poèmes sont mis aux voix mais ils crient sans nous et celui qui n'a jamais été transis d'un Louis! aura menti. Malgré vos avalanches qui semblent infliger à vos textes une descente flagellante comme le fait l'inexorable flux d'un forum, pour moi le poème commence là (et là où aucun ennui n'est possible):

Je voudrais retrouver mes yeux dans un sac de réglisses. Je crois que ton prénom à ce chant-là de celui des petites filles perdues dans les fêtes foraines.

Alors un soir je m'échappe de la nuit, pour rire. Je ne ferme pas la porte.

Les étoiles y entrent. Elles demandent à boire.
Ce sont des restes de soleil qui on faim
d'accord -
je tiens Dieu entre mes bras.
J'attends une lettre que la nuit ne m'envoie pas -
je me demande pourquoi je détourne toujours le regard
quand les filles ferment les yeux.
j'ai embrassé ma fiancée solaire.
je lui ait glissé un je t'aime dans la poitrine
quand elle se lèvera, elle se sentira lourde
sa démarche sera difficile, son souffle court
j'y ai glissé un animal blessé

je tiens Dieu entre mes bras, et ma fiancé solaire
est une nappe qui se déverse (fleuves de vins rouges)
dehors par la fenêtre les herbes écartent leurs grands corps
et mes doigts sur les tiens sont une partie du jour

tu portes un collier de soupirs
et tes doigts sur ta bouche en ont changé la couleur...

tu reposes sur moi
tu jaillis de moi, énorme plaie, comme une prière à aucun Dieu adressé
comme une lettre toute blanche entre les mains du postier -
l'oubli l'oubli l'oubli l'oubli...
ta main dans la mienne palpite comme un crime
les lignes qui se mêlent sont celles que nous n'avons pas écrites -

je sens la lumière que tu emportes me brûler la langue,
je sens la nature fermer ses bras
sur son immense coeur,
n'ouvre pas le secret de tes yeux - tes yeux
dont j'aime les larmes plus belles que moi

Le ciel s'est refermé, pour cacher ses enfants -
la quiétude a un prix qui n'est pas le mien.
La couleur s'est promenée sur toi comme une fille de vingt ans.
Là où finit ton corps se rétracte la lumière.

la nuit sur tes dents fait du piano-bar
dans ta bouche on cueille des fraises mûres
mûries par la mer inversé au ciel (lèvre inférieure - lèvre supérieure) tes lèvres bleues mordues
ah

je dis : "ah"
et puis
le reste que je ne dis pas


Il est difficile de souligner des passages, des trouvailles. Comme souvent chez Louis! il y a profusion. Je remercie les 70 lecteurs qui vous auront suivi et loue les 70 prochains qui vous liront émus. De tenir un instant un Dieu entre leurs bras, de voir ces restes de soleil entrer, que ces doigts sur les tiens sont une partie du jour ou de te voir lorsque tu portes un collier de soupirs. Comment ne pas ...
Et puis Louis!, ce qu'il y a de bien aussi dans votre poésie c'est qu'elle comporte des verbes. Ça n'a l'air de rien les verbes, mais ça vous change la vie.

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Message  Calvin Dim 27 Nov 2011 - 0:36

Votre commentaire un brin hyperbolique sans doute est le plus joli qu'il m'ait été donné de lire, bien que ce soit faiblesse de ma part. Permettez que j'utilise "un monde à inventer pour qu'il brille suffisamment" dans un prochain poème. J'ai cette faiblesse de croire que les propos qui me sont adressés me sont comme offerts, s'ils me plaisent un vélo neuf qui cliquète d'impatience sous mes yeux, ou une fille dont les lèvres n'attendant que d'être embrassées en deviennent plus rouges. Des fruits mûrs. Je tends la main.

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Message  Terrains Vagues Dim 27 Nov 2011 - 9:48

Et dire que... je n'avais jamais pris le temps de lire du "Louis".

"je lui ait glissé un je t'aime dans la poitrine
quand elle se lèvera, elle se sentira lourde
sa démarche sera difficile, son souffle court
j'y ai glissé un animal blessé"

Et puis le reste, tout le reste.

Un peu groggy comme après avoir reçu un uppercut.

Je crois que vais prendre le temps.

Merci.
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Message  Polixène Dim 27 Nov 2011 - 10:16

Comme toujours, lire tes poèmes est un expérience lumineuse pour moi .
J'ai juste été un peu perturbée,au départ, par l'image du livre de lecture, qui m'a envoyée sur d'autres chemins.
(La déformation professionnelle, c'est tenace !)

Je ne saurais citer mes passages préférés, ils changent à chaque lecture, ce qui me donne l'image d'une écriture moirée.
Ou de ces cartes plastifiées dont on raffolait, enfants, dont l'orientation nous faisait apparaître deux dessins différents.

Merci pour le partage.


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Message  Maryse Dim 27 Nov 2011 - 10:28

Oui c'est vrai, difficile de souligner des passages...
Il y a tout ce que j'aime dans tes textes
Un "uppercut" ton texte... Si jeune et avoir de telles visions du monde..Chapeau! Louis!
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Message  Janis Dim 27 Nov 2011 - 14:32

oui, on lit et on relit et on voudrait tout avoir inventé !
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Message  Frédéric Prunier Lun 28 Nov 2011 - 10:32

à vous lire
(j'ai) toujours le même sentiment
d'aimer les phrases, et leur beauté intérieur
et de trouver l'insensé trop facile, au bout du compte

ce commentaire ne (m')empèche pas de vous saluer de sincère amitié
Frédéric Prunier
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