Je suis le Colonisé

[Claude13]

Je suis le colonisé
Par un continent entier
À broyer la liberté
Mon intimité
Tuméfiée

J’ai mon SS attitré
Je suis écrasé
Dominé

Plus envie de respirer
Je suis enterré
Isolé

RÉVOLUTION !!!!
J’ai tué ma condition
J’ai bouffé ma camisole

Le poing levé
Tout mon peuple révolté
A mis le feu aux pavés

De Élysée
On se noie dans le caviar
Renversé dans la baignoire

Viens je t’attends
Fasciste je te connais
Je sais comment t’embrocher

Je suis armé
Mon chien aux dents acérées
Va te bouffer les idées

Mon ciel est noir
Je n'ai pas envie d’aimer
La terre a si mal tourné

Israël
Angela Merckel
Fukushima Daïchi

La presse à chier
Le fric
Et les camps de rétention

Révolution…
Révolution…

[drayano]

J'aime bien le poème. mais sur le fond, je ne le trouve pas assez violent, ça manque de révolte, et de couilles aussi ! Je ne comprends pas ce qu' Israël fait au milieu d'Angela Merckel et de Fukushima Daïchi.

[Frédéric Prunier]

je suis entièrement d'accord avec vous
c'est pourquoi je dis que
...
tous les DOMESTIQUES du monde doivent sortir de l'usine
...
et créer leurs boites !

bien l'bonjour

[Jean Lê]

Fasciste je te connais… Mon chien aux dents acérées… Va te bouffer les idées
Ici, un présupposé discutable comme quoi le fasciste aurait des idées consommables.
Rêvolution brother !

[Sebastien K]

Même si j'apprécie le contenu, ça me fait bizarre un poème révolutionnaire rimé.

[Philippe]

Bonjour

Parfois l'écrit crie!!

Amicalement

Philippe

[Terrains Vagues]

Pas pour demain malheureusement, après demain peut être, quand nous les gens de l'oxydant n'auront plus rien à perdre...

En attendant on peut toujours devenir consommacteur au lieu de consommateur.
On peut aussi faire prendre conscience que le vrai pouvoir est entre Nos mains et que si Nous le voulons vraiment, leur guerre économique est perdue d'avance pour eux. Boycott power.

La révolte, là est la poésie.

Sur la forme du texte... peu importe je ne retiens que le fond même si les mots sont un peu soft à mon gout.

[Tollelege]

Désolé j'ai un peu de retard dans mes lectures. Dans le 13 le mois de Septembre était trop beau pour faire une révolution.
Mais je vous promets un écho à cette tirade, dès la semaine prochaine. A bientôt donc.

[Annie]

Bien d'accord sur le besoin de changer - et de façon radicale, changer pas aménager - la société que nous avons sous les yeux.
Pas changer le monde, le monde est beau, je l'aime avec les printemps, les hivers, les amoureux, les deuils.... Le scandale est précisément de faire si mauvaise figure d'un monde aussi riche de tous biens.

Savoir quelles sont les conditions à réunir pour y parvenir? J'ai des doutes,
chacun a un tout petit quelque chose dont il tire un tout petit profit,
chacun pense être épargné dès lors qu'il a détourné le coup sur le voisin.

Le premier vers a immédiatement et littéralement (vive les longs adverbes!) appelé "Je suis le ténébreux..."
ensuite j'ai du mal avec cette forme hachée.
Cett expression m'a parue particulièrement (pas peur) bien trouvée :
"Mon intimité
Tuméfiée"
cette autre particulièrement déplacée:
"J’ai mon SS attitré"
à moins bien sûr qu'il n'y ait là une disposition personnelle que nous ignorons.

On se retrouvera je l'espère.

[Rêvelin]

Je trouve aussi que c'est un peu léger.
Certains rappeurs sont autrement plus violents et percutants par exemple, et certains textes poétiques sont moins rythmés, plus subtils, mais évoquent ces états de faits de manière aussi intéressante. Là j'ai l'impression d'être entre les deux.

[Raoulraoul]

J'aime le sujet. Mais pourquoi la forme fixe n'est plus respectée dans les deux dernières strophes ? Bien sur la révolte, mais l'écriture a ses contraintes justement qui révoltent... Sinon j'apprécie le rythme, les idées.
RAOUL

[Claude13]

Annie a dit:

Le premier vers a immédiatement et littéralement (vive les longs adverbes!) appelé "Je suis le ténébreux..."

Pour ceux qui n'auraient pas encore lu Nerval:
Je suis le ténébreux, – le veuf, – l’inconsolé,
Le prince d’Aquitaine à la tour abolie :
Ma seule étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du tombeau, toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la syrène…

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.

Pierre Campion commente entre-autre: http://pierre.campion2.free.fr/extraitnerval.htm

La leçon du lyrisme nervalien est pleinement positive. Ce Je existe et, si sa solitude est bien un malheur, elle n’est pas un empêchement aux valeurs, au contraire.

Ceci pour dire que la révolution est porteuse d'espoir et que l'identification à la douleur et la révolte d'un peuple trouve souvent son point de départ dans le ressenti personnel... comme le demande Annie:

cette autre particulièrement déplacée:
"J’ai mon SS attitré"
à moins bien sûr qu'il n'y ait là une disposition personnelle que nous ignorons.

[Contenu sponsorisé]