Le bûcher
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Arielle
Tollelege
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Le bûcher
Juste des yeux rougis où l’émotion affleure,
Une bouche sans cri où se meurt un sanglot,
Des mains aux joints blanchis, tordues sous le halo
De la mèche enflammée d’un suif jauni qui pleure.
Elle est l’ombre portée de sa douleur muette,
Pareille à la Pietà dans sa beauté meurtrie,
Et le corps vacillant, alors que l’âme prie,
Marque le sombre mur de sa grâce fluette.
Les trois geôliers anglais l’observent en silence.
Ils la haïssent autant qu’ils haïssent la France
Et depuis trop longtemps cherchent à l’avilir.
L’aube lèche les murs de la Tour vers les champs.
Place du Vieux Marché où viennent les marchands
Le bûcher est dressé. Jeanne part sans faiblir.
Une bouche sans cri où se meurt un sanglot,
Des mains aux joints blanchis, tordues sous le halo
De la mèche enflammée d’un suif jauni qui pleure.
Elle est l’ombre portée de sa douleur muette,
Pareille à la Pietà dans sa beauté meurtrie,
Et le corps vacillant, alors que l’âme prie,
Marque le sombre mur de sa grâce fluette.
Les trois geôliers anglais l’observent en silence.
Ils la haïssent autant qu’ils haïssent la France
Et depuis trop longtemps cherchent à l’avilir.
L’aube lèche les murs de la Tour vers les champs.
Place du Vieux Marché où viennent les marchands
Le bûcher est dressé. Jeanne part sans faiblir.
Tollelege- Nombre de messages : 194
Age : 82
Date d'inscription : 27/08/2011
Re: Le bûcher
Digne et émouvant ce portrait de la Pucelle dans sa prison à la veille de son supplice. Le poème est si visuel que je ne peux m'empêcher de penser qu'il vous a été inspiré par un tableau précis. Si c'est le cas j'aimerais bien en avoir les références.
Le deuxième quatrain est magnifique.
Ils la haïssent autant qu’ils haïssent la France 13 syllabes. Cela ne me gênerait pas d'élider le premier ent de haïssent s'il n'y avait pas ce second auquel on ne peut échapper, juste après (je ne suis pas sûre d'être très claire, là)
Le deuxième quatrain est magnifique.
Ils la haïssent autant qu’ils haïssent la France 13 syllabes. Cela ne me gênerait pas d'élider le premier ent de haïssent s'il n'y avait pas ce second auquel on ne peut échapper, juste après (je ne suis pas sûre d'être très claire, là)
Re: Le bûcher
Un sonnet superbe, richement rimé, très visuel.
Pour corriger la peccadille au vers 10 je vous suggère
"Ils l'abhorrent autant qu’ils haïssent la France" qui compte 12 syllabes.
Pour corriger la peccadille au vers 10 je vous suggère
"Ils l'abhorrent autant qu’ils haïssent la France" qui compte 12 syllabes.
Invité- Invité
Re: Le bûcher
Un poème très visuel, en effet, qui permet mieux qu'une image de voir la scène et les sentiments des divers personnages.
On aurait envie de peindre le visage de Jeanne en suivant tes mots.
On aurait envie de peindre le visage de Jeanne en suivant tes mots.
Carmen P.- Nombre de messages : 537
Age : 69
Localisation : Ouest
Date d'inscription : 23/04/2010
Re: Le bûcher
J'aime beaucoup les deux quatrains et particulièrement le deuxième, superbe de poésie. Je suis moins sensible aux deux tercets, l'atmosphère y est évidemment très différente, qui me paraissent davantage "raconter", je ne sais pas comment le dire autrement.
"Les trois geôliers anglais l’observent en silence."
Ce vers compte 14 syllabes, non ? Je pense que geôliers se découpe ainsi ge/ô/li/ers (je ne suis sûre de rien...). Il est dommage également que la césure ne soit pas à l'hémistiche. Peut-être conviendrait-il d'enlever le "les" :
"Trois geôliers anglais l'observent en silence"
Mais cette deuxième strophe, ah qu'elle est belle !
"Les trois geôliers anglais l’observent en silence."
Ce vers compte 14 syllabes, non ? Je pense que geôliers se découpe ainsi ge/ô/li/ers (je ne suis sûre de rien...). Il est dommage également que la césure ne soit pas à l'hémistiche. Peut-être conviendrait-il d'enlever le "les" :
"Trois geôliers anglais l'observent en silence"
Mais cette deuxième strophe, ah qu'elle est belle !
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Le bûcher
L’évocation de la Piéta m’émeut toujours.
Leurs souffrances à toutes deux, sans cris, ni même une larme ne peut être que le fait de femmes dignes et saintes. Elles rendent incrédule, incroyant, et pourtant vos deux quatrains sublimes me les rendent si sensibles, si proches.
Leurs souffrances à toutes deux, sans cris, ni même une larme ne peut être que le fait de femmes dignes et saintes. Elles rendent incrédule, incroyant, et pourtant vos deux quatrains sublimes me les rendent si sensibles, si proches.
Re: Le bûcher
C'est un plaisir de vous trouver ici et de m'encourager par vos observations.
Oui à Tizief qui propose: ils l'abhorrent au lieu de: ils la haïssent Le modérateur pourrait-il remédier à cette modification?
Pour: geôliers j'avais vérifié la prononciation ( jô - lié) mais je ne sais pas à vrai dire si cela satisfait la métrique.
Arielle je n'ai pas de référence picturale, et je ne sais pas tenir un pinceau pour être agréable à Carmen.
Denis je rougis sous le compliment mais on ne se refait pas. Je comprends votre propos. La compassion rapproche les êtres.
Oui à Tizief qui propose: ils l'abhorrent au lieu de: ils la haïssent Le modérateur pourrait-il remédier à cette modification?
Pour: geôliers j'avais vérifié la prononciation ( jô - lié) mais je ne sais pas à vrai dire si cela satisfait la métrique.
Arielle je n'ai pas de référence picturale, et je ne sais pas tenir un pinceau pour être agréable à Carmen.
Denis je rougis sous le compliment mais on ne se refait pas. Je comprends votre propos. La compassion rapproche les êtres.
Tollelege- Nombre de messages : 194
Age : 82
Date d'inscription : 27/08/2011
Re: Le bûcher
Exactement le type de sonnets que j'aimerais écrire ! Superbe, oui, cela a déjà été dit mais je renchéris.
Invité- Invité
Re: Le bûcher
J'ai contrôlé dans le Littré, qui fait référence, geôlier se prononce bien jô/lié, ainsi le vers n'est pas boiteux (les 3 anglais peuvent dormir en paix...)
Re: Le bûcher
J'ai toujours quelque hésitation avec certaines syllabes, merci pour la précision concernant geôlier.
Ce vers comporte quand même 13 syllabes (et par conséquent une césure qui n'est pas à l'hémistiche) c'est pourquoi j'avais suggéré d'enlever le "les".
Ce vers comporte quand même 13 syllabes (et par conséquent une césure qui n'est pas à l'hémistiche) c'est pourquoi j'avais suggéré d'enlever le "les".
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Le bûcher
Oups ! J'suis désolée, je décomposais encore "geô".
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Le bûcher
Vous ne m'avez pas crue vous m'aurez cuite... (sorry)
Joli m'sieur.
Joli m'sieur.
Terrains Vagues- Nombre de messages : 292
Age : 57
Date d'inscription : 10/09/2011
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