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Mémoire vive - Prologue

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Mémoire vive - Prologue Empty Mémoire vive - Prologue

Message  Frédéric M Lun 28 Nov 2011 - 14:00

Le prologue qui suit vous donne-t-il envie de tourner la page et de lire la suite ?


Marie, assise sur le bord du lit, le fixait, anxieuse.
Franck pianotait nerveusement sur son clavier des séries de chiffres que lui seul pouvait comprendre.
Le petit appartement était une fournaise. La sueur lui coulait dans les yeux. Il secoua la tête pour s’en débarrasser.
— Putain de chaleur, grommela-t-il
Une vague de canicule envahissait toute l’Europe depuis quelques jours. A Bruxelles, c’était encore supportable, mais d’autres pays étaient en train d’en payer le prix fort. Les morts se comptaient déjà par centaines en Italie et en France. Franck avait lu dans le journal que les autorités avaient réquisitionné des chambres froides du marché de Rungis pour en faire des morgues de fortune.
Marie se leva, posa les mains sur les épaules de Franck et les massa doucement. Il se retourna et leva la tête.
Les grands yeux vert olive de Marie exprimaient la crainte. Il la regarda avec tendresse. Il avait eu le coup de foudre dès qu’ils s’étaient croisés à l’université. Trop timide, il n’avait osé l’aborder, ce qui n’avait pas été le cas de son copain Anthony. Anthony et ses belles tirades. Anthony et sa gueule d’Italien ténébreux qui les faisaient toutes fondre. Marie était tombée immédiatement sous son charme. Pendant plus de cinq ans, Franck avait du assister impuissant à la destruction de celle qu’il aimait en secret. Mais à présent qu’elle avait quitté ce salaud, il n’y avait plus aucun obstacle à leur amour.
— Tu crois que ça va marcher ? demanda-telle de sa voix douce.
Il haussa les épaules.
— On ne va pas tarder à le savoir.
Au moment où il se retourna vers l’écran, une série de huit chiffres apparut. Il saisit son portable et sélectionna le numéro d’Anthony. Il laissa sonner deux fois, comme convenu, et interrompit l’appel.

Les parents d’Anthony Di Nardo habitaient une villa cossue d’un quartier huppé de Bruxelles. Il venait rarement leur rendre visite, mais ce soir, c’était particulier.
Son père, gestionnaire de fortune, s’était constitué au fil des ans une confortable retraite complémentaire sur le dos de ses clients. Il ne les volait pas, non, il minimisait juste leurs bénéfices. L’excédent atterrissait sur un compte aux îles Caïmans. Les millions de ses fortunés clients faisaient des petits et ils avaient toujours été satisfaits. Lorsque Anthony avait appris l’existence du magot – huit cent mille euros -, il ne lui avait pas fallu plus de cinq minutes pour songer à le piquer. Seule ombre au tableau : il avait besoin des compétences de Franck. Il fallait partager.
Anthony était planté devant la porte du bureau de son père, au premier, quand il sentit son portable vibrer. Immédiatement, il frappa et n’attendit pas de réponse avant d’entrer.
Michel Di Nardo, assis derrière son bureau, leva la tête de l’écran de son ordinateur. Ses yeux lançaient des éclairs. Petit, le râble épais, ses yeux noirs étaient vifs et tranchants comme des lames de rasoir. Toujours tiré à quatre épingles, il avait transmis sa classe à Anthony.
— Tu sais très bien que je ne veux pas être dérangé quand je suis dans mon bureau, tonna-t-il.
— Je dois te parler. C’est urgent
Son père l’ignora et se remit à pianoter sur son clavier. Anthony resta planté près de la porte, sans mot dire.
Son paternel souffla.
— Tu vas rester là encore longtemps ? Je suis occupé. Tu me parleras plus tard, cracha-t-il.
— Papa, je…
Anthony s’effondra sur le sol.
Michel Di Nardo se leva d’un bond et se précipita vers son fils. Il s’agenouilla à ses côtés et lui donna de petites tapes sur les joues.
— Anthony ! Anthony !

Franck fixait son écran avec attention. Il sentait la sueur dégouliner le long de son dos. Son cœur cognait dans sa poitrine comme une grosse caisse. Il attendit encore quelques seconde. Plus rien ne bougeait sur son écran. Les doigts tremblants, il se remit à taper sur le clavier. Marie, qui était toujours debout derrière lui, fixait l’écran par-dessus ses épaules.
— Trop beau pour être vrai ! s’exclama-t-il.
Le système avait demandé un code pour confirmer le virement. Franck avait tapé celui que Michel Di Nardo avait introduit pour se connecter et le système l’avait accepté. Il était sidéré de constater combien le système de sécurité d’une banque offshore par laquelle transitaient des millions d’euros était à ce point archaïque. La cryptographie, il connaissait, et ce qu’il avait devant lui n’était pas une faille, mais un gouffre. Il fixa la barre de progression qui était à présent presque entièrement remplie. Quelques secondes plus tard, elle disparut pour laisser place au message Transaction complete.
Il tourna lentement la tête vers Marie et un sourire illumina son visage. D’un bond il se redressa et la prit dans ses bras.
— Nous sommes riches, bébé ! Riches !
Marie éprouvait du mal à cacher sa joie, elle aussi. Une nouvelle vie les attendait.
Franck se retourna vers son écran. Il n’avait pas tout à fait terminé. Il exécuta une bombe logique qui se déclencherait au prochain démarrage de l’ordinateur et détruirait le BIOS. Il l’avait installée à distance, en même temps que le logiciel espion. Lorsque Michel Di Nardo verrait son écran figé, il redémarrerait son ordinateur et le détruirait. Aussi simple que cela.

— Anthony ! Réveille-toi !
Anthony ouvrit lentement les yeux.
— Que s’est-il passé ? bredouilla-t-il, groggy.
— Tu étais en train de me parler et tu t’es effondré sur le sol.
Le ton de son père s’était adouci.
— Ça va, maintenant ?
Anthony se releva péniblement. Il chancela. Son père le soutint par le bras.
— Tu avais une chose urgente à me dire.
Anthony avait le regard vague.
— Je ne me souviens pas. Je vais y aller, continua-t-il.
— Ça va aller ?
— Oui, ne t’inquiète pas. A plus tard.
Il sortit du bureau de son père d’un pas mal assuré. Quand il fut hors de sa vue, il accéléra, ébauchant un petit sourire satisfait.

Michel Di Nardo retourna à son ordinateur. La machine ne semblait plus réagir. Il bougea frénétiquement la souris dans tous les sens. Rien. Le pointeur resta figé. Comme Franck l’avait escompté, il le redémarra.

Anthony avait donné rendez-vous à Franck au Lounge. Un endroit branché sur l’avenue Louise où les yuppies bruxellois allaient gerber leur réussite financière pour emballer les jeunes bimbos peroxydées. Franck avait horreur de ce genre d’endroit, mais Anthony était un habitué du lieu.
Au volant de sa BM, Anthony sifflotait. Quatre cent mille euros, jubila-t-il intérieurement.

Il arriva au Lounge et se dirigea vers une table à l’écart des regards – et surtout des oreilles – indiscrets. Il regarda sa montre : dix huit heures quarante. Il avait dit à Franck de l’y rejoindre à dix-neuf heures. Il commanda une bouteille de champagne et fêta sa victoire seul.
L’heure avançait de façon inquiétante. Déjà dix neuf heures vingt et toujours pas de Franck. Anthony en était à son troisième verre et il commençait sérieusement à s’inquiéter. Il composa le numéro de portable de Franck, mais il n’obtint que sa messagerie. Il se leva prestement et se dirigea vers la sortie, bousculant quelques clients outrés au passage.
— Hé ! Vous ne pouvez pas faire attention ? s’exclama un type entre deux âges.
Anthony le regarda avec mépris.
— C’est à moi que tu parles ?
Le type leva les mains devant sa poitrine en signe de soumission.
— C’est bon, je ne veux pas d’histoires.
— Connard ! siffla Anthony avant de repartir vers la sortie.

Il se rendit à l’appartement de Franck. Personne. Il tenta une nouvelle fois de le joindre au téléphone. Sans succès.
— Espèce de petit enfoiré de merde ! hurla-t-il en donnant des coups de poings dans la porte.
Il venait de réaliser qu’il pouvait faire une croix sur le pognon.
Anthony se calma et regarda son poing en sang. Un rictus haineux déforma son visage.
Ça ne fait que commencer, mon petit Franck. Ça ne fait que commencer…

Frédéric M

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Message  Invité Lun 28 Nov 2011 - 14:16

En toute franchise : rien dans ce prologue que je n'aie déjà lu ailleurs. Mais c'est plaisamment écrit, j'ai quand bien même bien envie de savoir où ça mène.

Sinon, une coquille repérée (Alex fera le reste :-)) : "Il attendit encore quelques secondes."
Et "bimbos", "yuppies" en italiques, ce sont des mots d'origine étrangère.


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Message  Invité Lun 28 Nov 2011 - 17:22

La fin est vraiment caricaturale, dans la pure veine des soaps télé où le méchant lance un regard torve et vicieux à la caméra, sur un gros plan qui accentue son petit sourire vicieux et présage d'une vengeance terrible… On n'échappe pas non plus à certains clichés, comme la blonde forcément « peroxydée », les comptes offshore dans les îles Caïman(s), etc.. J'aurais aimé que vous les égratignez un peu plus. Sinon, une narration sympa, rythmée, efficace, qui donne envie de lire la suite, même si, comme Easter(Island) l'a écrit avant moi, ce n'est pas follement original. La fin m'a paru trop visible ; il est temps d'insuffler du cliffhanger là-dedans !

Mes remarques :
- « grommela-t-il » : point ;
- « A Bruxelles » : « À » (Alt + 0192) ;
- « Franck avait du assister » : « dû » ;
- « que ça va marcher ? demanda-telle » : « demanda-t-elle » (trait d'union) ;
- « Lorsque Anthony avait appris » : « Lorsqu'Anthony » ;
- « – huit cent mille euros - » : il faut employer les mêmes tirets pour les incises et en aucun cas un tiret simple ; le premier demi-cadratin est correct, il suffit de le duppliquer à la fin ;
- « C’est urgent » : d'où l'absence de point, j'imagine ;
- « encore quelques seconde. » : « secondes » (la faute a déjà été relevée par Easter(Island)…) ;
- « A plus tard. » : « À » ;
- « où les yuppies bruxellois » : déjà signalé par Easter(Island) ;
- « les jeunes bimbos » : idem ;
- « dix huit heures » : « dix-huit » (trait d'union) ;
- « dix neuf heures vingt » : « dix-neuf » (trait d'union) ;
- « en donnant des coups de poings » : « coups de poing ».

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Message  Invité Lun 28 Nov 2011 - 17:31

Je voulais écrire « prévisible » et non « visible ». Après « sourire », il faut lire « tout aussi ». :-)
À bientôt pour la suite, donc !

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Message  Invité Lun 28 Nov 2011 - 18:03

Et puis "égratigniez" aussi, Alex ;-)

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Mémoire vive - Prologue Empty Re: Mémoire vive - Prologue

Message  Invité Lun 28 Nov 2011 - 18:59

Oui ! (… Grr, stupide erreur, qui ne figurait même pas sur mon brouillon ! J'ai quand même rédigé trois fois mon commentaire — la page se fermait toute seule.)

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Message  elea Lun 28 Nov 2011 - 21:09

C’est bien mené, efficace, même si l’entourloupe est plus que prévisible. Je suis partante pour la suite, cette entrée en matière me laisse espérer que c’est justement maintenant que l’histoire devient intéressante et peut prendre un tour surprenant.

elea

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