Derniers instants
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Manon Lunalice
Phylisse
SSkoot
CROISIC
Janis
milo
10 participants
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Derniers instants
Neige
Le premier jour sans toi fut un jour blanc, un jour de neige.
C'était comme si la ville se purgeait de toutes les saletés qui la décore.
Et les yeux dedans mon corps
J'imaginais
Que cette ville c'était moi.
**
Souvenirs
Des postillons de sourires, des confettis de lèvres
Tout un tas de souvenirs et d'images déchirés, échappés des photos grises
Celles-là même que je confonds encore avec mes rêves.
Je te laisse tout. Absolument tout.
Ça, et le plaisir malsain que ma souffrance te procure.
**
Cigarette
Brefs et rouges, toujours synchrones au mouvements de la bouche, les bords de ciel avançaient vers mes lèvres.
Pas grand chose pendu au mégot
Juste des petits hommes et quelques rêves enfouis dans la cendre
Mélangés ensemble
Assujettis aux lois de l'attraction et des feux de broussailles.
**
Alcool
Voici que venaient les spasmes et les violences soudaines, remontant la bile en pente inverse,
le feu vers là où culminent d'autres brûlures
D'autres bois, d'autres champs
Étendus à perte de crâne
Entiers de batailles et de souvenirs en flammes
Beaux et calcinés
Courbés vers l'os comme des tournesols noirs. Comme des pensées...
Élocution parasitée.
**
Anouck
C’était un jour qui valait une nuit.
Anouck,
C’était l’espace entre les étoiles.
**
Rancœur
Ce soir là, j'avais trouvé cent raisons d'accoupler ta peau à l'odeur de mon vomi, à la texture de ma bave.
Alors j'ai bu : En souvenir du bleu marine, ta langue natale, et à la gloire de ce qui n'est plus...
Pour tes beaux yeux et ton sourire aussi, j'ai bu.
À en vernir l'émail des chiottes.
**
Illusions
À corps perdu dans la masse nous avancions en rang, la tête basse et le sang plein de ces drogues,
qui à certaines doses, rendent à l'homme ses illusions.
Il y avait ça, surtout
Mais aussi, l'étrange sensation de gêne que procure la peau trop mouillée.
**
Checkpoint
Ici, entre mes rêves et les nuages il y a des balcons, checkpoint à la con, dernière ligne de démarcation avant le ciel.
**
Paysage
À l'intérieur du ventre, l'amour d'avant pousse sans fleurs. Mon arbre mort. Ma petite douleur.
**
Reflets
Dans les eaux stagnantes de l'étang, avachis sur nous-même, nous ne partagions pas grand chose avec la lumière.
Peut-être un reflet minable, un semblant de couleur, une odeur humaine...
Et nous dévisagions l'amour fade, à la dérive sur le ciel de Décembre
Mutilé par la bouche avide des poissons.
**
Mon amour, l’ennemi
Simili mer débordant des carafes, ici le sang de bœuf gorge les nappes
Déchire le papier
Coule sur ma cuisse comme tes prunelles autrefois.
Tu sais, j'ai longtemps cru que tu t'appelais Brillante...
**
Extrême-onction
Dans la dernière chambre, les souvenirs d'enfants ne durent qu'une seconde.
C'est des torchons !
Avec, on se frotte la peau du visage. Fort. Comme si les rêves allaient nous rendre quelque chose...
La vrai mort est un peu avant.
Le premier jour sans toi fut un jour blanc, un jour de neige.
C'était comme si la ville se purgeait de toutes les saletés qui la décore.
Et les yeux dedans mon corps
J'imaginais
Que cette ville c'était moi.
**
Souvenirs
Des postillons de sourires, des confettis de lèvres
Tout un tas de souvenirs et d'images déchirés, échappés des photos grises
Celles-là même que je confonds encore avec mes rêves.
Je te laisse tout. Absolument tout.
Ça, et le plaisir malsain que ma souffrance te procure.
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Cigarette
Brefs et rouges, toujours synchrones au mouvements de la bouche, les bords de ciel avançaient vers mes lèvres.
Pas grand chose pendu au mégot
Juste des petits hommes et quelques rêves enfouis dans la cendre
Mélangés ensemble
Assujettis aux lois de l'attraction et des feux de broussailles.
**
Alcool
Voici que venaient les spasmes et les violences soudaines, remontant la bile en pente inverse,
le feu vers là où culminent d'autres brûlures
D'autres bois, d'autres champs
Étendus à perte de crâne
Entiers de batailles et de souvenirs en flammes
Beaux et calcinés
Courbés vers l'os comme des tournesols noirs. Comme des pensées...
Élocution parasitée.
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Anouck
C’était un jour qui valait une nuit.
Anouck,
C’était l’espace entre les étoiles.
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Rancœur
Ce soir là, j'avais trouvé cent raisons d'accoupler ta peau à l'odeur de mon vomi, à la texture de ma bave.
Alors j'ai bu : En souvenir du bleu marine, ta langue natale, et à la gloire de ce qui n'est plus...
Pour tes beaux yeux et ton sourire aussi, j'ai bu.
À en vernir l'émail des chiottes.
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Illusions
À corps perdu dans la masse nous avancions en rang, la tête basse et le sang plein de ces drogues,
qui à certaines doses, rendent à l'homme ses illusions.
Il y avait ça, surtout
Mais aussi, l'étrange sensation de gêne que procure la peau trop mouillée.
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Checkpoint
Ici, entre mes rêves et les nuages il y a des balcons, checkpoint à la con, dernière ligne de démarcation avant le ciel.
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Paysage
À l'intérieur du ventre, l'amour d'avant pousse sans fleurs. Mon arbre mort. Ma petite douleur.
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Reflets
Dans les eaux stagnantes de l'étang, avachis sur nous-même, nous ne partagions pas grand chose avec la lumière.
Peut-être un reflet minable, un semblant de couleur, une odeur humaine...
Et nous dévisagions l'amour fade, à la dérive sur le ciel de Décembre
Mutilé par la bouche avide des poissons.
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Mon amour, l’ennemi
Simili mer débordant des carafes, ici le sang de bœuf gorge les nappes
Déchire le papier
Coule sur ma cuisse comme tes prunelles autrefois.
Tu sais, j'ai longtemps cru que tu t'appelais Brillante...
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Extrême-onction
Dans la dernière chambre, les souvenirs d'enfants ne durent qu'une seconde.
C'est des torchons !
Avec, on se frotte la peau du visage. Fort. Comme si les rêves allaient nous rendre quelque chose...
La vrai mort est un peu avant.
Re: Derniers instants
Je rechigne un peu à la profusion, milo. L'impression d'être bombardée d'un coup de moult images, belles, importantes, essentielles, trop pour que je puisse les apprécier à leur juste valeur, rendre justice à la richesse de tes compositions. Je reviendrai déguster par petits bouts.
Invité- Invité
Re: Derniers instants
j'aime beaucoup, sans toujours comprendre, mais c'est pas grave
c'est très poétique, et assez déchirant, on ne sait pas pourquoi
c'est très poétique, et assez déchirant, on ne sait pas pourquoi
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Derniers instants
milo a écrit:
Paysage
À l'intérieur du ventre, l'amour d'avant pousse sans fleurs. Mon arbre mort. Ma petite douleur.
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J'ai choisi cet Instant car c'est celui qui me touche le plus aujourd'hui. Je garde les autres précieusement. Merci Milo.
Re: Derniers instants
milo a écrit:Neige
Illusions
À corps perdu dans la masse nous avancions en rang, la tête basse et le sang plein de ces drogues,
qui à certaines doses, rendent à l'homme ses illusions.
Il y avait ça, surtout
Mais aussi, l'étrange sensation de gêne que procure la peau trop mouillée.
Moi j'ai choisi ce passage qui me parle, il en dit long sur les péripéties de la vie ici bas de l'être humain !
Bravo !
SSkoot- Nombre de messages : 21
Age : 77
Date d'inscription : 18/11/2011
Re: Derniers instants
S'il y avait choix à faire, je ferais le même que Croisic.
Mais je préfère tout prendre.
Et te rendre un peu en amitié.
Mais je préfère tout prendre.
Et te rendre un peu en amitié.
Invité- Invité
Re: Derniers instants
Certaines "séquences" ne m'évoquent rien, peut-être parce que je les trouve trop personnelles, d'autres comme le "paysage" ou "l'extrême-onction" me fouettent le coeur.
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Derniers instants
Le titre m'a fait frémir et j'ai eu froid tout au long du texte, sans doute l'effet de la neige dès le début.
C'est très triste, le tableau sans doute d'une des pires douleurs.
"À l'intérieur du ventre, l'amour d'avant pousse sans fleurs. Mon arbre mort. Ma petite douleur."
Juste parce qu'imaginer ressentir ça c'est déjà épouvantable...
C'est très triste, le tableau sans doute d'une des pires douleurs.
"À l'intérieur du ventre, l'amour d'avant pousse sans fleurs. Mon arbre mort. Ma petite douleur."
Juste parce qu'imaginer ressentir ça c'est déjà épouvantable...
Re: Derniers instants
c'est ce qui s’appelle passer de l'autre côté du miroir, pour ma part j'ai peur d'y aller de crainte de ne pouvoir en revenir...
Derniers instants
J'ai beaucoup apprécié la construction en séquences, comme on faisait autrefois certains films, surtout des films italiens.
Et aussi les modalités d'écriture, justement équilibrée entre description et images, entre délire et reportage. De quoi rendre la sensibilité de l'émotion sans verser dans la langueur des confidences.
J'ai juste trouvé que c'est un peu trop long, mais en fait c'est le format électronique qui dérange. Ce texte mériterait d'être lu, savouré dans un livre et dans un fauteuil - ou sur un banc, mais dans un moment d'abandon.
Bravo.
Et aussi les modalités d'écriture, justement équilibrée entre description et images, entre délire et reportage. De quoi rendre la sensibilité de l'émotion sans verser dans la langueur des confidences.
J'ai juste trouvé que c'est un peu trop long, mais en fait c'est le format électronique qui dérange. Ce texte mériterait d'être lu, savouré dans un livre et dans un fauteuil - ou sur un banc, mais dans un moment d'abandon.
Bravo.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Derniers instants
je n'arrive pas à me défaire de l'idée que ces notes sont consignées jour après jour dans un calepin. et donc inclus dans un process de production et de valeur ajoutée en monstration, ce qui me rend l'entreprise Laide et Détestable.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Derniers instants
Quand bien même ce poème aurait été écrit jour après jour dans un calepin, où est le problème?
L'instantanéité n'est pas une en soi une valeur.
Réfléchir et revenir et retravailler un poème serait "détestable"?
L'instantanéité n'est pas une en soi une valeur.
Réfléchir et revenir et retravailler un poème serait "détestable"?
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Derniers instants
J'ai beaucoup aimé.
Maryse- Nombre de messages : 811
Age : 80
Localisation : Montélimar
Date d'inscription : 22/09/2010
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