Poings fleuris

[post scriptum]

Mes mains sont vides. Ce sensé
Cri, sous la saignée bleue des lignes,
Ne porte plus les bras indignes,
Ne voile plus les fleurs pensées.

Crâne fécond de fluides aux peurs
Sueur. Sous l'olive rayon,
L'éclosion du crâne félon
Coule sans pleurs ses vertes fleurs.

Les mains rides sous l'épiderme
Du lys aux pétales sans terme
Cueillent les arômes élancés
Sur cette brèche ongle fiancée.

Au creux des poings, les voiles pétales, exhalant
Leur blanc parfum sauvage, brûlent s'effilant.
L'éternel souvenir qui fleurit et qui plane
Eclot mes doigts élus quand lasses nos mains fanent.

[Maryse]

Beaucoup de sensations et de sensibilité dans ce poème.
J'aime bien ce genre ...d'écrire... il y a un je ne sais quoi de pas commun et de puissant dans les mots.

[Phylisse]

L'association de certains mots (ongle fiancée, par exemple), la profusion d'adjectifs et de mots au détriment de verbes et donc d'action en quelque sorte, m'ont empêchée de comprendre quoi que ce soit à ce texte. Même à la fin du poème
où j'ai cru trouver deux vers qui me plaisaient, le mot "élus" est venu les abîmer.

[Tollelege]

des associations de mots hasardeuses, mais élégantes et musicales.

[Artnow]

Expression bien originale. Comme le titre « Poings fleuris » (que j'aime bcp) l'indique, une analogie / un parallèle entre la main et la fleur et différents regards entre elles, dans l'instant et la durée.

Je vais directement à une non compréhension : « Sous l'olive rayon »; je n'en vois pas la signification; peut-être une lumière verte (spot) ??, peut-être le côté « forme du cerveau » mais la couleur indiquerait … alors un martien...! alors je penche pour la 1ère solution (bien que le texte ait son côté « extraterrestre » aussi...).

L'écriture est un peu en codes, cela a priori ne me dérange pas, mais parfois c'est davantage le rythme d'écriture qui se code (+ dérangeant à la lecture) que le fond (qu'on y accroche – ou moins – ou pas). Personnellement le fond, l'expression me plaisent mais un peu moins la lecture (en tant qu'action « lire ») parce que encore ici (mais bcp moins que dans un autre poème commenté, la lecture est un peu hachée).

Ces « codes » peut-être introduits?? au début:

« Mes mains sont vides. Ce sensé
Cri, sous la saignée bleue des lignes,
Ne porte plus les bras indignes,
Ne voile plus les fleurs pensées. »

Ce « sensé » « Cri », à la fois lu « cri sensé » mais aussi un peu comme « sanscrit » (comme « langue que l'on ne sait lire »). J'aime bien « les fleurs pensées », à la fois la fleur (la Pensée) et la pensée (intellect). Un détachement de la main du reste du corps et son rapport.

« Crâne fécond de fluides aux peurs
Sueur. Sous l'olive rayon,
L'éclosion du crâne félon
Coule sans pleurs ses vertes fleurs. »

Ici vous employez de nouveau « fleurs », peut-être qu'un autre mot serait bienvenu ??

Vous pourriez peut-être (re)penser à la forme, cela est une remarque générale, mais je crois que vous y gagnerez peut-être en lisibilité, et dans l'imprégnation de vos mots sur le lecteur. Par exemple, ici, « sueur » pourrait-être détaché / individualisé; il l'est dans l'écriture mais pas en présentation, du coup vous faites un bloc avec des choses et éléments disjoints, cela contribue à une certaine compacité des images, alors qu'avec un peu + d'aération, certains éléments passeraient peut-être mieux et davantage. Ce n'est qu'un ressenti...

« Les mains rides sous l'épiderme
Du lys aux pétales sans terme
Cueillent les arômes élancés
Sur cette brèche ongle fiancée. »

Il aurait presque été possible (bienvenu ??) d'accorder « mains » et « ride » en « rident » , mais vous avez préféré le faire ainsi, sans doute avez-vous vos raisons.

« Au creux des poings, les voiles pétales, exhalant
Leur blanc parfum sauvage, brûlent s'effilant.
L'éternel souvenir qui fleurit et qui plane
Eclot mes doigts élus quand lasses nos mains fanent. »

J'aurais vu une virgule après « brûlent » et un saut de ligne après les 2 1ers vers.

Cette strophe est ma préférée, les 2 derniers vers vraiment bcp appréciés.
Également au début, la 1ère strophe.

Très originale et intéressante expression pour moi.

[post scriptum]

Merci Artnow pour ces remarques précises et constructives qui me permettent d'améliorer ce poème.
J'aime faire des rejets ou des contre-rejets afin de mettre en valeur des mots mais la mise en page peut, il est vrai, les mettre un peu plus en valeur et fluidifier la lecture.
C'est une bonne idée de transformer le dernier quatrain en deux distiques car la temporalité est différente dans ces deux phrases.
De plus, la virgule après "brûlent" est bienvenue car elle étire un peu plus ce vers et met en relief ce dernier verbe au participe présent qui est fondamental dans ce poème. Je prends ...
"l'olive rayon" est simplement une métaphore du soleil.

Encore merci. Au plaisir de vous lire.

[Invité]

Je dois relire et... pas qu'une fois !
Le titre me plaît beaucoup et m'a attirée.

[Annie]

J'aime bien ce titre, mais il appelle plutôt chez moi une image de mains pleines de fleurs, pas des poings serrés, des mains ouvertes.
Par ailleurs l'image des mains comme des feuilles, et pourquoi pas des fleurs, mais encore ouvertes.
Or justement vos mains sont vides...

Difficile donc de saisir l'intention de ce poème

Ce sensé
Cri, sous la saignée bleue des lignes,
Ne porte plus les bras indignes,
Ne voile plus les fleurs pensées.
Le cri supposé, c'est ainsi que j'entends sensé, ne porte pas. Les lignes de la main analogues à une écriture, et l'ambiguïté sur les pensées.

Crâne fécond de fluides aux peurs
Sueur. Sous l'olive rayon,
L'éclosion du crâne félon
Coule sans pleurs ses vertes fleurs.
Strophe que je n'apprécie pas du tout, surtout la répétition du crâne, ou fécond ou félon, ne vous laissez vous pas entraîner par le mot?

Les mains rides sous l'épiderme
Du lys aux pétales sans terme
Cueillent les arômes élancés
Sur cette brèche ongle fiancée.
La plus réussie des strophes, les rides sont dedans.

Au creux des poings, les voiles pétales, exhalant
Leur blanc parfum sauvage, brûlent s'effilant.
ne fait que répéter le précédent

L'éternel souvenir qui fleurit et qui plane
Eclot mes doigts élus quand lasses nos mains fanent.
Nos mains se fanent? l'éternel est trop mécanique avec souvenir, on dirait une tablette de marbre sur une pierre tombale, quoique dans ce cas là, sans hésiter sur la surenchère, on le met au pluriel.

[post scriptum]

Bonjour Annie,
l'intention de ce poème est de présenter des mains qui s'ouvrent pour cueillir des fleurs qui, inéluctablement, quitteront les poings.
Le "je" est nostalgique et révèle son incapacité à vivre avec la fleur aimée et désirée. Seul son crâne peut lui rappeler le parfum et la douceur de cet instant où ses mains et les fleurs ne faisaient qu'un. La troisième strophe évoque cette fusion idéalisée tandis que la quatrième strophe tente de suggérer la déliquescence de cette union. Il n'y a donc pas de répétition.
"lasses nos mains fanent" : le pronom réfléchi n'est pas utile car le sentiment amoureux décline chez les deux amants de manière indépendante.

Bref, vision un peu adolescente et pessimiste de l'amour ...

Merci pour vos commentaires.




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