Derniers instants

[Phylisse]

Derniers instants...

Migration d'un battement à la dérive... J'ai chanté une valse illusoire dans les jeux d'eau d'une intrigue amoureuse.

A l'heure où l'on n'attend plus rien, le front contre la vitre, j'ai vu le vol de la colombe. Rencontre. Rêve printanier au léger du soir. Romance... L'un en l'autre... La page et la plume dans l'océan des origines.

Le passé enterré et l'envol effeuillé à la ronde des rivages, j'ai rappelé à la mer les nouveaux matins, les rosées de douceurs enflammées sur l'aube hivernale, les semailles, et le jardinier amoureux dans la blondeur des blés.

Et puis un jour, un autre, ainsi va l'invasion, pas à pas. Le val aux songes, dans un retour des cieux, s'est couvert de l'orage à la lumière de mes nuits blanches. Hébétude. Epine. Insomnie. Une fugue astrale a décroché le ciel et tissé ton crépuscule, mon bel amant.

Derniers instants...

Une poussière d'étoile a déposé au matin une lune cabossée au sous bois des âmes. J'ai remisé tous les mots à l'envers du décor et tiré le rideau sur le lit nos aveux. Il pleut. J'ouvre le parapluie de l'impuissance.

Tu t'en vas, je m'efface. Migration d'un battement sur l'autre rive...

Silence...

[Arielle]

Il me semble que ce poème prendrait beaucoup mieux son envol débarassé de précisions qui l'alourdissent. Par exemple au début :

Migration d'un battement à la dérive... J'ai chanté une valse illusoire dans les jeux d'eau d'une intrigue amoureuse.
A l'heure où l'on n'attend plus rien, le front contre la vitre, j'ai vu le vol de la colombe. Rencontre. Rêve printanier au léger du soir. Romance... L'un en l'autre... La page et la plume dans l'océan des origines.

le lecteur ne me parait pas avoir besoin de plus de détails pour se construire une histoire qui ne sera sans doute pas exactement celle de la narratrice mais qui le fera suffisamment décoller pour suivre le vol de la colombe.
Ceci est, bien entendu, une impression personnelle que j'étendrais à tout le texte mais qui n'est certainement pas à suivre à la lettre ! C'est ce que je ferais, ce que je fais couramment avec mes propres textes ...

[Frédéric Prunier]

votre texte fait partie de ces suites d'images en patchwork
qui me demande, lecteur de base,
d'assimiler en quelques mots tout l'historique de l'histoire que vous me contez.

j'aime les images, l'intérieur des phrases,
je peine un peu dans la lecture générale

persoje, je diluerai d'aquarelle, peut-être vers une page d'écriture plus naturaliste, décrivant comme en fil rouge, l'instant présent, le lieu qui vous entoure, le pourquoi de cette sensation qui vous pousse à nous écrire, les choses que votre regard croise...


ou alors,

radicalement, comme le dit Arielle
vous compressez le tout
pour ne laisser que l'irréel poétique
et là, à chacun de se raconter la petite histoire qui va autour...

donc, en résumé de commentaire
mi-figue mi-raisin, j'aime bien et j'aime pas trop...

Amicalement quand même

[Damy]

J’aime beaucoup l’évocation de la musique que l’on entend dans vos vers qui dansent, celle de l’oiseau et celle de la mer, l’odeur des roses et leur germination, quand on est amoureux.
tissé ton crépuscule : peut-être « tissé son crépuscule »?

J’aime aussi la suavité des mots des Derniers instants : la mélancolie n’est-elle pas une tristesse suave ?

Et j’aime, pardonnez-moi, les oiseaux migrateurs, ils marquent encore nos saisons. La sédentarité, c'est l'immobilité et c'est un peu mourir sur place en se privant de voyages alors que le nomadisme renouvelle continuellement les sentiments, enfin, à mon avis...

[Terrains Vagues]

Migration d'un battement sur l'autre rive...

C'est la "récompense" pour avoir été jusqu'à la fin de saisons auxquelles j'ai eu du mal à m'accrocher.
Peut être l'impression "d'échapper", dans ce vers, au ressenti commun que j'ai avec les précédents commentateurs.

:-)

[Phylisse]

Tout d'abord, merci à chacun d'avoir pris le temps d'extraire de ce texte des mots, sensations, conseils, je vous en suis très reconnaissante.

Ce texte a une histoire que j'ai hésité à noter au moment de sa publication, j'ai pensé que ce serait mieux après. Pour sa composition j'ai utilisé les titres de poèmes (certains des miens mais aussi d'autres auteurs avec lesquels je partageais sur un site de poésie où je l'avais publié ensuite). Quand au fond, il s'agit d'une séparation qui fut très douloureuse.

Alors je comprends la surcharge ressentie par Arielle, Frédéric et Terrains Vagues. Et si je devais un jour le reprendre je tiendrai compte de ces conseils car en effet certains passages méritent élagage. Trop d'images tue l'image.

tissé ton crépuscule : peut-être « tissé son crépuscule »?

Denis, ce changement ne conviendrait pas puisqu'il s'agit du crépuscule de "mon bel amant" et que le sens en serait modifié.

Et j’aime, pardonnez-moi, les oiseaux migrateurs, ils marquent encore nos saisons. La sédentarité, c'est l'immobilité et c'est un peu mourir sur place en se privant de voyages alors que le nomadisme renouvelle continuellement les sentiments, enfin, à mon avis...

Je partage votre vision, et c'est un peu aussi le sens de ce que je voulais exprimer. Cette mouvance, nos migrations intérieures et extérieures, nos dérives, ces horizons auxquels parfois on s'accroche pour finalement les quitter, vers d'autres rives.

[Phylisse]

Petite correction : Quant au fond...

[Annie]

Deux " Derniers instants" en quelques jours sur VE! Sans oublier le récent "Ton silence".
D'où vient cette vague de tristesse?

J'aimerais ne pas être trop sévère mais forcément ça donne une impression de déjà vu, de grisaille monotone.
Je viens lire les poèmes sur VE, non pour voir s'exprimer des sentiments, mais pour goûter des textes.
En confondant la douleur personnelle et sa mise en mots, ces textes, dont celui ci ne m'apportent que peu de chose.

Amitié, toutefois.

[Phylisse]

Désolée de faire remonter mon texte, mais comme je ne vois jamais Annie sur le fil des discussions autour de nos textes, je me permets de mettre le lien ici pour la réponse que j'ai apportée :

http://www.vosecrits.com/t9766p600-discussions-autour-de-nos-textes-prose-poesie#291377

[Contenu sponsorisé]