Je suis allé à Briançon

[Nathanaël Zenou]

Et j’ai plongé ma tête au sein de la cascade
Dont le flot tumultueux chante nuit et jour
La chanson d'amour chère aux âmes altérées :
Loin des bruits de la ville, ô azur éthéré,

Surligne les hauts pins hissés au cœur des monts !

Les marmites d'eau pure descendue des glaciers ;
Se pailletant d'or fin comme dans les carrières
Le minerai précieux reflète les rayons
De la torche brandie par l'homme qui l’extrait,

Les marmites bouillonnent entre les rochers !

Des rapaces inquiets tantôt se font savoir
Par leur cri rauque et de furtifs claquements d'ailes,
Et la vie parallèle des autres animaux
Se révèle encore aux regards intrusifs

. Tel un sanglot d'amour au détour d’un mot. Tel

Aura des jumelles et la passion de voir
Quelque chardonneret, rossignol ou pinson,
Un autre cherchera la perfection d'un son,
Le couronnement de la Forme et la joie du Savoir,

Tel autre se plaira à chanter la Chanson,

Laissez-moi seulement et simplement monter à la montagne,
Marcher sans rien penser qu’aux murmures de lyre
De ce noble torrent et à tout cet espace
Isolé des veuvages, des maux de la cité

Et vivre de l'instant la douce unicité !

[Marine]

Briançon ? Un(e) Haut-Alpin(e) ? Où habitez-vous ?
(J'habite à dix kilomètres de Gap)
Comme je comprends ce poème, comme je le partage !
Sans doute ai-je vus les mêmes paysages que vous, même si nos yeux ne sont jamais tout à fait pareils

[hi wen]

ça m'a fait penser à luchini, quelque chose dans l'articulation sirupeuse qui se savoure d'elle même

[Jano]

La montagne, il n'y a que ça de vrai.

Sinon je ne suis pas très convaincu par cette poésie aux accents lyriques. Certains vers sont plutôt maladroits : "Des rapaces inquiets tantôt se font savoir", "Tel un sanglot d'amour au détour d’un mot. Tel" "Aura des jumelles et la passion de voir".

Quelques images ne sont pas des plus heureuses, un peu tirées pas les cheveux : "Et la vie parallèle des autres animaux".

Je pense que vous êtes trop dans le descriptif, vous racontez ce que vous voyez alors que la montagne c'est aussi une foule de sentiments intimes. Davantage de suggestion n'aurait pas nui à votre texte.

[Annie]

Evocateur et donc immédiatement sympathique.
Plusieurs expressions m'ont semblé maladroites - la torche brandie par le chercheur d'or - l'azur éthéré - seulement et simplement.

L'impression globale reste agréable, à ceci près:

je suis toujours choquée de ce que la louange, d'un site ou d'un sentiment, ou de n'importe quoi entraîne le blâme ou la calomnie de son supposé contraire.
Ne peut on aimer la montagne et la ville, l'eau et le vin?... Il ne peut y avoir de jour sans la nuit, d'amour sans séparation...
Je citai hier le Pater Noster de Prévert, j'ajoute le Cantique des créatures de François d'Assise.
http://ecologiechretienne.free.fr/saint.francois.d.assise_le.cantique.des.creatures.php

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