Les poules de ma tante...

[gaeli]

Les poules de ma tante Ernestine, c'était la décoration de notre cour, le mouvement de la saison, notre théâtre d'été. Elles se donnaient en spectacle chaque année, du mois de mai au mois de septembre. La salle de répétitions et de maquillage portaient le nom de poulailler ou basse-cour. En place donc pour le music-hall! Les blanches, les grises, sans étiquette de race.

Je me souviens d'un été où les poules gloussaient de satisfaction parce que l'herbe, réchauffée par le soleil, était du velours pour elles. Cette année-là, les poules jouaient Madame de Pompadour avec suffisance...

Mais l'été suivant, c'était tragique! Ma tante vivait en langueur de la table à son lit, traînant une grippe qui frisait la pneumonie et les poules se morfondaient littéralement. Grand-mère prit la relève dès le premier matin, mais les poules firent la grève, la grève de la faim. Elles boudaient le grain donné par une autre main que la main large, généreuse, ridée et pleine de chemins creux de ma tante Ernestine. Celle qui préparait les scénarios de la pièce à présenter ne se montrait pas pour les guider. À chaque nouvelle journée avec un fond de tristesse, elles improvisaient les pauvres et, c'était mauvais, très mauvais. Elles avaient joué le malade imaginaire de Molière tout à l'envers. Les oeufs trouvés un peu partout dans le foin et le jardin goûtaient le désespoir et l'ennui. Le coq priait en silence et criait à tante Ernestine près du châssis de sa chambre:

- Reviens vite ou je me pends à une branche. J'ai fait une neuvaine à Sainte-Anne; mes poules ne jacassent plus, ne se déhanchent plus, ne dansent plus au rythme des bruits de la mer. Donne-moi un conseil, que vais-je faire?

Ma tante Ernestine et ses poules, c'était un grand tablier blanc fait de poche de farine pour distribuer le grain sec et jauni. C'était aussi une chanson dans ses beaux yeux noirs perçants et malins, d'une malice douce. Un certain matin d'automne, ses yeux devenaient plus noirs que d'habitude: une poule serait sacrifiée pour le repas du soir. La grande question était de savoir qui serait la victime? Serais-ce Alphonsine de Lamarre caquetant sans fin à chaque vers trouvé ou Jeanne de la Fontaine qui ne s'en laissait jamais conter ou peut-être bien Georgette de Sable, la préférée de Frédé, le coq. Quel dilemme! Les poules le savaient. Elles se sauvaient toutes chez la voisine quand elles voyaient ma tante, la hache à la main, se diriger vers le bûcher une larme au coin de l'oeil, une larme toute perlée pour la grande immolation.

Au retour de l'école, je me disais que cela sentait bon en entrant dans la maison. Ma tante tournait en rond et marmonnait tristement la tête basse:

-Pour souper, vous avez du ragoût de poule. J'espère que aimerez. Moi je n'ai guère faim, j'ai quelque chose sur le coeur.

Grand-mère nous servait, en souriant, dans cette cuisine d'été où le bon pain cuisait dans le poêle à bois, tandis que ma tante disparaissait vitement dans son jardin.

[hi wen]

Je me souviens d'un été où les poules gloussaient de satisfaction parce que l'herbe, réchauffée par le soleil, était du velours pour elles.

enfin un sujet captivant, qui nous sort des mornitudes du triple A.

[hi wen]

en fait le texte offre une base excellente, mais la galerie des personnages aurait pu être étoffée. j'aurais bien vu, par exemple, au sein de la foultitude grouillante des promises à la poule-au-pot, une grosse dindon - la sévigné -, un jar prévôt et arthritique, et une poule blanche janséniste. naturellement un lecteur habile aura pu deviner dans le personnage de la poule janséniste, un portrait malicieux de l'auteur, tel Velasquez se figurant dans le tableau.

[Invité]

Je dois admettre avoir eu du mal à suivre le propos du texte, je ne sais pas ce qu'il essaie de raconter vraiment (la relation de la tante avec ses poules ou une anecdote d'un été, ou les deux) et je crois que cela tient en grande partie au régime des temps employés et à l'absence de repères (expressions) temporels qui rendent le récit confus.
Par exemple ici : Mais l'été suivant, c'était tragique!
C'est un élément perturbateur dans la narration, cette phrase devrait donc être au passé simple.

Et puis ce début de paragraphe, et plus encore, le suivant :
Ma tante Ernestine et ses poules, c'était un grand tablier blanc fait de poche de farine pour distribuer le grain sec et jauni.

Au retour de l'école, je me disais que cela sentait bon en entrant dans la maison.

quand ? cet été-là ? toujours ?

[gaeli]

Cher modération, vous pourriez me corriger cette phrase s.v.p.

-Pour souper, vous avez du ragoût de poule. J'espère que vous aimerez. Moi je n'ai guère faim, j'ai quelque chose sur le coeur.

Et faire l'ajout à ce paragraphe, merci.

Ma tante Ernestine et ses poules, c'était un grand tablier blanc fait de poche de farine pour distribuer le grain sec et jauni. C'était aussi une chanson dans ses beaux yeux noirs perçants et malins, d'une malice douce. Un certain matin d'automne, ses yeux devenaient plus noirs que d'habitude: une poule serait sacrifiée pour le repas du soir. La grande question était de savoir qui serait la victime? Serais-ce Alphonsine de Lamarre caquetant sans fin à chaque vers trouvé ou Jeanne de la Fontaine qui ne s'en laissait jamais conter ou peut-être bien Georgette de Sable, la préférée de Frédé, le coq. Quel dilemme! Les poules le savaient. Elles se sauvaient toutes chez la voisine quand elles voyaient ma tante, la hache à la main, se diriger vers le bûcher une larme au coin de l'oeil, une larme toute perlée pour la grande immolation

OK. A noter que, en règle générale, les demandes à la modération se font ici : http://www.vosecrits.com/t6789-pour-les-demandes-a-la-moderation-modifications-catalogue-ve-c-est-ici
Et que si les modifications demandées sont substantielles, et/ou font suite à des remarques ou suggestions dans les commentaires, il vaut mieux que le texte modifié soit posté à la suite du texte original, sur le même fil.
La modération

[Lamarjo]

C'est marrant, je m'apprête à écrire un texte qui parlerait des lapins de mon grand-père! Sérieusement! ( mais au fait, tante Ernestine devient "grand-mère" à la fin du texte...)
J'aime bien... Bon j'avoue avoir espéré que la métaphore filée du spectacle ne se poursuive pas jusqu'à la fin, ça aurait fait un peu trop, mais certaines expressions, certains passages me plaisent bien; les "yeux plus noirs que d'habitude", la délibération pour savoir quelle poule va y passer...

[Lamarjo]

N'importe quoi, je viens de relire, la grand-mère est un autre personnage ( normal donc que ça ne m'ait pas frappé à la première lecture). Désolée.

[midnightrambler]

Bonsoir,

Tout a déjà été dit sur la forme.
Quant au fond : mmooouuuuiii ... Bof ! bof ... Pas grand chose à dire, mais il faut le dire une fois de temps en temps !

Amicalement,
midnightrambler

[Anne Veillac]

J'ai d'abord pensé que ce texte n'allait pas me passionner... Une histoire de poules... bof !
Et, en fait, j'ai beaucoup aimé, dès le début du texte. C'est tout un monde que tu nous racontes là.

[gaeli]

Merci de vos commentaires

[Invité]

Je vous propose cette petite correction :
– « La salle de répétitions et de maquillage portaient » : « portait » ;
– « pour le music-hall! » : il faut marquer une espace avant le point d'exclamation ;
– « Madame de Pompadour avec suffisance... » : vous n'employez pas les bons points de suspension « … » (Alt + 0133) ;
– « c'était tragique! » : espace avant le point d'exclamation ;
– « elles improvisaient les pauvres et » : virgule après « improvisaient » ;
– « et, c'était » : pas de virgule ;
– « Elles avaient joué le malade imaginaire » : « Le Malade imaginaire » (en italique, qui plus est) ;
– « Les oeufs trouvés » : « œufs » (ligature, Alt + 0156) ;
– « près du châssis de sa chambre: » : espace avant les deux-points ;
– « - Reviens vite » : pour les dialogues, il convient d'employer un tiret cadratin « — » (Alt + 0151) ;
– « à Sainte-Anne; » : espace avant le point-virgule
– « que vais-je faire? » : espace avant le point d'interrogation ;
– « plus noirs que d'habitude: » : espace devant les deux-points ;
– « qui serait la victime? » : au lieu du point d'interrogation, un simple point ;
– « Serais-ce Alphonsine » : « Serait-ce » ;
– « Quel dilemme! » : espace avant le point d'exclamation ;
– « au coin de l'oeil » : « œil » (ligature) ;
– « la tête basse: » : espace avant les deux-points ;
– « -Pour souper » : le tiret ne suffit pas pour les dialogues, il convient d'employer un tiret cadratin et de marquer une espace après ;
– « quelque chose sur le coeur » : « cœur » (ligature) ;
– « ma tante disparaissait vitement » : « vitement » est rare et assez familier.

[hi wen]

heureux celui qui a un poulailler.

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