Peine perdue

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Salut à à toutes et à tous, hello people, wesh guella, kikoo!, et tout et tout.
Comme vous le voyez, je ne rechigne devant rien pour capter un public plus large que mes deux habituels lecteurs (l'autre s'étant tiré, j'ai du me remettre en question...)
Je me présente donc à vous mes poèmes plein les poches; la plupart en vers libre et à la forme absente. Ce qui m'intéresse dans un site comme celui-ci n'est pas vraiment d'être exposé mais plutôt d'avoir des conseils pour avancer : je pense donc ne mettre ici que des textes "en construction".
Ici : ce que je pense etre un poème en prose. Je bloque : du mal à trouver un motif fort pour continuer le texte alors qu'il a entreprit un ton " décendant ". Si vous avez des idées...

Amicalement,
v.

PEINE PERDUE

« ... il n’y avait plus rien que des autoroutes à pertes de vues ; tu sais, là, dans les nervures du plafond, la nuit quand ça s’incruste dans l’œil ! et même que tu te dis ‘’merde ! imagines : un jour tu ne voies plus rien ! que des autoroutes, partout !’’ ; alors forcément moi ça m’inquiétait, j’avais peur de devenir fou, tu comprends ? heureusement, j’avais une méthode ( je l’avais même refilée aux copains de cellule) : je gardais les yeux grands ouverts, tout le temps tout le temps ! comme ça je savais que je les voyais, les nervures du plafonds, je savais que je les voyais et je me disais – bob mon vieux bob tu n’es pas fou ! regarde ! elles sont là tes autoroutes ! - et ça, ça me rassurait vachement : je me reposais sur cette idée, au milieu des lignes profondes des pleins phares, des excès de vitesses ; je me reposais parmi les accidentés, les grands brulés – et leur odeur me restait parfois plusieurs semaines- ; mais mais c’était pas si terrible : on finit toujours par s’ habituer à tout tu sais, et ça devient même normal de revoir ces pneus crissés sur le bitume, ces bagnoles dansant dans l’incendie du temps ; et même, on se prend d’affection pour certains habitués, ceux qui passent tous les jours : celui-ci, qui a un ventre bien rond, de bonnes joues et qui rigole avec une graaande bouche en écoutant la radio ! ; et celle là, qui roule toujours trop vite, des couteaux dans les yeux, un ange en stras tatoué sur la veste… »

[Rebecca]

Bon là tu vas p'tet relancer sans le vouloir l'éternel débat du koi kesse que la poésie, la prose, la prose poétique...
bon on dit qu'on s'en fout...
moi j'aime beaucoup qu'on me raconte ce qu'on voit dans les fissures des plafonds , dans les failles de faïences, les échancrures de lavabos, les béances bétonnées, dans les yeux des cloportes, dans les ravines de nos pensées...mais ne compte pas sur moi pour t'en conter le menu détail, moi je suis là sur le pont je regarde passer tes bagnoles

[Annie]

Admettons que ce soit de la prose poétique.
Même si vous n'avez pas de préoccupations formelles: métrique, rime et autres; il me semble nécessaire de soigner l'écriture: la richesse du vocabulaire, des constructions grammaticales, en priorité l'orthographe; pour écrire un texte de qualité.

Je n'apprécie pas grandement ce genre "trash", pourtant j'aime beaucoup les romans d'Antoine Volodine, dont les romans se situent dans dans un monde détruit, un immense cloaque, et dont on pourrait facilement extraire un paragraphe "poétique".

Extrait de Des Anges mineurs

"J'ouvris les yeux. La steppe nocturne se drapait dans les étoiles, puis la lune vint. J'aurais aimé parler à quelqu'un. J'aurais aimé que quelqu'un me parle des hommes et des femmes que j'avais peints, m'en parle avec amour, avec fraternité et compassion, me dise: J'ai bien connu Lydia Mavrani, raconte-moi encore des nouvelles de Bella Mardirossian, ou encore: Il faut que tu t'acharnes à relater les aventures de Varvalia Lodenko, ou encore: Nous aussi nous appartenons à cette humanité mourante que tu décris, nous aussi nous sommes parvenus là, au dernier stade de la dispersion et de l'inexistence, ou encore: Tu as eu raison de monter que nous avons été comme à jamais dépossédés de la joie de refaire le monde."

vicon=novic(e)

[Maryse]

Même pas peur! Sans airbag même!!!!
J'ai roulé et ça m'a sacrément plu.
Y'a de "les sens" là dedans dans ce texte!

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Merci pour vos commentaires ! Je passe juste rapidement pour spécifier que je l'ai classé en prose poétique parce que la démarche est celle-ci : écrire la poésie d'un autre, pas la mienne. Une poésie qui a peur, en fuite, qui culpabilise, qui n'ose pas puis ose puis n'ose pas - d'où l'idée de l'absence de point. Ca sera plus visible sur une version longue, j'espère. En tout cas, j'éssaye créer un langage particulier; je me fous du sens littéral du texte => d'où poésie (pas nécessairement poétique)
Personnellement, je pense que ça peut donner dans la longueur un texte très cohérent, une belle construction, mais c'est je trouve vraiment difficile à écrire et je galère pas mal... à cause du rythme surtout qui doit rendre compte de ça - sans arret en contrepieds donc...
Sinon, j'ai continué ce texte (et épuré), mais je l'ai pas sous la main. Je le posterai à mon retour

Je vous remercie en tout cas pour vos réactions, je pensais qu'il resterait dans l'indifférence pour encore longtemps !
Passez de bonnes fêtes ;-)

viconociv.

[Janis]

oup's, je l'avais oublié
et j'aime bien ce monologue accidenté, cette immersion dans un cerveau - et dans un corps -, cet enchevêtrement et ces flashs. J'aime bien, quoi.

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