opération à vers ouverts
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opération à vers ouverts
Dès qu'il a réussi à ouvrir les paupières, il a su où il se trouvait.
Ces murs blancs vinylés de couleurs pastels éventées, cet aluminium froid, polis de frais et brillant des douleurs répétées, témoin fatigué de refléter comme un miroir les souffrances interminables. La table de formica, sanglée d'inox, les fleurs parées de leur polyéthylène posées là comme des gardées à vue de l'espoir. Cette iodure dans l'air stérile qui se déversait jusque dans le verre de flotte, faisant prendre au pyrex cette grisaille de sel. Il aperçut, dans la viscosité de son éveil, les bouches béantes de vie, hydres amies apportant les éléments gazeux, monstres salvateurs d'inoxydable, gargouilles d'un futur de science et de maîtrise, présent d'un monde du nord où ceux du sud crèvent sur un paillis de crasse.
Mais bordel qu'est ce qu'il faisait là, Antoine Rivière, quarante ans, né en 1965 à La roche sur Rien, représentant en matériel hydropneumatique ?
C'est bien cela qui le tracassait en apercevant les draps bleus qui le recouvraient comme un linceul de sureté.
Mais ça faisait un joli contraste avec le jaune du goutte à goutte qui tombait, silencieux, liquide édulcoré, bonbon de vie dévalant la pente sinusoïdale, pour finir planté là, dans son bras comme un dard nourricier.
Ce n'etait pas facile de voir avec ces tubes qui s'enfonçaient dans son nez, encore moins d'entendre quelque chose avec l'électrocardiographe qui battait la mesure comme un tambour revenu d'un stage chez IBM.
Dehors, il devinait les traces sombres de la pluie sur le béton gris et les lettres rouges « urgences ».
Dedans il fixait la télévision se promenant à pied sur l'oblique d'un angle de la pièce, transformant l'objet en un lustre dément posé là, juste pour le faire chier.
Il ne savait même pas dans quel hôpital il était, ce n'était pas pour recevoir des nouvelles d'un con en cravate qui s'allume à vingt heures et s'éteint dans la falsification des vérités.
Ce n'était pas, vraiment, le bon moment pour développer ses théories, avec la tête enserrée dans ces capteurs électroencéphalographiques, il remis son scanner des rages à plus tard.
Quand l'interne arriva, Rivière bougea la main et fit bonjour en secouant le masque relié à l'assistant respiratoire automatisé.
- « Monsieur, vous sortez d'une épreuve délicate, mais vous êtes désormais hors de danger. Vous avez pris un Alexandrin en plein coeur, un gros, de douze pieds de long, qui a nécessité une césure opératoire qui a duré 6 heures »
Rivière s'en fout, dans son absence tranxénisée, la dernière pensée qui le traverse avant de sombrer dans le sommeil, c'est la véracité de la légende qui prétend que la moitié des infirmières travaillent nues sous leur blouse.
PW
Ces murs blancs vinylés de couleurs pastels éventées, cet aluminium froid, polis de frais et brillant des douleurs répétées, témoin fatigué de refléter comme un miroir les souffrances interminables. La table de formica, sanglée d'inox, les fleurs parées de leur polyéthylène posées là comme des gardées à vue de l'espoir. Cette iodure dans l'air stérile qui se déversait jusque dans le verre de flotte, faisant prendre au pyrex cette grisaille de sel. Il aperçut, dans la viscosité de son éveil, les bouches béantes de vie, hydres amies apportant les éléments gazeux, monstres salvateurs d'inoxydable, gargouilles d'un futur de science et de maîtrise, présent d'un monde du nord où ceux du sud crèvent sur un paillis de crasse.
Mais bordel qu'est ce qu'il faisait là, Antoine Rivière, quarante ans, né en 1965 à La roche sur Rien, représentant en matériel hydropneumatique ?
C'est bien cela qui le tracassait en apercevant les draps bleus qui le recouvraient comme un linceul de sureté.
Mais ça faisait un joli contraste avec le jaune du goutte à goutte qui tombait, silencieux, liquide édulcoré, bonbon de vie dévalant la pente sinusoïdale, pour finir planté là, dans son bras comme un dard nourricier.
Ce n'etait pas facile de voir avec ces tubes qui s'enfonçaient dans son nez, encore moins d'entendre quelque chose avec l'électrocardiographe qui battait la mesure comme un tambour revenu d'un stage chez IBM.
Dehors, il devinait les traces sombres de la pluie sur le béton gris et les lettres rouges « urgences ».
Dedans il fixait la télévision se promenant à pied sur l'oblique d'un angle de la pièce, transformant l'objet en un lustre dément posé là, juste pour le faire chier.
Il ne savait même pas dans quel hôpital il était, ce n'était pas pour recevoir des nouvelles d'un con en cravate qui s'allume à vingt heures et s'éteint dans la falsification des vérités.
Ce n'était pas, vraiment, le bon moment pour développer ses théories, avec la tête enserrée dans ces capteurs électroencéphalographiques, il remis son scanner des rages à plus tard.
Quand l'interne arriva, Rivière bougea la main et fit bonjour en secouant le masque relié à l'assistant respiratoire automatisé.
- « Monsieur, vous sortez d'une épreuve délicate, mais vous êtes désormais hors de danger. Vous avez pris un Alexandrin en plein coeur, un gros, de douze pieds de long, qui a nécessité une césure opératoire qui a duré 6 heures »
Rivière s'en fout, dans son absence tranxénisée, la dernière pensée qui le traverse avant de sombrer dans le sommeil, c'est la véracité de la légende qui prétend que la moitié des infirmières travaillent nues sous leur blouse.
PW
Invité- Invité
Re: opération à vers ouverts
Désolé pour la mise en page, il ya un truc que Ve n'aime pas dans ma combinaison Open office-firefox-Xp anglais.
Je vais essayer d'indentifier ce bug.
PW
Je vais essayer d'indentifier ce bug.
PW
Invité- Invité
Re: opération à vers ouverts
pandaworks a écrit:Désolé pour la mise en page, il ya un truc que Ve n'aime pas dans ma combinaison Open office-firefox-Xp anglais.
Je vais essayer d'indentifier ce bug.
PW
Tu veux un petit coup de main pour la présentation ?
Je remets en "bloc" le premier paragaphe ?
Dis-moi, et je tente d'arranger ce qui te chagrine...
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: opération à vers ouverts
et l'autre moitié qui voudrait bien mais qui... :-)))pandaworks a écrit:la légende qui prétend que la moitié des infirmières travaillent nues sous leur blouse.
EXCELLENT ! J'aime beaucoup cet humour inattendu qui détend une atmospère pesante, d'un seul coup d'alexandrin ! Belle trouvaille, très bien amenée
Sans doute l'inspiration est-elle venue du début de débat sur les origines de la poésie ? ;-)
Là ce sont plutôt ses méfaits
Très bon texte
Re: opération à vers ouverts
Bonjour Mentor,
Oui, de toute facon n'importe quoi m'inspire en ce moment.
Celle la est venu avec l'idée de balancer deux univers, le pas rigolo de l'hopital avec un humour quel qu'il soit.
En fait, je travaille un peu mes exos à votre manière, car j'ai un gros projet en préparation.
Et la plus grosse partie de ma recherche est dirigée vers L'équilibre
d'un roman, et ça, ce n'est pas un truc qui s'apprend vite.
par exemple un critique dit:
"ce roman est une perle de sensibilité, teintée d'humour et de ruralité"
Et bien justement, ce qui m'intéresse, c'est comment répartir à la bonne dose
chaque élément du style, pour rendre le tout lisible agréable , fluide,
maitrisé et pas lourdingue.
Oui je sais, ma question se rapproche de "comment devenir un bon écrivain" je crois que tout ca s'apprend avec le temps.
Bonjour Loupbleu
Oui Cher Loupbleu, le premier paragraphe a explosé en tout sens.
Le bug qui m'arrive est simplissimo.
la longueur de ligne en caractères de la prévisualisation est supérieure à la longueur en ligne en caractères du post.
Je vais essayer de remédier à ça, mais ca m'a l'air d'être aussi aléatoire quelquefois.
En attendant je te remercie de trouver deux minutes pour ré assembler le 1. merci beaucoup.
PW
Oui, de toute facon n'importe quoi m'inspire en ce moment.
Celle la est venu avec l'idée de balancer deux univers, le pas rigolo de l'hopital avec un humour quel qu'il soit.
En fait, je travaille un peu mes exos à votre manière, car j'ai un gros projet en préparation.
Et la plus grosse partie de ma recherche est dirigée vers L'équilibre
d'un roman, et ça, ce n'est pas un truc qui s'apprend vite.
par exemple un critique dit:
"ce roman est une perle de sensibilité, teintée d'humour et de ruralité"
Et bien justement, ce qui m'intéresse, c'est comment répartir à la bonne dose
chaque élément du style, pour rendre le tout lisible agréable , fluide,
maitrisé et pas lourdingue.
Oui je sais, ma question se rapproche de "comment devenir un bon écrivain" je crois que tout ca s'apprend avec le temps.
Bonjour Loupbleu
Oui Cher Loupbleu, le premier paragraphe a explosé en tout sens.
Le bug qui m'arrive est simplissimo.
la longueur de ligne en caractères de la prévisualisation est supérieure à la longueur en ligne en caractères du post.
Je vais essayer de remédier à ça, mais ca m'a l'air d'être aussi aléatoire quelquefois.
En attendant je te remercie de trouver deux minutes pour ré assembler le 1. merci beaucoup.
PW
Invité- Invité
Re: opération à vers ouverts
Loubleu,
il y a aussi une coupure aléatoire du plus moche effet à
l ne savait même pas dans quel hôpital il était, ce n'était pas pour recevoir des nouvelles d'un con en cravate.................................................
qui s'allume à vingt heures et s'éteint dans la falsification des vérités.
Merci.
Pw
il y a aussi une coupure aléatoire du plus moche effet à
l ne savait même pas dans quel hôpital il était, ce n'était pas pour recevoir des nouvelles d'un con en cravate.................................................
qui s'allume à vingt heures et s'éteint dans la falsification des vérités.
Merci.
Pw
Invité- Invité
Re: opération à vers ouverts
Voilà un décor bien campé ;-)
Juste un peu trop de détails à mon goût, un peu comme si tu n'avais pas su t'arrêter, faire le tri. Même si il y a des images originales, il se dégage à mon avis un peu trop d elourdeur et un manque de fluidité.
Sinon, le coup de l'alexandrin, paradoxalement, apporte une respiration au texte.
C'est une début je suppose ? Je lirai la suite des mésaventures de Mr Rivière avec plaisir.
Juste un peu trop de détails à mon goût, un peu comme si tu n'avais pas su t'arrêter, faire le tri. Même si il y a des images originales, il se dégage à mon avis un peu trop d elourdeur et un manque de fluidité.
Sinon, le coup de l'alexandrin, paradoxalement, apporte une respiration au texte.
C'est une début je suppose ? Je lirai la suite des mésaventures de Mr Rivière avec plaisir.
Zou- Nombre de messages : 5470
Age : 62
Localisation : Poupée nageuse n°165, Bergamini, Italie, 1950-1960
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: opération à vers ouverts
Chouette ! une histoire :-)
L'idée est très sympa, originale et rigolote, pour la forme, il y a un peu trop de métaphores pour moi, ce qui ne m'empêchera pas d'attendre et de lire la suite avec impatience :-)
L'idée est très sympa, originale et rigolote, pour la forme, il y a un peu trop de métaphores pour moi, ce qui ne m'empêchera pas d'attendre et de lire la suite avec impatience :-)
Mériam- Nombre de messages : 119
Date d'inscription : 13/03/2007
Re: opération à vers ouverts
Bonjour Zou.
Ce n'est pas vraiment un début. C'est un exercice.
justement pour travailler ce flot de mots qui débordent de mon cerveau,
ou plutot de mon imagination dès que j'ecrit.
Je vais essayer de canaliser ça dans le futur, mais c'est délicat .
Pourquoi pas une suite ? Bonne idée après tout.
merci.
PW
Ce n'est pas vraiment un début. C'est un exercice.
justement pour travailler ce flot de mots qui débordent de mon cerveau,
ou plutot de mon imagination dès que j'ecrit.
Je vais essayer de canaliser ça dans le futur, mais c'est délicat .
Pourquoi pas une suite ? Bonne idée après tout.
merci.
PW
Invité- Invité
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