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Le kaléidoscope (1)

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Le  kaléidoscope (1) Empty Le kaléidoscope (1)

Message  hugofan Mar 3 Jan 2012 - 22:47

Bonjour, je publie ici un texte retravaillé. Il s'agit de "l'enfant" au sujet duquel vos nombreux commentaires m'ont poussé à une réecriture. Je m'excuse sincèrement de livrer un texte sur un même sujet, mais je n'ai pu résister à la volonté de vous soumettre ma nouvelle version, améliorée, je l'espère, en fonction de vos observations. Jose espérer ne pas vous agacer. Merci d'avance ^^


C'est aujourd'hui mon anniversaire. Ce matin, alors que j'écoutais les oiseaux chanter dans le jardin, Mireille est montée dans ma chambre et m'a chaleureusement félicité d'avoir réussi à survivre douze ans en sa compagnie. Elle est vraiment très vieille et bossue. Ses cheveux, crasseux et jaunes, sont si fins qu'il me semble qu'il suffirait de les peigner pour qu'ils s'en aillent. C'est dailleurs peut-être pour ça que je n'ai jamais vu Mireille se coiffer, ou même porter la moindre attention à son visage. Il faut dire qu'il me fait bien peur ; surtout son nez, énorme et tout ramolli comme une tomate restée trop longtemps au soleil. On y voit beaucoup de morve aussi, verte comme la mousse qui recouvre les pierres du jardin lorsqu'il pleut. Sitôt que je l'aperçois, ou que je sens son odeur, je me cache très très vite pour qu'elle n'ait pas le temps de me saisir ! Car si elle y parvient, elle me cogne alors si dur que je m'évanouis. En ces occasions, Mireille sort toujours de la poche de son manteau une grande bouteille verte, dont elle m'injecte le liquide entre les dents. Je ne sais pas ce que c'est, mais quand j'en bois, ça me redonne des couleurs et me fait tituber partout dans la maison. Mireille elle-même en ingurgite tout le temps, surtout le soir, près de la cheminée. Cette boisson la rend alors si rouge que son visage, où dansent le reflet des flammes, prend la forme d'un véritable incendie. J'ai dejà vu beaucoup d'incendies dans notre village, par la fenêtre grillagée de ma chambre. Je peux regarder à l'extérieur aussi longtemps que je veux, et arrive même à glisser ma main entre les ouvertures triangulaires formées par les entrelacement des lattes en bois. Mireille me permet aussi de sortir dans le jardin, sauf quand il a plu. J'y retrouve alors les petits poussins tout noirs avec leurs mères, de maigres poules asthmatiques semblant prêtes à rendre l'âme après chaque pas. Il y a même une niche de chien dans un coin, sans la moindre trace d'un pareil animal. Au printemps, des renards rôdent autour de la maison, désireux de s'emparer des poules et du seul et unique coq de notre basse-cour, qui me fait très peur lorsqu'il gonfle sa gorge pour crier. Mireille défend alors ses animaux avec fureur, tirant sur les renards avec un pistolet. Dailleurs, si l'une de ses poules vient à mourir, pour une raison ou pour une autre, elle en devient folle de rage et s'en prend alors à moi, me giflant, griffant, fessant, jusqu'à m'en faire pleurer toute les larmes de mon corps. Ca la rend hystérique parce qu'elle vend les oeufs qu'elle récole dans le poulailler aux femmes de notre village. Elle vit de ça.

Cependant le matin de mon anniversaire, jusqu'à midi à peu près, elle m'a laissé parfaitement tranquille. Elle me gifle moins ces jours-là. Elle me tolère un peu, mais pas beaucoup. J'espérais avoir des nouvelles de mes parents. Car je savais qu'ils existaient : Mireille m'en parlait quelquefois, mais avec des mots très durs. Il me semblait cependant que s'ils avaient l'idée de venir me chercher, ils ne pourraient pas trouver de meilleure occasion que le jour de mon anniversaire. J'ai attendu toute la matinée, longtemps, longtemps, jusqu'à me rendre compte qu'ils viendraient pas. Qu'ils ne reviendraient jamais, peut-être ! En descendant au salon, Mireille m'a lancé regard moqueur et, tout en caressant Félix, son chat noir, elle m'a dit : " Bah ! c'est pas la peine d'avoir les larmes aux yeux, mon p'tit bonhomme ! Parce que dis-toi bien une chose, et que ça te rendre bien dans le crâne : même si tes feignasses de parents revenaient te chercher, tu es si moche, si horrible qu'il te cracheraient dessus".
Après ces paroles, elle a éclaté d'un rire bilieux en reprenant une gorgée de sa bouteille. Elle avait raison. Comment ai-je pu espérer que mes parents reviennent, alors que je suis si laid ? Mireille me l'a toujours dit. Je suis un rat, un têtard, une taupe, un démon. Je fais fuir les oiseaux et terrifie les femmes du village. Mais, pourtant, je n'ai jamais vu mon visage. Je sais bien que c'est possible par contre, car Mireille possède bien un instrument lumineux dans la poche de son manteau, où son visage se peint lorsqu'elle le pointe en sa direction. Mais sitôt que je m'approche, moi aussi, de cet objet magique, elle le renfonçe jalousement dans sa veste, comme si j'avais voulu le lui voler ! Suis-je laid au point de ne pouvoir même pas supporter le reflet de mon visage ? En tout cas, grâce à moi, Mireille est célèbre dans les environs. Quelquefois, des familles viennent à la maison pour me voir, scandalisées, tétanisées devant mon lit.
" Ah ! le bâtard ! " font-ils. Ou bien une fois : " C'est un véritable dragon ! Il faut le tuer ma parole ! Il va nous porter la poisse ! Oh ! non, Anne, ne le regarde surtout pas, tu es enceinte voyons ! Si notre fils en vient à ressembler à ça, je te jure que je le noierai le soir de sa naissance." Je pleure toujours dans ces moments-là et ça me rend encore un peu plus laid. Mais Mireille ne tolère jamais que ces visites se prolongent trop longtemps. Elle s'impatiente rapidement et fait comprendre par une touche sèche aux visiteurs qu'il est temps de quitter les lieux. Une fois, face à un monsieur plus insitant que les autres, je l'ai entendue dire : " Patience, mon ami. Très bientôt je vais faire connaître le petit à la foire. Vous pourrez le contempler autant qu'il vous plaira. " Cette phrase m'inquiète beaucoup. De quelle foire est-il question ? Et que va-t-on me faire ? En quittant les lieux, j'ai entendu le monsieur dire à sa fille, une petite blonde très jolie aux boucles dorées : " Prépare-toi Amélie, on va réunir toute la famille pour la foire. Tu vas bien rire. Mais attention, ne me fais pas d'histoires, autrement je te force à épouser ce petit monstre."
La fillette a ouvert de grands yeux et s'en est allée à toute vitesse, me laissant plus triste que jamais.

hugofan

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Message  Invité Mer 4 Jan 2012 - 19:13

Bonsoir ! Voici une correction orthotypographique :

– « C'est dailleurs peut-être » : « d'ailleurs » ;
– « J'ai dejà vu » : « déjà » ;
– « par les entrelacement » : « entrelacements » ;
– « Dailleurs, si l'une de ses poules » : « D'ailleurs » ;
– « m'en faire pleurer toute les larmes » : « toutes » ;
– « Ca la rend hystérique » : « Ça » (Alt + 0199) ;
– « qu'elle vend les oeufs » : « œufs » ;
– « qu'elle récole dans le poulailler » : « récolte » ;
– « me rendre compte qu'ils viendraient pas » : « qu'ils ne viendraient pas » ;
– « Mireille m'a lancé regard moqueur » : manque l'article ;
– « " Bah ! c'est pas la peine » : il vaut mieux employer les guillemets français « et ». Mais si vous tenez à ces guillemets informatiques, il ne faut pas marquer d'espace après l'ouvrant ;
– « et que ça te rendre bien » : « rentre » ;
– « qu'il te cracheraient dessus". » : « ils » ; le point doit être inclus à l'intérieur des guillemets ;
– « Je sais bien que c'est possible par contre » : « par contre » n'est guère recommandé dans la langue soignée ;
– « elle le renfonçe » : « renfonce » ;
– « " Ah ! le bâtard ! " » : pas d'espace après le guillemet informatique ouvrant ni avant le guillement informatique fermant (employer les guillemets français, c'est mieux !) ;
– « " C'est un véritable » : idem ;
– « Il faut le tuer ma parole ! » : virgule après « tuer » ;
– « tu es enceinte voyons ! » : virgule après « enceinte » ;
– « par une touche sèche » : « toux » ;
– « un monsieur plus insitant que les autres » : « insistant » ;
– « " Patience » : pas d'espace après ce type de guillemets ;
– « qu'il vous plaira. " » : pas d'espace avant ici non plus ;
– « " Prépare-toi Amélie » : pas d'espace après ce type de guillemets.

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Message  elea Mer 4 Jan 2012 - 20:28

D’abord, bravo pour la démarche, ce n’est pas toujours évident de modifier ses textes en tenant compte d’avis parfois différents.

Ensuite, je me souviens de l’original et je trouve que la voix de l’enfant passe bien mieux ici, est plus naturelle. Tu as aussi simplifié le vocabulaire il me semble, moins précieux donc plus touchant, et plus naïf aussi donc plus adapté à l’âge de ton narrateur.
Il reste encore ça et là quelques mots qui semblent étranges dans la bouche d’un enfant mais globalement ça sonne mieux.

Je vois aussi que tu as modifié la trame de l’histoire pour introduire de manière plus claire l’épisode de la foire. J’aime bien ce passage où l’enfant se voit à travers les réactions des visiteurs et de cette petite fille effrayée.

Mireille me parait encore plus moche et méchante que dans la première version. Et on a l’impression que tu la dépeins avec les yeux de cet enfant, ça fonctionne bien.

L’évocation des parents est mieux amenée je trouve.

Je lirai la suite pour voir toutes les autres modifications. Et aussi parce que malgré quelques défauts, depuis le début, j’aime bien ton histoire.

elea

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Message  Invité Jeu 5 Jan 2012 - 16:56

Je ne suis pas retournée lire la première version, mais je m'en souviens assez pour pouvoir dire que celle-ci me parait bien meilleure, le vocabulaire beaucoup plus en adéquation avec l'âge du narrateur et coulant pkus facilement.
Est-ce que tu as lu "Journal d'un monstre" de Richard Matheson ?
Ton histoire m'y a fait un peu penser.

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Le  kaléidoscope (1) Empty Re: Le kaléidoscope (1)

Message  Remus Jeu 5 Jan 2012 - 17:17

Bonjour,

N'étant pas inscrite et ne connaissant pas le site à l'heure de la première version, j'ai lu ce texte sans préjugés ni souvenirs d'une autre version. Il m'a beaucoup plus et j'aimé cette espèce de graduation dans l'écriture : graduation dans la description d'un enfant monstre, graduation dans la pénibilité et l'horreur de sa situation et de sa vie, graduation dans la description de l'horrible vieille dame. En revanche, je suis un peu restée sur ma faim : aucune indication sur sa monstruosité. Qu'a-t-il de si monstrueux pour qu'on le présente à une foire aux monstres ? Pour qu'une petite fille s'enfuit ? J'aurais aimé un peu plus de détails, voire un seul détail, mais qui m'éclaire un peu plus. Car j'ai un goût d'inachevé !

Un bon texte, bien écrit, que j'ai pris plaisir à lire,
Bien à vous,
Remus.
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Le  kaléidoscope (1) Empty Re: Le kaléidoscope (1)

Message  hugofan Dim 15 Jan 2012 - 18:56

Tout d'abord, je vous remercie tous pour votre lecture assidue et vos commentaires ^^ je poste ici la suite retravaillée de mon texte.



J'ai pleuré pendant trois jours. Je pensais à mes parents. Pourquoi ne m'aimaient-ils pas, eux non plus ? Pourquoi ne venaient-ils pas me chercher ? Les autres enfants du village ont des papas qui les aiment, qui les promènent par la main et s'agenouillent auprès d'eux pour me montrer du doigt, lorsqu'ils viennent à la maison. Mais moi, je suis laid. Les filles se cachent les yeux, les garçons crachent parfois en me voyant. On me gifle, on me tire les oreilles. Mais tout ça n'est rien, par rapport à ce qui m'est arrivé hier matin. J'étais couché dans mon lit à moitié endormi, lorsque Mireille m'a reveillé en me pinçant très fort. Puis elle m'a secoué. "Lève-toi, petit bâtard !" a-t-elle murmuré. Ensuite, en souriant, elle a ajouté : "je vais t'emmener faire un tour quelque part". J'ai dû m'habiller très vite en la regardant sortir de l'armoire de ma chambre un grand drap sombre, qu'elle a fourré dans son sac. Pour la première fois depuis longtemps, elle avait l'air assez contente. Mais elle m'a giflé quand même parce que je n'arrivais pas bien à enfiler mes chaussures. Ensuite, elle m'a pris par la main, et m'a fait traverser le salon, la cour, le portail. C'était la première de ma vie que je quittais notre maison. Mais je ne voyais pas grand'chose ; le brouillard était partout. Ça mouillait mes cils et mes vêtements. On a marché longtemps, et vite. Mireille s'appuyait sur sa canne, en regardant toujours tout droit, comme si elle voyait à travers le brouillard. Bientôt, j'ai senti un drôle de bruit, un peu comme les abeilles qui viennent butiner les fleurs de notre jardin en été. Plus je marchais, et plus le bruit montait. Tout à coup, un grand vent a soufflé et le brouillard, comme les étoiles d'araignées que j'arrachais avec mes mains dans le grenier, a disparu. Alors j'ai réculé. Une chose terrible se passait devant moi. Des gens, beaucoup de gens, des milliers, marchaient entre des chariots et des cages, au fond desquelles on voyait des lions, des tigres, des singes. De drôles de messieurs, avec de gros nez tout rouges, des cheveux verts et des chaussures beaucoup trop grandes pour leurs pieds, couraient en criant comme des filles, et alors les enfants rigolaient. Un peu plus tard, au beau milieu de cet enfer, j'ai vu des hommes tenant des ours avec une laisse. Je reconnaissais tous ces animaux à cause des livres illustrés que je lisais à la maison, lorsque Mireille était trop fatiguée par ses rhumatismes pour venir me tirer les cheveux. J'ai vu aussi d'autres hommes tenant des chiens qui aboyaient, tirant sur leur laisse et bavant de rage. D'un seul coup, ceux qui les retenaient lâchèrent leur emprise et les sauvages, comme des loups, sautèrent sur les ours. Alors ça hurlait et se battait.
On ne voyait partout que de la poussière ; du sang aussi, des flaques entières. J'étais très triste en voyant ça mais Mireille ne m'a pas laissé le temps de me mettre à pleurer. Elle m'a conduit jusque dans un emplacement vide, et m'a donné l'ordre de ne pas bouger.

Ensuite, elle a tranquillement étendu le drap qu'elle avait pris dans mon armoire, par terre, sur la boue. Alors que je l'observais sans rien faire, elle m'a regardé en souriant, puis a posé, dans un coin de la toile, une petite corbeille en osier. Je ne comprenais pas du tout à quoi servait tout ce manège, jusqu'au moment où elle m'a pris par le bras et, m'ayant déposé au centre du drap, s'est mise à crier : "Mesdames et Messieurs, voici devant vous, en ce jour exceptionnel et pour la première fois présenté aux yeux du monde, l'enfant le plus laid de la terre, résultat de l'union diabolique entre un bouc à six pattes et une mortelle dévergondée". Tout de suite, les milliers de gens qui défilaient devant moi m'ont regardé, tous en même temps, la bouche ouverte. D'un seul coup, ça s'est mis à huler de tous les côtés : "Oh ! le bâtard ! c'est le fils du diable !". Ou encore : "bravo la vieille, tu l'as bien amoché le p'tit gars ! C'est pas demain qu'il va plaire aux filles, tiens !". Je crois que même les chiens avaient peur de moi. Ils rentraient la queue entre les jambes et ne quittaient pas leurs maîtres d'une semelle. Je ne pouvais pas m'empêcher de pleurer. Le coeur me faisait mal tellement je sanglotais. J'avais un peu l'habitude des moqueries, avec les familles qui venaient me voir dans ma chambre lorsque le soleil commençait à disparaître derrière les collines, mais c'était la première fois qu'autant de gens me crachaient dessus à la fois, et en plein air en plus. Quand ils sont enfin partis, je ne voyais plus rien à travers mes larmes. Ça me laissait même dans la bouche ce petit goût salé que je connaissais si bien. Mais lorsque je me suis essuyé les yeux, j'ai vu passer devant moi une charette à grandes roues boueuses, qu'un marchant ambulant conduisait avec une mule. Elle s'est arrêtée lentement. Mais je n'y ai plus fait attention car j'ai soudain aperçu, pile en face de moi, un petit garçon tout noir, les bras le long du corps, et qui venait de pleurer. Il ne bougeait pas et me regardait d'un air triste, le plus triste que j'avais jamais vu. Son visage était une chose horrible, la chose la plus laide que j'aurais pu imaginer, et pourtant j'avais lu tous pleins de livres illustrés, avec des monstres et des dragons. Une énorme bosse enflait son oeil gauche, qui était tout rouge et en même temps jaune ; ses sourcils étaient aussi épais qu'une guirlande de Noël, et ses lèvres, taillées jusqu'aux oreilles. En le voyant comme ça, on aurait cru qu'il souriait, mais alors d'un sourire de chauve-souris. A coup sûr ce garçon était mille fois plus moche que moi ! Peut-être que lui aussi avait été amené ici par sa Mireille, et que tout le monde s'était moqué de son visage, comme du mien. En tout cas, j'ai eu si peur que j'ai reculé. Alors lui aussi a fait un pas en arrière. Intrigué, je me suis penché un petit peu en avant. Il m'a imité. Je croyais qu'il voulait jouer et j'ai levé mes deux bras ; il a fait pareil. Alors on a sauté et rigolé. J'avais peut-être enfin trouvé un ami. Mais d'un seul coup, le petit garçon a disparu. C'est alors que j'ai compris. En fait, c'était la charette ambulante qui repartait. En la suivant des yeux, j'ai vu qu'elle portait le même objet magique et lumineux que Mireille gardait dans sa poche et où son visage se peignait lorsqu'elle le pointait en sa direction. Le petit garçon, c'était moi ! Mon Dieu ! que j'étais laid ! Tout le monde avait raison, j'étais le fils du diable ! Mais alors les paroles prononcées par l'homme en salopette, tout plein de tâches de rousseur, me sont revenues à l'esprit : "bravo la vieille, tu l'as bien amoché le p'tit gars ! C'est pas demain qu'il va plaire aux filles, tiens !" La vieille, TU l'as bien amoché ! C'était Mireille ! C'est elle qui m'a transformé en monstre ! J'ai toujours su que c'était une sorcière. Ses ongles longs, son grand chaudron où elle préparait la soupe, son chat noir en étaient les preuves ! Comment ai-je pu être aussi stupide ? Tandis qu'elle remballait le drap noir, je l'ai regardé. Elle avait l'air contente. Dans sa petite corbeille en osier brillaient des dizaines de pièces couleur de métal. Je me suis juré de m'enfuir. Mais comment, lorsqu'elle ferme tous les soirs la porte de ma chambre à double tour ?

hugofan

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Message  hi wen Dim 15 Jan 2012 - 22:02

c'est pastoral, j'aime bien.
votre texte a des vertus apaisantes.


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