Evidence

[Nobodyj]

Et descendre du train la peur au ventre et dévaler sur le quai comme si ce n'était qu'une pente les yeux brûlés le coeur endormi et sentir tes bras m'enlacer d'un élan cadencé comme pas permis et revoir après tant d'années tant d'attente tant d'errance tes deux jolis joyaux aussi pâles que ta peau et aller boire un verre jouer sur le tapis vert et rire des gens qui errent pour enfin retrouver ton parfum et te prendre par la main pour sortir sous la pluie courir et trouver un abri rire à la folie ou tomber dans l'oubli et s'étreindre parce qu'il fait trop froid ou même juste comme ça et sentir tes lèvres embraser les miennes d'une chaleur saine et découvrir cette sensation qui attisait mes envies depuis trop longtemps et pénétrer dans un monde doux et fou et saoul car ivre de toi je marchais dans tes pas te serrant contre moi et prétexter qu'il fait trop froid pour rentrer et marcher sous la pluie en s'efforçant de garder ouvert le parapluie vert pour enfin gravir les marches de ce qui allait devenir notre arche et claquer la porte et te mordre d'envie et te pousser sur le lit et arracher nos vêtements exprimer nos sentiments faire corps avec toi et parcourir ta peau de mes dix doigts y trouver ma lune et mes étoiles et sentir ta bouche sur la mienne et te prendre la main la poser sur mon coeur afin que tu voies que c'est toi qui fais battre la cadence à l'intérieur et nous embrasser sans pudeur et nous rhabiller en vitesse s'en aller en courant et prier pour que la pluie cesse et entrer chez toi et découvrir ton monde à toi et te regarder vivre en silence admiratif devant la beauté de tes gestes la pureté de tes mots la simplicité de ton esprit et te suivre dans ta chambre m'imprégner de ton univers nous étonner toujours plus de la démence de notre romance en chercher le sens pendant des heures puis aller au majestic avec toi et regarder se mêler le blanc au noir tandis que se mêlent nos lèvres dans le noir et passer des heures à te dévorer du regard et te faire l'amour un peu au hasard car peu importe l'endroit le moment ou l'instant submergé par tant de sentiments tel le souffre et le mercure transcendants les éléments de leur union de leur fusion nos corps et nos coeurs résonnaient de l'osmose alchimique qui s'en dégageait et cueillir la rosée de tes yeux au creux de tes lèvres et lire sur les tiennes ces trois petits mots s'insinuant dans tous les pores de ma peau et t'embrasser du matin au soir et parfois jusqu'à très tard dans la nuit puis l'horloge sonne midi et le train sonne la fin jusqu'aux jours prochains car l'evidence régissant notre histoire nous promet une vie main dans la main et pleurer de t'abandonner mais t'embrasser jusqu'à foutre les pieds dans le train qui quitte la gare sans crier gare et te crier dans un regard aurevoir, et je t'aime, mon amour.



(La non-ponctuation représente ici le caractère intemporel et infini de ce souvenir)



< Et la bienséance voudrait que vous fassiez un court passage par ICI pour commencer...
Merci et bienvenue sur VOS ECRITS.
La Modération >
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[midnightrambler]

Bonsoir,

L'oeil attiré par cette ligne sous le texte, on lit d'abord l'avertissement quant à l'absence de ponctuation ... et on plonge.
J'ai aimé cette suite de " et + infinitif " qui donne beaucoup de rythme à la lecture - une sorte de ponctuation quand même par les "et", bien que certaines séquences entre deux soient parfois un peu longues et perturbées par l'irruption d'autres temps et modes : présent et imparfait de l'indicatif.
De belles images dont on accepte les redondances puisqu'il s'agit d'un souvenir ou d'un rêve aux circonvolutions multiples ...

BIENVENUE SUR VOS ECRITS !

Amicalement,
midnightrambler

[Invité]

En apnée, c'est dur, d'autant que le coeur bat la chamade, et où reprendre son souffle ? Tant pis, on verra plus tard ! pour l'instant on profite d'un coup de jeune, haletant, on plonge dans le bleu d'une histoire d'amour, ça fait du bien, même s'il y a quelques répétitions : les histoires d'amour, c'est un peu répétitif !

[Invité]

J'ai apprécié ma lecture. Sur un thème aussi rebattu, aussi évident - pour reprendre le titre), ce texte arrive à apporter une fraîcheur, comme un souffle nouveau, en dépit de quelques maladresses qui grippent un petit peu ce tourbillon vivifiant (en particulier, le passage incongru à l'imparfait à un moment).

[Invité]

Pour moi, rien de nouveau sous le soleil. Un texte dont la platitude m'a (un peu) agacé. Des syntagmes comme « cueillir la rosée de tes yeux au creux de tes lèvres » ou « faire corps avec toi et parcourir ta peau de mes dix doigts », les répétitions multiples des mots « lèvres », « cœur », etc. sont représentatifs, à mon sens, d'un sentimentalisme surfait et rebattu, à l'instar de la non ponctuation, qui m'a fait l'effet permanent d'un procédé sans sincérité, utilisé pour se démarquer. Quel dommage par ailleurs de se sentir obligé de le signaler au lecteur à la fin, comme s'il n'était pas apte à se rendre compte lui-même des effets de l'écriture !

Voici une correction orthotypographique :
– « Evidence » : « Évidence » (accent sur la majuscule, Alt + 144) ;
– « le coeur endormi » : « cœur » (ligature, Alt + 0156) ;
– « la poser sur mon coeur » : idem ;
– « aller au majestic » : « Majestic » ;
– « submergé par tant de sentiments… nos corps » : « submergés » ;
– « tel le souffre » : « soufre » ;
– « tel le souffre (sic) et le mercure transcendants les éléments » : « transcendant » (participe présent et non adjectif) ;
– « nos corps et nos coeurs » : « cœurs » (ligature) ;
– « car l'evidence régissant » : « l'évidence » (!) ;
– « qui quitte la gare sans crier gare » : le jeu de mots me paraît usé ;
– « dans un regard aurevoir » : « au revoir ».

[roro]

Agréable à lire malgré une première appréhension due justement à la ponctuation, mais le texte ne parvient pas à vraiment me toucher, ni à laisser de trace, le genre de texte qu'on lit et qu'on oublie aussitôt.

Je dirai que l'émotion ne passe pas, le procédé utilisé insiste plus sur la forme, les répétitions, et le champ lexical est tellement entendu (habituel) que le lecteur n'est pas surpris ni pris à parti, ni invité à s'identifier, ce qui fait qu'il se décolle très vite de cette histoire.

D'autres procédés de narration pourraient être explorés...

[roro]

Les choses qui me dérangent par exemple :
- Yeux brûlés / coeur endormi : les yeux brûlés présupposent un état de douleur, souffrance, etc et le coeur endormi la léthargie, une opposition qui confond le lecteur : dans quel état au juste se trouve le narrateur?

- Jolis joyaux : too much, on n'y croit pas.

- boire un verre / tapis vert : tiré par les cheveux...

- tomber dans l'oubli? --> à quoi sert cette phrase, comme un cheveu sur la soupe... les deux amoureux sont déjà seuls au monde

- chaleur saine : l'adjectif 'saine' me paraît non approprié, hygiénique, on aurait pu trouver quelque chose de plus évocateur

- monde doux et fou : à part une belle assonance, ça n'évoque rien, un alignement de mots, c'est tout (il n'y a pas assez de descriptions dans le texte qui peuvent amener le lecteur à mettre un vrai sens à ces mots)

- cueillir la rosée de tes yeux : too much

Le texte donne l'impression de vouloir faire joli et émouvoir facilement, sans se donner trop de peine. On pourrait accrocher beaucoup plus le lecteur en utilisant des techniques plus abouties (donner aux mots leur vrai poids, ne pas se contenter d'aligner les mots pour faire du décoratif, écrire avec ses tripes)

[Nobodyj]

Merci pour toutes vos réponses. J'ai posté dans l'espoir justement d'avoir toutes ces critiques, négatives et constructives, ayant conscience que mon texte n'est pas sans faute.

Je l'ai écrit dans le train du retour, et les seules critiques qu'on a pu me faire ont étés faites par des gens qui n'ont pas le recul nécessaire pour me montrer ce qui ne va pas. J'aimerais l'améliorer, car le but est de rendre hommage à ce moment..

Merci encore, je prends compte de toutes ces critiques

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