Ossuaires

[loic]

Ossuaires

Je les ai vu l’œil noir et le costume avec, aux portes du café. C’est l’hiver constellé de grisailles humides, et de jours ralentis…
Au retour du cimetière dans un silence plombé, le requiem du gravier blanc qui crisse sous les pas. Quand l’assemblée s’en retourne, l’homme de la commune qui attend là, à quelques pas pour reboucher le trou saisit sa pelle …

Ciels durs estompés aux matins de Novembre

Un l’enclos paroissial où fleurissent les tombes
Gageures des richesses accomplies sur la terre

Car ici « tout a trac » ils s’en iront bientôt s’entasser dans l’ossuaire :

Ces fémurs graciles de petits enfants morts
Avant d’avoir été…

Ces vertèbres percluses à force de sarcler en jardins de misères

Et ces hanches luxées par troubles cousinages
Où l’on cédait les filles pour gagner des arpents

Ah qu’elle est belle ma Bretagne ! Sous son ciel gris
Elle est plus belle que l’Espagne ! Enfin ; celle des Asturies...

[Invité]

L'œil noir et le costume avec

j'aime beaucoup !

le requiem du gravier blanc

très fort !
En revanche, je suis troublée par gageure, je n'arrive pas à saisir l'intention que tu donnes à ce mot, Loïc...

[Jean Lê]

Notes : Dans l’enclos ; tout à trac ; pour les points de suspension taper Alt et 0133
Remarques : c'est la fille par sa dot qui apportait des terres voisines.
Pour ce que j'en ai vu, la côte atlantique : Asturies et Galice, sont les régions d'Espagne les plus semblables à la Bretagne.

Ça sonne juste, la Bretagne du passé ou le mariage entre cousins faisait office de remembrement. Un texte noir, un poil chauvin. J'aime bien. Kenavo.

[loic]

legères reprises:
Ossuaires

Un enclos paroissial, y fleurissent les tombes
Gageures de richesses accomplies sur ces terres
Estompées de ciels durs, tristes matins d’automnes
Où les mornes bruyères flétrissent en Novembre


Car ici « tout a trac » ; ils s’en iront bientôt s’entasser dans l’ossuaire :

Ces fémurs graciles de petits enfants morts
Avant d’avoir été…

Ces vertèbres percluses à force de sarcler en jardins de misères

Et ces hanches luxées par troubles cousinages
Où l’on cédait les filles pour gagner des arpents


Ah qu’elle est belle ma Bretagne ! Sous son ciel gris
Elle est plus belle que l’Espagne !
Enfin ; celle des Asturies...

[Invité]

J'aime toujours la plume incisive de Loic. L'ambiance du lieu et du moment.
Mais là j'ai deux remarques :
Pourquoi Un l'enclos ? Je verrais plutôt En l'enclos, ou Dans l'enclos, ou encore Un enclos...
Et le sens donné ici à Gageure ? Je ne vois vraiment pas.

[loic]

bonjour embellie

gageure parce comme définition : défi qui semble irréalisable

gageure de richesses accomplie sur la terre pour évoquer cette recherche d’enrichissement permanent (a cause de la peur de manquer... au départ et par le plaisir de posséder ensuite) or on sait bien que pour pourrir une vie il n'y a rien de mieux (a mon sens) c'est ici une démarche vaine qui est évoquée

pour l'enclos il y aune référence aux enclos paroissiaux http://www.infobretagne.com/enclos-paroissiaux.htm, ce qui explique cette syntaxe...

[loic]

ps le l' devant enclos est une coquille si le modo pouvait corriger ce serait bien


merci

loic

C'est fait, Loïc, mais c'est mieux de faire ce genre de demande ici : http://www.vosecrits.com/t11540-pour-les-demandes-a-la-moderation-modifications-catalogue-vos-ecrits-c-est-ici (forum Conversations).
Et de répondre aux commentaires là : http://www.vosecrits.com/t10501-discussions-autour-de-nos-textes
Merci :-)
La Modération

[Invité]

j'aime particulièrement:

"Et ces hanches luxées par troubles cousinages
Où l’on cédait les filles pour gagner des arpents"

c'est très bien tourné!

[Invité]

Merci Loic pour tes explications.
Je connaissais le sens de gageure, mais comme en poésie on utilise des raccourcis pour exprimer son idée de la manière la plus concise, j'ai quelquefois du mal à développer le sens du mot dans ma tête pour le raccorder au reste de la phrase.
Hum ! Un peu nébuleux ce que je dis là, mais je me comprends.
Pour Enclos, bien sûr ce n'était que le " l' " qui me gênait.

[Frédéric Prunier]

bonjour loïc,

dans la première version,
les images de l'introduction pourraient bien rester dans cette photo
après, j'aime bien le rythme de la fin de la seconde version

sinon
je me sens proche de ton village

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