À chacun son tour

[Frédéric Prunier]

dans la ronde d'amour, à chaque tour unique

« une paillasse d'herbes sèches
Martin est pêcheur, au lit de la rivière
et le moulin qui grince, le moulin qui s'arrête »

c'est un cadran qui tourne, une histoire à la suite
dans la ronde d'amour, à chaque tour unique

« au devenir en Gigantisme, lui, était cantonnier
et parce que cette autoroute est son œuvre
il en rêve encore »

petitement toujours, il est irrémédiable
c'est un cadran qui tourne, une histoire à la suite
dans la ronde d'amour, à chaque tour unique

« Lucien était manœuvre, enfermé dans l'usine
il se cachait, il ne répond plus
il tremblait, et moi, moi comme les autres . . . »

le temps qui m'écrase est insupportable
petitement toujours, il est irrémédiable
c'est un cadran qui tourne, une histoire à la suite
dans la ronde d'amour, et mon tour est unique


----------------* ----------------


à chacun son tour

le moulin qui grince et qui s'arrête
Martin le pêcheur
le lit de sa rivière
est une paillasse d'herbes sèches

à chacun son tour

lui était cantonnier
au devenir en Gigantisme !
Parce que cette autoroute est son œuvre
et qu'il en rêve encore

à chacun son tour

Lucien était manœuvre
enfermé dans l'usine, il se cachait,
il ne répond plus
à chacun son tour
il tremble

et nous les autres, que nous sommes, à attendre …

à attendre son tour
le moulin qui grince
le moulin qui grince
à chacun son tour


------------ * ----------


le temps qui m'écrase est insupportable
petitement toujours, il est irrémédiable
c'est un cadran qui tourne, une histoire à la suite
dans la ronde d'amour, et mon tour est unique

[Terrains Vagues]

C'est déprimant mais j'aime ce tic tac.

Grainement votre.

[Annie]

Lecture qui demande de la patience, invite à la réflexion, plus qu'au plaisir.

J'avoue que la répétition m'a légèrement agacée - je préfère nettement la forme light, mais c'est probablement voulu, nécessaire même, pour rendre sensible le retour du même, à chaque fois broyé, écrasé, moulu, jusqu'à tomber en poussière?

Par contre la dernière strophe me semble tout à fait superflue. D'une part ça fait morale prudhommesque, d'autre part ça se présente en forme de conclusion donc ça ferme l'éventualité du prochain retour.

[Frédéric Prunier]

dès fois, l'objet met plusieurs décennies à mûrir...
aujourd'hui, celui là est comme ça...




petitement toujours, il est irrémédiable
c'est un cadran qui tourne, une histoire à la suite


..........le moulin qui grince et qui s'arrête
..........Martin le pêcheur
..........le lit de sa rivière
..........est une paillasse d'herbes sèches

..........à chacun son tour

..........lui était cantonnier
..........au devenir en Gigantisme !
..........Parce que cette autoroute est son œuvre
..........et qu'il en rêve encore

..........à chacun son tour

..........Lucien était manœuvre
..........enfermé dans l'usine, il se cachait,
..........il ne répond plus
..........à chacun son tour
..........il tremble

..........et nous les autres, que nous sommes, à attendre …

..........à attendre son tour
..........le moulin qui grince
..........le moulin qui grince
..........à chacun son tour


il m'écrase il est insupportable
dans sa ronde d'amour à chaque tour unique

[Albert-Robert]

Je n'ai jamais fait mystère de mon désarroi devant ta façon atypique (euphémisme !) d'écrire.
Cependant, je m'y habituais peu à peu et, cette fois, ton A CHACUN SON TOUR m'a "eu jusqu'à l'os".
Merci, F. Priunier

[Invité]

Décidément tu fais fort ces jours ci
Après la petite flamme bleue, ce cadran qui tourne...
Que du très bon.

[Pussicat]

Bonsoir cher citoyen poète, vous déprimez ? Non, je plaisante, loin du senti à l'écrit ... moi, si, je déprime et cela s'en ressent... rien ne vient et fait feu de tout bois... j'ai apprécié votre texte qui mouline bien jusqu'à l'os, jusqu'à vous mettre farine, ce n'est pas le genre de lecture qui me sied en ce moment, voir ma "Cadillac" toute cabossée... et encore, ce n'est qu'un compte goutte de textes tous aussi noirs les uns que les autres....
belle construction, comme toujours,
je lis et j'apprends...
Pussicat 8-12-18 !

[Frédéric Prunier]

en ce moment, je me fais un dépoussiérage... des textes dont je ne suis toujours pas convaincu...
un peu comme une recette de cuisine que l'on goûte, on affine...etc...
celui-là, il a pas loin de quarante ans... sans rire !!!

....


petitement toujours, il est irrémédiable
c'est un cadran qui tourne, une histoire à la suite


un moulin qui grince qui s'arrête
et Martin le pêcheur le lit de sa rivière
est devenu paillasse et tapis d'herbes sèches

à chacun son tour

lui était cantonnier
au devenir en Gigantisme !
Parce que cette autoroute est son œuvre
et qu'il en rêve encore

à chacun son tour

Lucien était manœuvre enfermé dans l'usine
il se cachait, il ne répond plus
à chacun son tour

il tremble
et nous les autres, que nous sommes, à attendre …

à chacun son tour
le moulin qui grince le moulin qui grince
il faut attendre son tour


il m'écrase il est insupportable
c'est une ronde d'amour pour un seul petit tour

[Invité]

40 ans, les années 70
ma plus belle décennie (je viens d'entamer la huitième)
on y retrouve en effet l'esprit de l'époque

c'est marrant, ton écriture n'a pas changé

ce n'est pas le plus mauvais de tes poèmes, loin s'en faut

[Invité]

Heu,... là Pru-Pru, tu charries ! 40 ans ? Tu veux nous faire gober qu'à 10 t'étais déjà un génie, c'est ça ? ;-)
Moije dis : si t'avais déjà des idées comme ça à 10 ans... qu'est-ce que t'as appris ?!

Sur la forme : c'est bien adapté au sujet, mais c'est un peu chiant cours après moi que j't'attrape...
Je te préfère tendre.

[Pascal-Claude Perrault]

Le Lucien, s'rait po ajusteur tourneur par hasard ?

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