Antoine Rivière II, le retour (à la maison)

[Invité]

A la demande des filles, voila le deuxième épisode.

J'ai essayé de virer mes métaphores.

Il semblerait que j'ai un problème avec : "il allait falloir"
c'est français au moins?

PW

[Invité]

C'était bon de se retrouver à la maison. Son séjour au CHU du Havre venait de se finir.
Antoine Rivière était désormais de retour au foyer. Martine avait été chouette, tapissant la maison de pancartes de "bienvenue chéri". Ca aurait été mieux avec une ribambelle de gamins qui lui auraient sauté au cou.
Il avait fallu se contenter d'un baiser humide de Matignon, le labrador qu'ils avaient achetés, c'était vers les présidentielles 90, ils en avaient eu l'idée en observant Balladur à la télévision.
Longtemps ils avaient hésité entre un chien, un chat ou des enfants, mais finalement ils avaient pris un canin,"vachement intelligent et brave" avait dit le type de l'animalerie.

Ce n'était pas 50 jours en soin intensifs qui allaient ramener de la fougue animale dans leur couple, cette définition n'avait de toute façon jamais été appropriée. Mais l'amour était là non ?
Ce chouette pavillon pas trop loin du centre et au millieu des bords de la ville, la peugeot bleue métal sous l'auvent, " azur chromé" avait dit le concessionnaire, ça ne pouvait pas se refuser, avec les kilomètres par an à avaler, et les voisins qui commentaient toujours tout.

Il pensait à ce boulot, prenant tout son temps toute l'année, ses cours de poésie par correspondance, qu'il avait tenu caché pendant des années. C'est que maintenant il allait falloir tout déballer à Madame.
Son jardin secret allait se transformer en potage tiède d'ici peu.
Il avait toujours considéré que la solitude de la passion était le sauvetage de leur couple.
Pas facile de penser à tout ca maintenant. Après une si longue absence les taches en retard étaient innombrables. Téléphoner aux clients, primordial, aux concurrents "eh oui, je suis toujours là", faire la révision de la voiture, emmener Matignon chez le gériatre, la vie devait reprendre ses droits.
Martine avait répondu présente tout au long de l'épreuve jusqu'au dernier jour, sa douce, sa tendre, son associée de la vie. Oui, bien sûr, elle ne payait pas de mine, avec ses jupes à mi-mollets, mais la haute couture cela n'avait jamais été son dada. Mais elle était belle tout de même, elle s'était bien conservée au fils des ans, évitant de justesse la culotte de cheval.
Antoine avait toujours été exigeant de se coté là.
Un jour dans leur jeunesse il lui avait dit, tout en se frottant la ceinture abdominale déjà bien développée :
"une femme ronde est charmante si elle est féminine".
Elle avait bien compris le message.
Elle s'etait acheté les cassettes de gym, pour occuper les longues journées seule à attendre le retour du représentant de son coeur. Martine...

Un jour, de retour d'une tournée, éprouvante pour les pneus de la 406, il avait presque osé chambouler leur monde en lui récitant un poème torride qu'il avait écrit entre deux feux.

"mets toi nue que de dentelles,
cambrée, insatiable, offre-toi,
inonde-toi de fluides, hurle de joie,
transperce-moi de tes appels
aux vices,
baise-moi ici et maintenant,
et fais-moi un enfant"

Mais ce n'était pas sorti. Il avait simplement demandé
"cette odeur est alléchante, as-tu cuisiné le jarret de veau de ta grand mère, mon amour ?"

Ouais. Tous ces petits souvenirs le berçaient d'une joie éthérée. Il fallait désormais réorganiser le quotidien.
Finies les petites écritures en douce sous prétexte de rédaction de notes de frais, finies les petites réflexions sous excuse de fatigues passagères.
Il s'était tellement organisé à dissimuler qu'il ne savait même plus vraiment qui il était, lui.
Il n'avait aucune idée par où commencer son récit.
Son adhésion au club d'écriture, sa passion des stylos mont blanc, ses nouvelles érotiques, publiées sous le nom de " Jeanne Javale", avec, en sus, ces heures piquées au travail pour trouver le temps et ses combines comptables pour éditer à compte d'auteur.
Une forêt d'explications à fournir.

Il avait déjà raconté toute l'histoire, à Matignon, une fois. Il avait probablement compris car il secouait la queue avec intérêt.Il l'avait racontée une deuxième fois au commissaire Lajatte, venu enquêter sur le psychopathe des hémistiches qui l'avait agressé, pour une sombre histoire de critique littéraire mal formulée.
Il verra comment présenter ça au diner, en tête à tête.
Il allait falloir faire preuve de tact et de tendresse pour que Martine comprenne et ne se fâche pas.
Si elle claquait la porte maintenant, après de si longues années d'entente cordiale, il serait dans la mouise la plus dense.
Dans un fauteuil roulant, sa vie, seul sans son aide de camp, risquait d'être passablement compliquée.



PW

[mentor]

J'attaque sur la forme :

C'était bon de se retrouver à la maison. Son séjour au CHU du Havre venait de se finir.
Antoine Rivière était désormais de retour au foyer.

Ca commence par une sorte de redondance. Est-ce bien utile de dire pratiquement 2 fois la même chose en si peu de temps ?

Ce chouette pavillon pas trop loin du centre et au millieu des bords de la ville,

C'est sans doute fait exprès cette expression "au milieu des bords", mais bon, j'en vois pas trop l'intérêt, c'est pas désopilant ;-)

mais la haute couture cela n'avait jamais été son dada. Mais elle était belle tout de même,

2 fois "mais" en très peu de temps, pas terrible

Tu vois, j'ai pas grands reproches à ce niveau !
Pour le fond, je crois que tu as bien fait de prendre la balle au bond et de garder ton Antoine pour continuer à raconter son histoire.
Jusqu'à présent c'est pas forcément enthousiasmant ;-) mais ça se laisse lire avec plaisir car c'est bien écrit, varié au niveau du récit (pensées intimes, anecdotes, essai de poème...) et tu fais allusion au premier épisode de l'hosto, ce que tu devrais peut-être un peu développer car cet épisode en question était très fort, je trouve, plus que celui-ci qui pose plus le personnage et son entourage.
Il faudrait sans doute en revenir à quelque chose qui frappe, inventer du bizarre qui se dévoilerait peu à peu, par petites touches, intrigantes.
Mais peut-être as-tu ton scénar en tête, alors je vais attendre la suite, et je suppose que "les filles" vont dire pareil :-))
Merci

[Invité]

Tout d'abord merci pour avoir retouché la mise en page, alignement et étourderies grammaticales.



la première redondance est involontaire,
le double "mais" est affligeant.pas vu. :-(

Pour le contenu, difficile de fixer mon style, j'aimerais bien à la manière d'un Buzzati,
écrire drôle et grave et poétique et mystérieux.
On peut toujours rêver.Mais je suis encore jeune non?
ptet que dans 10 ans...

Le scenar? je vais y penser, c'est peut être une bonne idée pour verrouiller un peu le tout.
Ameliorons diantre, bonifions nous comme un Saint-Estèphe!

:-)

PW

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