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Au bout du chemin ton destin

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Message  azharoth Sam 4 Fév 2012 - 6:34

Au bout du chemin ton destin (ce titre est un clin d'oeil à une vieille connaissance):


Il tombe. Il s’est élancé du plus haut qu’il pouvait, pour être sûr. Pour être sûr d’apprécier comme il faut ce dernier paysage, pour être sûr que la fin soit belle. Et dès lors que tout son être fut entraîné par cette implacable loi qu’est la gravité, il se dit qu’après tout il était trop tard pour regretter, qu’il devait se faire une raison et que ce n’était rien de plus que la fin d’une histoire, une histoire parmi tant d’autres. Il a le temps de se perdre dans ses pensées en attendant de toucher le sol, qui ne s’approche pas si vite que ça. Le temps a l’air comme ralenti quand la fin se fait proche. Il s’est également dit qu’au fond, finir ainsi n’est pas la pire des fins, et que cela devait sans doute se dérouler de la sorte, c’est la triste fatalité du destin, on y peut rien semble-t-il.

L’air frais sur son corps n’est pas une douce caresse, pas à cette altitude, c’est plutôt un vent froid et mordant qui l’engourdit. Mais paradoxe étrange ce vent si agressif forme comme un coussin duveteux, léger et agréable, doux, impalpable et quelque part, réconfortant. Il suppose que c’est une loi valable pour toute chose, que rien ni personne sur Terre n’est ni totalement bon, ni totalement mauvais, que rien n’est foncièrement blanc ou noir. Il se dit que c’est bien dommage d’avoir dû attendre la fin pour tirer les leçons de la vie, mais au final cela ne lui importe plus trop, et puis, mieux vaut tard que jamais. Il n’est pas habité de quelconques idées mélancoliques, tristes ou pessimistes sur le monde qui l’entoure, il observe simplement les choses, il découvre tel un enfant, sans haine, sans peur, sans apriori.

Pourquoi ce geste dans ce cas me direz-vous ? Eh bien parfois la vie nous pousse à faire des choix qui peuvent paraître illogiques, déraisonnés, mais au plus profond de notre être, nous avons l'intime conviction que l’on doit les faire, c’est ainsi. La raison ne peut imposer sa dictature quand l’intuition s’allie aux sentiments. Et puis il observe la ville, si grande, si belle, si pleine de vie. L’éclairage vu du ciel lui donne un certain côté magique, féérique. Les gens s’affairent dans leur quotidien, inconscients du fait que son corps chute quelques centaines de mètres au dessus de leurs têtes, c’est comme ça, la fourmilière humaine n’a pas le temps de s’émerveiller du monde qui l’entoure, il y a bien trop de travail à faire.

Le sol est enfin tout proche, le voyage se termine donc ici, sur un trottoir humide et sale, il s’imaginait mieux, mais on ne peut pas tout avoir. Et alors qu’il s’écrase mollement sur l'asphalte, et que son regard s’éteint sur le bitume qui sera l’ultime image de l’aboutissement de son chemin, il se dit qu’il aurait tout de même voulu vivre plus longtemps, comme une petite pointe de sentiment d’injustice qui le prend avant la mort.

C’est donc ici que s’achève cette courte histoire, l’histoire d’une vie brève, l’affaire de quelques minutes, l’histoire de la vie d’un flocon de neige.
azharoth
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Message  midnightrambler Sam 4 Fév 2012 - 10:37

Bonjour,

Un texte clair, bien construit, descriptif et très bien écrit ...
Quelques indices annoncent la chute ... mais je ne les avais pas détectés, bravo !

Amicalement,
midnightrambler
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Message  Invité Sam 4 Fév 2012 - 12:20

Pourquoi ce fut
Et dès lors que tout son être fut entraîné
alors que tu commences au présent ?
C'est le seul point à revoir dans l'écriture qui est tout à fait limpide.
En revanche, je suis plus partagée sur le contenu : cette "sérénité" durant la chute me semble complètement invraisemblable. Même si le geste était voulu, mûrement réfléchi (et la fin dit clairement le contraire) tu méconnais la puissance du corps qui est programmé pour fuir la douleur et la mort et dont il est impossible de contrôler les réactions endocriniennes sans l'avoir drogué ( ce que rien n'indique ici)
Donc adrénaline+++, panique, et adieu la crédibilité de ton texte...

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Message  Yali Sam 4 Fév 2012 - 12:21

C'est un joli texte.
Il n'est pas sans me rappeler cet autre de Brautigan (si ma mémoire est bonne) : La plus petit tempête de neige jamais recensée dans le Montana.
Tu devrais le lire. Il est extrait d'un recueil de nouvelles s'intitulant Tokyo Montana Express

Yali

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Message  Invité Sam 4 Fév 2012 - 14:44

J'ai été gentiment cueillie par la fin...
Une progression bien maîtrisée, si j'ose dire.
Mais j'exprime une grosse réserve sur ce passage très cliché dans l'expression : "le voyage se termine donc ici, sur un trottoir humide et sale, il s’imaginait mieux, mais on ne peut pas tout avoir." De même , j'ai du mal à croire au processus de réflexion pendant la chute, seulement ce serait enlever au texte sa raison d'être, alors...

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Message  Invité Sam 4 Fév 2012 - 15:41

L'expression est de bonne tenue, ça se lit tout seul.
Mais je ne suis pas vraiment fan de ce genre de texte, qui ménage une situation dans l'imaginaire du lecteur pour que la fin le surprenne en prenant à revers ce qu'il avait pu logiquement se représenter. Ici, c'est bien fait, pas de souci, mais je trouve de manière générale le procédé assez lourdingue, éculé, de sorte que j'avais deviné, non pas la nature précise du personnage, mais le mécanisme ; je me doutais que cette situation semi-révélée qui se présente à l'évidence comme un suicide humain sans le dire concrètement cachait une vérité qui surgirait aux dernières lignes. Mais c'est moi qui suis rétif à ce genre d'ambiguïté volontaire, c'est donc purement subjectif.
Avec la même idée, j'aurais été davantage intéressé si le propos introspectif était plus crédible et surtout moins évident. Pour moi, c'est un alignement de lieux communs. Je suis persuadé qu'il y a des choses plus profondes et plus vraies à retranscrire que ces banalités paresseuses. "Eh bien parfois la vie nous pousse à faire des choix qui peuvent paraître illogiques, déraisonnés, mais au plus profond de notre être, nous avons l'intime conviction que l’on doit les faire, c’est ainsi.", cette phrase, parmi tant d'autres, me paraît bien manquer totalement d'originalité, tomber dans l'assertion consensuelle.

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Message  hi wen Sam 4 Fév 2012 - 16:06

c'est du surlové, du sur-representationné en forme de bouteille de klein, donc pour moi c non.

hi wen

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Message  azharoth Sam 4 Fév 2012 - 18:29

Coline Dé: la critique serait tout à fait recevable si je parlais d'un corps humain, or un flocon de neige tombe beaucoup plus lentement, on peut donc dire qu'au final il ne va pas atterrir comme une balle mais se poser délicatement sur le sol. En soi on peut comparer cela a une descente en parachute pour l'homme je suppose, mais ayant voulu jouer sur une certaine notion d’ambiguïté je vois parfaitement ce que tu veux dire.
Ce commentaire rejoint celui d'easter. Même réponse, ce texte est censé, une fois une relecture effectuée, être tout à fait limpide, de sorte qu'on comprenne bien qu'il s'agit bien d'un flocon de par certains petits indices:

"Il a le temps de se perdre dans ses pensées en attendant de toucher le sol, qui ne s’approche pas si vite que ça. ": un flocon de neige tombe lentement, donc il est normal que le sol ne s'approche pas vite.

"Il n’est pas habité de quelconques idées mélancoliques, tristes ou pessimistes sur le monde qui l’entoure, il observe simplement les choses, il découvre tel un enfant, sans haine, sans peur, sans apriori."
En soi s'il tombe c'est qu'il est né très peu de temps avant, on peut donc dire qu'il est effectivement un enfant qui découvre tout du monde.

"Les gens s’affairent dans leur quotidien, inconscients du fait que son corps chute quelques centaines de mètres au dessus de leurs têtes": Il est normal que les gens ne remarquent pas ce flocon de neige, car pour eux c'est une chose tout à fait banale.

"qu’il s’écrase mollement": un flocon de neige tombe lentement et atterrit lentement.

Pour le reste je suis tout à fait d'accord, c'est pas cliché mais presque (en fait si, ça l'est malheureusement...), disons que j'ai eu du mal à faire plus original tout en gardant le mystère qui reste un de mes axes principaux ici. A vrai dire on me dit souvent que j'écris des choses trop compliquées, trop alambiquées, et j'ai donc voulu faire plus simple, et à l'évidence c'est trop simple. Cependant je misais sur le fait qu'une écriture qui se comprend facilement aiderait à entrer dans la réflexion qui m'a fait écrire cela:

"Pourquoi ce geste dans ce cas me direz-vous ? Eh bien parfois la vie nous pousse à faire des choix qui peuvent paraître illogiques, déraisonnés, mais au plus profond de notre être, nous avons l'intime conviction que l’on doit les faire, c’est ainsi. La raison ne peut imposer sa dictature quand l’intuition s’allie aux sentiments."

Ce que je sous-entend par là, et c'est à mon sens le point principal de ma réflexion et de la réflexion que j'ai voulu insuffler chez le lecteur avec ce texte, c'est que la neige tombe, c'est ainsi, point. Que se passe-t-il si cette neige, a une conscience? Et bien c'est dans ses gènes, tout comme l'instinct de survie chez nous. Le flocon ne sait pas pourquoi il se jette de son nuage, mais il le fait, car la neige ne peut rester en suspension dans le ciel ou refuser de tomber, c'est la nature qui le veut ainsi. Il y a une forte notion de destin dans ce texte, on peut donc dire que notre flocon est comme écrasé par son destin, destin qui dans le fond, comme pour nous, ne fait que donner l'illusion de libre arbitre. Le flocon a l'impression d'avoir choisi de sauter, mais dans le fond il n'a rien décidé du tout. Nos vies sont-t-elles donc, à l'instar du suicide de ce flocon, de simples mécanismes sur lesquels nous n'avons aucune prise? Le libre arbitre existe-t-il ou alors essaye-t-on simplement de nous le faire croire pour avoir une impression de contrôle? Si je fais un choix, c'est moi qui décide, je vais donc me donner à fond dans ce choix. Si on m'impose une direction, je traîne les pieds car je n'ai pas choisi. Si on m'impose une direction en me faisant croire que c'est moi qui l'ai choisie, alors c'est jackpot.
Cette réflexion m'a donc attiré vers notre instinct le plus fort et le plus paradoxal: l'instinct de survie. Qu'est-ce qui nous pousse, en temps de guerre par exemple, à tout faire pour rester en vie? Pourquoi veut-on perpétuer l'espèce? Pourquoi le chien par exemple, peut-il aller à l'encontre de cet instinct en se laissant mourir de faim sans son maître? A partir de quand l'Homme peut outrepasser son instinct de survie en se suicidant (corrélation que j'ai voulu rendre présente dans mon texte)? A partir de quand se fait le déclic, cette destruction de notre fonctionnement de base? Cela perturbe-t-il la nature? Et si nous étions des flocons de neige ayant la même conscience de nous même et de notre monde, ayant la même capacité de surpasser nos instincts primaires, pourrions-nous choisir de ne pas tomber en tant que neige? Quelles conséquences cela aurait-il?

Nos choix sont-ils prédestinés? Ou pas? Ou de manière plus maligne allons-nous vers un choix prédestiné en ayant le sentiment de le faire nous même? Refuser d'écouter son intuition, est-ce aller à l'encontre de son destin?

J'ai voulu par le biais d'une écriture simpliste attiré le lecteur vers une réflexion plus profond, ce qui au final n'est pas réussi du tout. Mais bon, si la vie n'était faite que de succès on s’ennuierait. Merci donc de ces critiques constructives, j'en prend note. Ce n'était rien de bien transcendant ou extraordinaire mais je vous remercie d'avoir pris le temps de lire et de juger.
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Message  Invité Sam 4 Fév 2012 - 19:11

J'ai beaucoup aimé la chute, bien vue, même si je m'attendais à ce genre de retournement final – sans parvenir à en prévoir la nature. Le reste m'a moins convaincu : le texte, bien qu'écrit avec soin, met en jeu une réflexion sur le suicide que je trouve encombrée de poncifs.

Quelques remarques orthotypographiques, surtout typographiques, à vrai dire :
– « on y peut rien semble-t-il » : « on n'y peut rien » et virgule après rien ;
– « Mais paradoxe étrange ce vent » : « paradoxe étrange » encadré de virgules ;
– « impalpable et quelque part, réconfortant » : virgule après « et ». Par ailleurs, il est préférable de ne pas employer, dans la langue soignée, « quelque part » dans le sens « d'une certaine manière ». Cette tournure, familière, est déconsidérée par les puristes ;
– « sans peur, sans apriori » : « a priori » en italique et avec une espace ou « à priori », comme le préconise la réforme de 1990 ;
– « Pourquoi ce geste dans ce cas me direz-vous ? » : virgule après « cas » ;
– « Eh bien parfois la vie nous » : virgule après « bien » ;
– « côté magique, féérique » : « féerique », traditionnellement ;
– « au dessus de leurs têtes » : « au-dessus » (trait d'union) ;
– et juste pour le clin d'œil : « (ce titre est un clin d'oeil à une vieille connaissance): » : « œil » (ligature du « œ », Alt + 0156), espace après la parenthèse. Pourquoi ce deux-points, en outre ?

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