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Hélias & Héraïde

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Hélias & Héraïde Empty Hélias & Héraïde

Message  Méléo Morteronce Mer 8 Fév 2012 - 3:28

Bonjour, comme premier texte, je vous propose un truc tout chaud sorti du four puisque je l'ai écrit intégralement hier. Il s'agit d'une légende qui aura sa place dans la série que j'écris actuellement. En fait, l'un de mes personnages, adorateur du Culte d'Héraïde, découvre cette toute nouvelle version des évènements éléments créateurs du monde. Découvrons les avec lui :


Au commencement, seul vivait Hélias sur la surface d'un lac noir. Noir comme l'était le ciel, noir comme l'était son cœur. Hélias vivait dans les ténèbres depuis l'aube des temps, et il était seul à en attendre le crépuscule. Il avait arpenté pendant des éternités la surface du lac, avait même essayé de se noyer dans ses eaux sombres et glacées, mais il était demeuré à la limite entre les deux univers : le lac noir et le ciel sans lueur. Il n'était pas que le témoin de ce temps qui filait sans qu'il s'en rende compte, Hélias était également le Mal Absolu, celui qui était né du néant, celui qui y retournerait. Mais le Mal n'est rien sans le Bien, aussi Hélias n'avait-il pas même conscience de sa propre laideur, des ténèbres qui habitaient son âme. Il possédait un grand pouvoir, un pouvoir qu'il n'osait pas utiliser. Mais les éternités défilant, les ténèbres se ressemblant, sa maraude sur les eaux sombres s'éternisant, il finit par s'y essayer.

Il plongea ses mains dans l'eau sombre et en retira cinq flûtes. La première, faite de rubis, paraissait trempée de sang. La seconde, faite d'ivoire, fut la première lueur qui s'éleva dans les ténèbres. La troisième, faite de jais, semblait avoir été taillée dans les ondes les plus obscures du lac. La quatrième, faite de saphir, scintillait comme une étoile. La dernière, faite de nacre, était un arc en ciel au creux de sa paume. Ce fut cette dernière qui le fascina d'abord, par ses couleurs changeantes, son toucher doux comme l'étoffe. Il ne résista pas à souffler dedans et entama la mélodie qui brisa le silence millénaire. La flûte de nacre était la flûte du Rêve, et comme s'il venait de plonger dans l'un de ceux-ci, Hélias vit le ciel se parsemer d'étoiles, le lac laisser place à des terres fertiles et verdoyantes, l'air inodore se teinter de fragrances musquées, épicées, sulfureuses mais aussi douces, enivrantes et sucrées. Hélias abandonna ses cinq flûtes et s'élança dans l'herbe, dans la forêt, se reput de la lumière amicale des étoiles, se délassa enfin dans le plaisir des sens dont les ténèbres l'avaient privé.

Plusieurs éternités durant, Hélias fut satisfait de ce monde qu'il avait créé, qu'il arpentait en joie. Enfant du néant, mais enfant malgré tout. Puis les lueurs des étoiles lui parurent moins éblouissantes, le souffle du vent moins rafraîchissant, les fruits moins savoureux... Une fois de plus, Hélias était seul. Il s'en retourna vers les cinq flûtes, saisit celle faite de saphir, et entama une nouvelle mélodie. La flûte de saphir était la flûte de l'Amour, et Hélias voulait créer une entité pour mettre fin à sa solitude. Il la voulait son égale, mais il la voulait également à son image. Il ne savait cependant pas qu'il était le Mal Absolu, au contraire le monde opulent qu'il avait créé l'avait gonflé d'orgueil, lui laissant accroire qu'il était un créateur, un être empreint de bonté et d'abnégation. Ce fut ainsi par le plus grand des hasards que le Mal Absolu fut le créateur du Bien, de la Perfection incarnée par la femme qui apparut à ses yeux. Sa chevelure était une cascade de diamants, ses yeux des saphirs soyeux, sa bouche un rubis enivrant et sa peau un épiderme d'albâtre et de poussière d'étoile. A sa vue, Hélias sentit son cœur s'embraser. Si la flûte de nacre lui avait fait découvrir ses sens, celle de saphir lui montrait les tréfonds insoupçonnés de ses sentiments. Mais la perfection sait reconnaître le Mal quand elle le voit, et Héraïde, car tel était le nom de la déesse, ne vit en Hélias qu'un être vil et repoussant.

Pendant des éternités, Hélias chercha l'amour d'Héraïde, et celle-ci ne lui opposa que dégoût ou indifférence. Galvanisé par son orgueil, Hélias refusa d'être ainsi malmené, et il chercha les faveurs de son aimée en lui montrant son plus grand secret : les cinq flûtes. Héraïde fut d'abord émerveillée par ces reliques, porteuses d'un pouvoir auquel elle aspirait, puis elle réalisa que ces dernières étaient en possession du Mal Absolu et que cela ne pouvait que mener l'univers à sa perte. Elle subtilisa alors la flûte d'ivoire et s'enfuit par-delà les collines, en un lieu où le Mal ne pourrait la retrouver. Là, dans les forêts sylvestres, elle entama sa propre mélodie. La flûte d'ivoire était la flûte de la Vie, et de sa mélopée Héraïde vit naître ses enfants : les Hommes. Ils étaient faibles, ne possédaient pas le même pouvoir de création qu'Hélias et Héraïde partageaient. Mais la déesse était bonne, et elle apprit aux Hommes comment vivre heureux et en harmonie avec le monde. Hélias n'en savait rien, occupé qu'il était à chercher celle qu'il aimait. Un jour pourtant, ses pas croisèrent ceux d'un Homme. L'Homme regarda Hélias avec dégoût, voyant comme l'avait vu sa Mère la malfaisance qui habitait ce corps hideux et contrefait. Hélias regarda l'Homme avec jalousie, comprenant qu'il avait usurpé sa place aux côtés de son aimée. Il le tua.

Fou de chagrin, consumé par la jalousie, brisé par son amour déçu, Hélias s'en retourna à ses flûtes. Mais bientôt, l'amour devint haine, et Hélias n'éprouva que rage à l'endroit de sa créature. Lui qui avait été créateur, il devint destructeur. Il saisit la flûte de jais et entama une mélopée barbare et saccadée. La flûte de jais était la flûte de la Mort, et la mort elle apportait. Les terres fertiles fanèrent, laissant place à nouveau au lac noir du néant. En sortirent des êtres immondes, pétris par la haine, façonnés par le désir de destruction. Ces armées impies se déversèrent sur les Hommes, massacrant, tuant, dévorant, comme des chiens enragés. Héraïde pleura leur mort, Hélias s'en réjouit. Mais Héraïde refusa de laisser le Mal Absolu vaincre, aussi reprit elle la mélodie de Vie qui avait donné naissance à ses enfants. Voyant ses armées reculer face aux nombre grandissant des Hommes, Hélias reprit également sa mélopée éraillée, créant chaque jour des hordes de monstres depuis les eaux noires du lac. Pendant des éternités, Hélias et Héraïde poursuivirent leur mélodie, répandant sur les terres fertiles une guerre incessante, une symphonie de mort et de fer. Les millénaires passant, Hélias comprit que cette guerre ne cesserait pas avant le crépuscule des temps. Sa haine à l'encontre d'Héraïde voilant toute prudence, il prit la flûte de rubis et entama l'ultime mélodie.

La flûte de rubis était la flûte de la Folie, et c'était folie d'en faire usage. A peine entamée sa mélodie, la flûte fondit des doigts d'Hélias, tout comme le firent les flûtes de nacre, d'ivoire, de saphir et de jais. Ces cinq flux retournèrent dans les eaux du lac, et chacun donna naissance à un Démon. Ces Démons étaient différents de leur frères, ils portaient en eux un pouvoir auquel seul les deux créateurs pouvaient porter ascendance. La flûte de rubis donna naissance à Moloch, le Prince de la Folie. La flûte de jais donna naissance à Béhémoth, le Prince de la Mort. La flûte d'ivoire donna naissance à Arioch, le Prince de la Vie. La flûte de saphir donna naissance à Bélial, le Prince de l'Amour. La flûte de nacre donna naissance à Samaël, le Prince du Rêve. Les cinq Princes Démons n'étaient nés que dans un but : l'anéantissement d'Héraïde et de toutes ses créatures.

Dépourvue de sa flûte de Vie, la Mère des Hommes ne put opposer beaucoup de résistance aux cinq Princes et à leurs hordes impies. Elle périt de leur lames, sous les yeux de celui qui l'avait créée, aimée, puis haie. Pourtant, contemplant de tout son haut la dépouille d'Héraïde, Hélias ne put ressentir la joie du vainqueur. Au contraire, ses yeux s'embuèrent de larmes, son cœur devient une plaie ouverte et son esprit se meurtrit de regret. Il réalisa qu'il avait tué le seul être qu'il aimerait jamais, le seul être qui aurait pu le rendre heureux. Il contempla ses fils, et les trouva aussi hideux, vils et infâmes qu'il l'avait été. Il refusa de les laisser en finir avec les Hommes. Il déploya tout son pouvoir pour créer un nouveau monde, une sphère de lumière qui emmènerait les fils d'Héraïde au-delà des étoiles, loin de sa propre haine et de celle de ses fils. Seul avec les siens, Hélias ni tint plus. Il leur tissa des prisons, leur creusa des tombes et les dirigea vers les tréfonds de la terre, vers l'Outre-Monde pour que jamais plus ils ne puissent répandre le mal. Mais lui même étant le Mal Absolu, il s’emmura dans la grotte la plus profonde, retrouvant les ténèbres qu'il n'aurait jamais du quitter, lui laissant une éternité de regret et de chagrin avant que le crépuscule des temps ne le libère enfin. Et dans la nuit sans fin, dans les ténèbres sans nom, Hélias attend toujours.


Voilà, j'espère que ça vous aura plut. Bon, je viens de faire une première relecture, et ce que je constate c'est principalement des erreurs de ponctuation. N'hésitez pas à me faire part de vos réflexions.
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Message  Invité Mer 8 Fév 2012 - 13:06

Une belle légende, fort bien écrite, dont le seul tort, à mes yeux, est de rester un tout petit peu trop "dans les clous".
C'est du chipotage, bien sûr, en ce sens que tu remplis avec brio le cahier des charges " légendes" et c'est déjà beaucoup. Cependant, compte tenu de ce qui a l'air d'être une certaine facilité à écrire, j'ai l'impression que tu nous réserves des surprises (de bonnes surprises).
Le temps que tu te sentes à l'aise sur le forum et que tu lâches la rampe, tu devrais pouvoir nous régaler de textes aussi bien écrits, mais plus décoiffants, je me trompe ?
Bienvenue sur le forum, et au plaisir de te relire.

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Message  Méléo Morteronce Mer 8 Fév 2012 - 16:40

Merci Coline, c'est vrai que ce texte devait principalement reprendre les caractéristiques d'une légende.
Cependant, qu'entends-tu par "trop dans les clous" ? Ce texte a pour but d'avoir un ton un peu plus pompeux et mystique que le reste de mes écrits puisque l'un de mes personnages le découvre dans un grimoire mangé par les mites. C'est peut-être cela que tu voulais dire ? Éclaire-moi.

Comme tu l'as dit sur le post des présentations (je préfère reprendre la conversation ici, ce sera plus pratique), j'ai effectivement quelques connaissances dans le domaine des démons (les noms des 5 Princes sont tirés de vrais écrits religieux), cependant dans le domaine celtique... Je m'y intéresse, mais je ne suis encore qu'à mes débuts de recherche et il me reste un sacré paquet de choses à apprendre.

J'aurais effectivement quelques autres textes à présenter sur ce forum, je les mettrais en ligne à l'occasion. Merci de ton soutien.

PS : Oui, tu peux m'appeler Méléo, je ne vais pas demander à tout le monde de répéter un nom aussi long sans arrêt.



Merci Méléo de ne pas répondre systématiquement à chaque commentaire mais plutôt de grouper vos réponses. Si vous souhaitez discuter plus avant de votre texte, il existe un fil créé à cet effet : http://www.vosecrits.com/t10500-discussions-autour-de-nos-textes
En ce qui concerne le rythme de publication, nous vous invitons - si ce n'est déjà fait - à lire attentivement la page d'accueil du site. Merci.
La Modération
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Message  midnightrambler Ven 10 Fév 2012 - 23:26

Bonsoir,

Désolé, je ne suis pas intéressé par ce genre de littérature ... et ce texte m'a paru trop touffu et compliqué pour une n-ième tentative !

Amicalement,
midnightrambler
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Message  Invité Mer 15 Fév 2012 - 14:39

Ouais, un mythe sympa, bien composé, bien écrit.

Quelques observations :
– « était un arc en ciel au creux de sa paume » : « arc-en-ciel » (trait d'union) ;
– « les fruits moins savoureux... » : « … » (Alt + 0133) ;
– « A sa vue » : « À » (Alt + 0192, accentuation des majuscules) ;
– « aussi reprit elle la mélodie » : « reprit-elle » (trait d'union) ;
– « face aux nombre grandissant » : « au nombre » ;
– « A peine entamée » : « À » (accentuation des majuscules) ;
– « aimée, puis haie » : « haïe » (tréma) ;
– « Il réalisa qu'il avait tué » : il vaut mieux éviter d'employer le verbe « réaliser » dans le sens « se rendre compte », dans un écrit qui se veut soigné. C'est un calque impropre de l'anglais to realise ;
– « Mais lui même étant le Mal Absolu » : « lui-même » (trait d'union) ;
– « les ténèbres qu'il n'aurait jamais du quitter » : « dû » (accent circonflexe).

Et en passant :
– « cette toute nouvelle version des évènements éléments créateurs » : il semble y avoir un mot de trop (« évènements » – sic – ou « éléments »). En outre, il convient d'écrire « événements » traditionnellement ;
– « Découvrons les avec lui » : « Découvrons-les » (trait d'union) ;
– « ça vous aura plut » : « plu ».

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