L'homme noir - 1683

[Marvejols]

...............L'homme noir - 1683

Je m’appelais M’Ba Elé
Je suis noir
Je suis laid.

Je revenais des champs
Peiné et ridé
Mais je chantais
Zyeux pour la voir
Deux blanches une noire.

Ma femme me regardait
Comme le plus beau des Elés
J’aimais ma terre brûlée
Ce sol à rider,
Mon horizon,
Et pour mes enfants
Je creusais de riz et de blé.
Croisant les buffles sombres
Je revenais le soir
Sous des cieux orangés
Et j’avais les mains noires.

Un jour, un jour sans ombre
A nos plants
Asséchés et courbés
Ils sont arrivés.
Cris razzia filets tués
Mon crâne fêlé
Bateau entassés humiliés
Roués et pissés
Aux yeux la fin des dieux.

Prisonnier à planter
Afrique à coups de trique
Mon aimée à jamais.

Et je pleure dans vos soirs
Amérique
Et dans tous leurs étés
Comme je suis noir
Et sans voir,
N’étant plus à ce monde,
Que celui à jeter M’Ba
Dans sa tombe
Sa tombe
Etait un homme noir.

[Maryse]

Il n'y a pas un mot qui déborde
Voilà un texte sublime... Si chargé d'un passé atroce. Si bien écrit.

[Terrains Vagues]

Ce sol à rider,
Mon horizon

Pour le coté "poésie".

Sinon tout le reste pour ce que l'Homme a de pire en lui.

[Frédéric Prunier]

sans faire de politique
j'aurai peut-être fini sur
une touche plus forte sur la liberté, l'amérique, et l'homme bon à jeter

exemple... en terre de liberté
votre liberté, d' Amérique... etc...

parce que le reste se déroule comme une saga, un roman...
et la fin me manque un peu de lyrisme


sinon les cieux de Sous des cieux orangés
me font un peu littérature série B du XIXe romantique
rien que le ciel, enracinerait plus l'histoire dans une vérité du vécu


pour le reste,
c'est un de mes préférés de toi
Amitié

[Contenu sponsorisé]