L'être de ponctuation

Frédéric Prunier Lun 13 Fév 2012 - 10:45

......................................................................... La pénultième
............................................................................est morte...
......................................................................Stéphane Mallarmé

l'être de ponctuation, sonore, étrange corps,
(de soi-même victime, que la folie arrime
au souffle furibond de ses poumons, au crime,
qu'il a suicidé, brulé, orchestré, crucifié,)

est, à la fois Homme et phrase consumés.

Et beaucoup plus tard, alors qu'il vivait encore
le plaisir étonnement intact, entre image et rage,
à force d'exister, malgré tout, il écrivit ce qui suit:

- Au train où vont mes choses,
vient d'un point, si juste rien,
Ô ! Train ! Loin train de mon destin !
Gronde si bien, de tout l'or, tout l'or du Rhin!

quel hasardeux voyage, jusqu'à la fin, de phrases en pages

............................l'être
...........................en vie
.............................lui
..........qui avoue le besoin, de toujours
......................en ponctuation
.............................jouir
.......................devra reposer
...........................en paix
.........................sans retour

..............................où il ne saura jamais, que la pénultième syllabe
...............................est définitivement morte, en rimes inavouables,
................................juste après

Pascal-Claude Perrault Mer 14 Mar 2012 - 23:06

Y a pas à dire, Louis la brocante, t'as du style et du beau,
Même si j'y entrave que dalle, c'est de haut niveau !

Damy Mer 14 Mar 2012 - 23:22

oui, c'est beau ces ébats jouissifs entre l'homme et son point... de chute

Marvejols Jeu 15 Mar 2012 - 5:21

Je préfère la seconde partie à la première, saccadée et énumérative, où le "l'être de ponctuation... est" m'est un peu poétiquement insuffisamment érotique.

Sur la ponctuation, cette contribution : http://www.henripigaillem.com/article-6810699.html

Invité Jeu 15 Mar 2012 - 5:40

Te (je peux le "tu" ?) lire est toujours pour moi à double effet.
J'ai du mal en entrer dans le poème, que je trouve souvent alambiqué avec un enchaînement d'idées qui me "tord" le cerveau.
Passé ce "malaise" je trouve toujours un certain charme à tes écrits.
J'aime bien le fond de celui-ci.

Invité Jeu 15 Mar 2012 - 5:42

Frédéric Prunier Jeu 15 Mar 2012 - 7:56

merci à vous qui avez pris temps et courage pour commenter ce texte un peu épais... je le sais

pourtant
j'aime bien toute les choses que j'ai mis dedans

. de l'histoire de cette pénultième de Mallarmé et de mon laisser aller dans une syntaxe un peu limite d'abstraction (ressentir plus important que sens primaire, tout en gardant une ligne directrice presque visible)
. du mélange entre vie d'un homme et le déroulement d'une phrase . d'un lacher prise en poésie, comme en ivrognerie, ou en débaucherie au plaisir, ou en dépense toujours plus importante que le construire. avec ce calligramme de christ en croix qui ressemble à une fumée de pipe,...(ah??...)
parce que la vie se consume, et requiem in pace, apaisé ?
et enfin tordre le cou à mon laisser aller pour revenir à cette pénultième qui se doit de mourir

alors
si j'ai voulu votre avis de lecteur
c'est parce que ces avis sont souvent de petits déclencheurs à lucides corrections ! ! !

ainsi
je pense que ce qui rend le texte encore touffu (bien que je l'ai déjà refondu)
ce sont les lignes 2 /3 /4, qui emmènent le lecteur dans des méandres de détails, pourtant,
je veux les garder, alors, je vais peut-être les mettre en italiques..
je le fais sur mon brouillon....
et si j'en suis content, je demande à Modération la correction

merci encore

Arielle Jeu 15 Mar 2012 - 9:49

quel hasardeux voyage, jusqu'à la fin, de phrases en pages

Touffu mais passionnant voyage dans l'enchevêtrement des mots où se cherche le narrateur que j'ai pris plaisir à suivre jusque dans ce texte de Mallarmé que je ne connaissais pas.
J'ai aimé au passage sa caresse dans ta vitrine.
L'italique rend effectivement plus clair le sens de la première strophe.

Invité Jeu 15 Mar 2012 - 13:55

Ah Prunus, comme tu fleuris !

Invité Jeu 15 Mar 2012 - 13:57

J'aime bien mon commentaire : il est gentil et ne laisse pas deviner que je suis infoutue d"e te dire quelque chose d'intelligent !

brabant Ven 16 Mar 2012 - 22:26

Il y a le Rhin... et la pénultième devient légende. Point.

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