Le cœur gros comme ça

[Phoenamandre]

Même âge, même visage, Blendi, Blendon étaient des jumeaux. Un cœur pour deux, le cœur dans la main mais le cœur gros comme ça. Des monstres, d’horribles lutins avaient dévoré leurs rêves. En chœur, ils ne dormaient pas, l’un s’essoufflait, l’autre soupirait.
Qu’importe, il y avait du bruit, il faisait jour, les enfants jouaient, les femmes s’époumonaient et les hommes grondaient.
Sapristi Pristina, criait leur mère, tu manges mes fils, sapristi Pristina, l’un, son cœur meurt, l’autre n’a déjà plus le cœur.
Blendi, Blendon étaient des jumeaux, même visage et même âge, l’un des deux, allongé, respirait avec difficulté. L’autre, assis à ses côtés, affichait sa rancœur dans son regard dur et sur ses traits figés. On entendait ses pensées, un monstre de métal, bruyant et glacial, avait régurgité sa joie de vivre.
Franchement, France, grognait leur père, tu as vomi mes fils, franchement, France, quand pour l’un se comptent les heures, pour l’autre l’horreur, la détresse et l’injustice écœurent.

[Marine]

"Des monstres, d’horribles lutins avaient dévoré leurs rêves."
J'enlèverai juste ça, plus banal et cliché.
Idem pour le monstre de métal. J'enlèverai d'ailleurs aussi la phrase dans laquelle l'expression est présente, "joie de vivre" ne rime plus, c'est dommage, j'aimais bien cette élan de poésie en prose.

J'aime beaucoup ton texte par ailleurs. Il possède un rythme formidable, de belles allitérations ; les répétititions de coeur, remplacé ensuite par "choeur", sont formidables. La dernière phrase est bizarre dans sa construction, à cause du verbe "écoeure" qui n'a pas de complément.

"Sapristi Pristina, criait leur mère, tu manges mes fils, sapristi Pristina,[...]
"Franchement, France, grognait leur père, tu as vomi mes fils, franchement, France[...]"
Construction très intéressante de ces deux phrases mises sur des rails parallèles. Tu pourras le réutiliser.

Quand au fond, un texte politique, à mes yeux, mais je n'emploie par le terme avec un sens négatif comme j'ai déjà pu l'employer ici. Non, c'est efficace, c'est travaillé, et c'est sans doute, en fin de compte, un des textes que j'ai le plus appréciés de toi.

[Janis]

ouaip, décidément, j'aime ça
mais t'avais pas un exame, toi aujourd'hui ?
(signé : maman)

[Phoenamandre]

C'est à 13h, j'ai tout le temps de commencer à réviser =D

[Invité]

J'y vois aussi une allégorie à caractère politique (pauvre France malade !) mais je ne sais qu'en faire exactement. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir apprécié l'écriture, vive, dynamique et l'originalité de l'ensemble.

[midnightrambler]

Bonsoir,

Non, ça m'est passé à trois mille mètres au-dessus de la tête !

Amicalement,
midnightrambler

[anotherday]

Bonjour,

c'est très personnel mais je suis assez réticent quand dans un texte, le plaisir de l'écriture prend le pas sur le plaisir du lecteur. Et là, j'observe la jubilation de l'auteur mais je reste totalement extérieur à ce que je lis. Je comprends tout à fait ce choix mais du coup, il ne me reste rien à la fin de ma lecture. C'est dommage parce qu'entre la forme qui rappelle un peu les comptines de l'enfance et le fond qui semble bien plus noir, le paradoxe me semblait intéressant à explorer.

bonne continuation.

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