Entre la paille et la poutre
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Pascal-Claude Perrault
Manon Lunalice
Damy
Frédéric Prunier
Arielle
9 participants
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Entre la paille et la poutre
Sous le pli de nos paupières
entre la paille et la poutre
se glisse un grain de poussière
qui fait miroiter nos doutes
Le terrain serait miné
entre la poutre et la paille …
Traversons du pas léger
d'Orphée ce chant de bataille
Si je peine sur la poutre
quand tu froisses de la paille
bravant les mots passons outre
et dansons vaille que vaille
Tu t'enflammes je t'écoute
brûlent mes mots dans les tiens
mêlant ma paille à ta poutre
ton accent devient le mien
Ta musique qui m'envoûte
donne à ma poutre des ailes
et sur ta paille en déroute
je souffle une ritournelle
entre la paille et la poutre
se glisse un grain de poussière
qui fait miroiter nos doutes
Le terrain serait miné
entre la poutre et la paille …
Traversons du pas léger
d'Orphée ce chant de bataille
Si je peine sur la poutre
quand tu froisses de la paille
bravant les mots passons outre
et dansons vaille que vaille
Tu t'enflammes je t'écoute
brûlent mes mots dans les tiens
mêlant ma paille à ta poutre
ton accent devient le mien
Ta musique qui m'envoûte
donne à ma poutre des ailes
et sur ta paille en déroute
je souffle une ritournelle
Re: Entre la paille et la poutre
Une ritournelle douce-amère qui n'attend que son musicien.
Invité- Invité
Re: Entre la paille et la poutre
... c'est le problème des réconciliations
un truc à foutre le feu....
au niveau de la forme
avant la réconciliation des deux derniers quatrains
j'incisterai, pour le déroulement de l'histoire,
sur celui qui doit faire le premier pas ? ou celui qui est plus tolérent que l'autre..etc...?
avec jeu de rôle de qui est paille, qui est poutre..
j'aime ce poème,
je voudrais juste le lire avec un peu plus de corps, ou de corsé, ou cors, ou corset...
amitié
un truc à foutre le feu....
au niveau de la forme
avant la réconciliation des deux derniers quatrains
j'incisterai, pour le déroulement de l'histoire,
sur celui qui doit faire le premier pas ? ou celui qui est plus tolérent que l'autre..etc...?
avec jeu de rôle de qui est paille, qui est poutre..
j'aime ce poème,
je voudrais juste le lire avec un peu plus de corps, ou de corsé, ou cors, ou corset...
amitié
Re: Entre la paille et la poutre
C'est bien joli ton méli mélo ! On y sent à la fois ta gentillesse et ton côté joueur .
Invité- Invité
Re: Entre la paille et la poutre
J'ai bien aimé, la forme est, je trouve, plutôt originale: 7 syllabes par vers, pas forcément évident. Alors je ne suis pas trop sure de savoir quoi en penser mais j'ai bien aimé, une ritournelle, c'est ça, et ça passait plutôt fluide, en plus vos mots semblent cousus les uns après les autres avec délicatesse.
Re: Entre la paille et la poutre
J'aime aussi. C'est fin.
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 63
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Entre la paille et la poutre
Entre la paille et la poutre mince espace pour se voir.
J'aime bien le rythme et le retour de paille et poutre à chaque paragraphe.
J'aime bien le rythme et le retour de paille et poutre à chaque paragraphe.
Invité- Invité
Entre la paille et la poutre
Pourquoi ai-je l'impression que la poutre est fétu et la paille grume, aucun des deux ne pèse. Reste le grain de poussière !...
brabant- Nombre de messages : 159
Age : 79
Localisation : Nord
Date d'inscription : 27/02/2012
Re: Entre la paille et la poutre
Astucieux ce joli grain ;-)
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Entre la paille et la poutre
C'est dansant, Arielle. Et p't-être bien un brin coquin ...
Invité- Invité
Re: Entre la paille et la poutre
Le brame à poutre en quelque sorte.
J'ai apprécié les premier et quatrième quatrains, ils sonnent juste.
Il manque aux autres justement ce liant de l'image et du verbe.
Au demeurant bel élan de tolérance.
J'ai apprécié les premier et quatrième quatrains, ils sonnent juste.
Il manque aux autres justement ce liant de l'image et du verbe.
Au demeurant bel élan de tolérance.
Tollelege- Nombre de messages : 194
Age : 82
Date d'inscription : 27/08/2011
Re: Entre la paille et la poutre
Merci à tous lecteurs, commentateurs, pailles et poutres.
La chansonnette est interchangeable, avec un point de vue très personnel chacun y prend la place qu'il s'attribue et dieu reconnaîtra les siens :-)
Lunalice, j'aime beaucoup les vers de sept syllabes que je trouve particulièrement musicaux comme tous les impairs. Les ennéasyllabes (9), je ne sais pas pourquoi, me posent nettement plus de problèmes.
Tollelege, je vais réfléchir à cette remarque sur le liant de ces quatrains et voir à quelle sauce les accommoder au mieux.
La chansonnette est interchangeable, avec un point de vue très personnel chacun y prend la place qu'il s'attribue et dieu reconnaîtra les siens :-)
Lunalice, j'aime beaucoup les vers de sept syllabes que je trouve particulièrement musicaux comme tous les impairs. Les ennéasyllabes (9), je ne sais pas pourquoi, me posent nettement plus de problèmes.
Tollelege, je vais réfléchir à cette remarque sur le liant de ces quatrains et voir à quelle sauce les accommoder au mieux.
Re: Entre la paille et la poutre
Le proverbe biblique le dit assez : nos yeux sont chargés de quelques brins, sans importance, quelques fétus de paille, mais aussi de quelques poutres épaisses, solides, immenses, monumentales. Nos yeux, aveugles sur leurs poutres savent pourtant voir la paille dans d’autres yeux.
Mais entre les tiges de paille, et les barreaux des poutres, « se glisse un grain de poussière ». La poutre dans les yeux s’accompagne de poudre aux yeux. Un peu de cette poudre, un peu de poussière, empêche la netteté du regard, et s’ajoute aux yeux déjà lourds et barrés de traits, tiges des pailles, barres des poutres.
Entre le mince trait de la paille, celui épais de la poutre : un grain. Non une ligne, non une flèche, un point. Le point du point de vue, mais devenu brouillé, mais incertain.
Autant chargés, en effet, nos yeux éblouis et illusionnés ne savent plus ce qu’ils voient. La poussière fait « miroiter nos doutes », entraîne une incertitude sur la réalité de ce qu’offre le regard. Comment être sûr de ce que je vois de lui, comment être sûr de ce qu’il perçoit de moi ?
Il y a danger dans l’espace du regard, « le terrain serait miné »
Le champ de vision est couvert de paille ; là se cache une menace. Y traînent des mines, des apparences, des mines de rien, des jugements sur la bonne ou mauvaise mine.
Mine explosive. Dangereuse pour l’entente, dangereuse pour l’amour.
On se sauve du champ de bataille où scintillent les apparences, où les mines s’exposent et explosent, d’un pas léger, du pas d’Orphée. « Traversons du pas léger/
d'Orphée ce chant de bataille »
Point de vue transformé en musique, la paille en son, sur laquelle marche Orphée, non d’une marche guerrière, mais de l’air léger d’une mélodie. Se donner un air enchanteur, voir ce qui enchante, sans regarder derrière soi, du côté de l’enfer de poutres et de pailles, au risque de se perdre, ou de perdre son Eurydice.
On ne peut surmonter le conflit des regards qui jugent, qu’en passant sur la poutre, comme sur la paille, mais en ne se laissant pas froisser pour une paille, mais en cessant, sur poutre, la pénible gymnastique d’équilibriste pour la transformer en pas de danse. La légèreté d’une danse élève au-dessus de la paille qui froisse, de la poutre où l’on peut perdre pied. Pour passer « outre », un pas de danse à deux, un ballet qui balaie poussière, paille et morceaux de bois.
« Tu t’enflammes » : dans les flammes ne vivent plus que paroles qui « envoûtent ».
Mettre le feu aux poudres qui traînent dans les yeux.
Mettre le feu à la paille, brûler le bois des poutres
Dans l’incendie des yeux, dans le regard qui brille, ne subsiste que la beauté de l’autre.
Ce n’est pas un appel à la lucidité, au regard net et clair, sans poussière qui ternit, qui salit un regard.
Mais au regard brûlant.
Passer d’un aveuglement à un autre, de la vue trouble, poussiéreuse, à l’aveuglement de la passion amoureuse, celle qui embellit, magnifie l’être aimé, et le cristallise. Ne plus chercher la paille qui nous laisse misérable, mais le cristal qui embellit et enrichit.
Que la poutre devienne poutrelle, s’envole avec des ailes ; que la paille brûle, en « déroute », son feu attisé par un refrain, un « souffle », le souffle d’une « ritournelle ».
Bravo Arielle.
Mais entre les tiges de paille, et les barreaux des poutres, « se glisse un grain de poussière ». La poutre dans les yeux s’accompagne de poudre aux yeux. Un peu de cette poudre, un peu de poussière, empêche la netteté du regard, et s’ajoute aux yeux déjà lourds et barrés de traits, tiges des pailles, barres des poutres.
Entre le mince trait de la paille, celui épais de la poutre : un grain. Non une ligne, non une flèche, un point. Le point du point de vue, mais devenu brouillé, mais incertain.
Autant chargés, en effet, nos yeux éblouis et illusionnés ne savent plus ce qu’ils voient. La poussière fait « miroiter nos doutes », entraîne une incertitude sur la réalité de ce qu’offre le regard. Comment être sûr de ce que je vois de lui, comment être sûr de ce qu’il perçoit de moi ?
Il y a danger dans l’espace du regard, « le terrain serait miné »
Le champ de vision est couvert de paille ; là se cache une menace. Y traînent des mines, des apparences, des mines de rien, des jugements sur la bonne ou mauvaise mine.
Mine explosive. Dangereuse pour l’entente, dangereuse pour l’amour.
On se sauve du champ de bataille où scintillent les apparences, où les mines s’exposent et explosent, d’un pas léger, du pas d’Orphée. « Traversons du pas léger/
d'Orphée ce chant de bataille »
Point de vue transformé en musique, la paille en son, sur laquelle marche Orphée, non d’une marche guerrière, mais de l’air léger d’une mélodie. Se donner un air enchanteur, voir ce qui enchante, sans regarder derrière soi, du côté de l’enfer de poutres et de pailles, au risque de se perdre, ou de perdre son Eurydice.
On ne peut surmonter le conflit des regards qui jugent, qu’en passant sur la poutre, comme sur la paille, mais en ne se laissant pas froisser pour une paille, mais en cessant, sur poutre, la pénible gymnastique d’équilibriste pour la transformer en pas de danse. La légèreté d’une danse élève au-dessus de la paille qui froisse, de la poutre où l’on peut perdre pied. Pour passer « outre », un pas de danse à deux, un ballet qui balaie poussière, paille et morceaux de bois.
« Tu t’enflammes » : dans les flammes ne vivent plus que paroles qui « envoûtent ».
Mettre le feu aux poudres qui traînent dans les yeux.
Mettre le feu à la paille, brûler le bois des poutres
Dans l’incendie des yeux, dans le regard qui brille, ne subsiste que la beauté de l’autre.
Ce n’est pas un appel à la lucidité, au regard net et clair, sans poussière qui ternit, qui salit un regard.
Mais au regard brûlant.
Passer d’un aveuglement à un autre, de la vue trouble, poussiéreuse, à l’aveuglement de la passion amoureuse, celle qui embellit, magnifie l’être aimé, et le cristallise. Ne plus chercher la paille qui nous laisse misérable, mais le cristal qui embellit et enrichit.
Que la poutre devienne poutrelle, s’envole avec des ailes ; que la paille brûle, en « déroute », son feu attisé par un refrain, un « souffle », le souffle d’une « ritournelle ».
Bravo Arielle.
Louis- Nombre de messages : 458
Age : 68
Date d'inscription : 28/10/2009
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