Quand je songe

[Nathanaël Zenou]

Quand je songe, écrivant, à toute ma vie d'homme
Bon an, mal an, saisons passant comme on les nomme,
De ces suites d’instants l’Instant que je préfère
C’est de loin la minute au matin, la très-chère

Et petite minute où je t'ai contre moi, te
Serrant dans mes bras, dans l’air suave et moite
Avant de délaisser le lit chaud de la nuit
Pour un jour de labeur, de fatigue et d’ennui.

Je garde mes yeux clos, je gonfle mes narines
De ton parfum de pêche et de vagues marines
Te caressant la peau pour qu'avec ce toucher

Me souvienne toujours d’où l’on m’a arraché ;
Cette minute-ci vaut bien l'éternité !
Je t'aime d'autant plus que je dois te quitter.



< Notre habitude sur VOS ECRITS de ne pas dépasser un texte par semaine et par catégorie (prose/poésie) ne devrait pourtant pas vous être inconnue.
Texte disponible aux commentaires dès la semaine prochaine.
Merci >
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[Marvejols]

Il y a dans le contraste entre d'une part le sérieux grand du premier vers ou des alexandrins et d'autre part la jeune tendresse du contenu, un enfantin délice.

Pour les critiques:
- le second Instant ne pourrait-il être remplacé par celui? ou bien la répétition est-elle vitale?
- j'ai souri au moi, te ne sachant pas s'il s'agit d'une astuce face à une difficulté rétive ou bien d'un amusement d'autant qu'il y a déjà un enjambement au vers d'avant avec la très chère / Et; toutefois ce qui ne me plaît pas c'est le moite (pas très tendresse ça!)
- lit chaud de la nuit : j'aurais bien vu de ta nuit ou de ma nuit pour faire passer l'idée qu'il s'agit de la nuit commune, celle des amants, la nuit que l'un doit à l'autre
- mes yeux clos : les yeux ?
- le je gonfle mes narines... me dépoétise la chose. J'ai essayé J'emplis mes narines et autres sornettes mais à la réflexion c'est le Narine qui n'est pas très délicatesse. Et garder à tout prix la rime en rine est difficile : se contenter de celle en -ine? Je proposerais peut-être ceci :

Je garde mes yeux clos, je gonfle mes narines............Je garde les yeux clos, je te sens te devine
De ton parfum de pêche et de vagues marines............A ton parfum de pêche et de vague marine

Par ailleurs j'adore dans pour qu'avec ce toucher qu'on entende aussi te coucher !

Enfin votre texte est plein de titres (plutôt que cet imprononçable Quange chonge) :
- De ces suites d’instants
- Minute au matin
- D’où l’on m’a arraché
- Que je dois te quitter (avec ce titre vous auriez double de lectures! mais je suis sûr que le marketing vous répugne)

[Nathanaël Zenou]

Merci Marvejols pour vos lectures toujours approfondies, vous m'aidez beaucoup.

J'ai la mauvaise (mais qui me va) habitude de poster sur VE ou des premiers jets, ou des poèmes incomplets (désolé la modération).

Car les autres auteurs me donnent des directions, des corrections indispensables vu le peu de personnes qui peuvent le faire dans mon entourage, je veux dire qui peuvent le faire honnêtement.

Les fébrilités que vous avez décelées sont d'ores et déjà remplacées.

le gonfle mes narines fait un peu chevalin, c'est vrai c'était pour récupérer le F de parFum ! mais votre proposition de "te devine" est meilleure

voici la première version


Quand j'y songe

Quand j'y songe souvent de toute ma vie d'homme
Bon an, mal an, saisons passant comme on les nomme,
De toutes mes journées l'instant que je préfère
Est de loin cet instant au réveil, rien à faire,

La petite minute où je t'ai contre moi, te
Serrant et respirant ta peau suave et moite
Avant d'abandonner le lit chaud de la nuit,
Pour gagner mon travail de routine et d'ennui;

Cette minute-ci vaut bien l'éternité !
Je t'aime d'autant plus que je dois te quitter
Je garde les yeux clos, et gonflant ma narine

De ton parfum de pêche et de vague marine
Te caresse le dos, pour qu'avec le toucher
Me souvienne toujours de combien tu m'es chère.

dès que j'ai le temps je mixerai le tout et j'aurai un poème à peu près fini

Merci


< Il existe une autre habitude sur VOS ECRITS qui ne devrait pas non plus vous être inconnue, c'est celle de bien vouloir regrouper vos réactions pour plusieurs commentaires de manière à éviter de faire remonter votre texte ou le maintenir en haut de page vous-même etc etc.
Ou bien d'intervenir sur le fil prévu à cet effet en y rappelant le titre de votre texte , c'est ICI.
Merci de bien vouloir à l'avenir tenir compte de ces 2 remarques récurrentes.
Merci .
La Modération >
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[Invité]

Nathanaël, J'aime beaucoup ce poème.
Il comprend quelques imperfections, donc j'attends ta prochaine mouture pour commenter.

[Invité]

Je ne suis pas spécialiste en écriture classique.
Je m'en tiendrai au fond des deux poèmes.
Le sens de l'un et de l'autre me semble assez différent.

Dans la première version, postée en commentaire, l'accent est mis sur la sensualité, peut-être aussi sur cet amour plus fort parce qu'il y a ce départ. Cet ennui émanant des contraintes de la vie.

Dans la deuxième version, je trouve un parallèle entre la séparation d'avec cette femme dans le couple et l'instant de la naissance, séparation entre l'enfant et sa mère. Et si l'ennui de la vie en dehors de la sensualité est évoqué, l'accent est mis sur ce parallèle.
J'aime beaucoup cette deuxième version.

[Pascal-Claude Perrault]

Voilà que tu nous reparles de ta femme (me semble-t-il).
Aaahh amour toujours !
Un mignon poème sur la forme du sonnet, sauf que ce n’est pas un sonnet vrai (mais peut-être n’as-tu pas voulu créer un sonnet.)
Quant à la ponctuation, elle laisse un peu à désirer, bien que l’on constate l’effort qui a été fait sur la question.
D'autre part, je ne vois pas immédiatement le rapport entre le titre et le texte. Pour moi, pas de rapport direct bien que le personnage pense à tout ce qu’il pense.
Je ne suis pas plus convaincu par la deuxième mouture du poème.
Donc Nathanaël, voici ce que j’ai à dire :

Quand je songe, écrivant, à toute ma vie d'homme => virgule après d’homme

De ces suites d’instants l’Instant que je préfère => virgule après d’instants et après préfère

Et petite minute où je t'ai contre moi, te =>13 pieds
Serrant dans mes bras, dans l’air suave et moite => 11pieds ; virgule superflue après bras. Répétition de dans

J’ai bien noté que tu voulais faire rimer moi, te et moite sauf que ça ne peut pas aller car moite, ici, se prononcera « moit’ » tandis que moi, te se prononcera « moiteu » ; donc c’est un peu tiré par les cheveux.

De ton parfum de pêche et de vagues marines => Ah bon, elle sent la marée ? Et tu respires ça avec tes grosses
narines ? virgule après marines.

Cette minute-ci vaut bien l'éternité ! => « minute là » conviendrait mieux car elle est avant (la minute) et non après

Amicalement

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