Invainqueur

[Marvejols]

..........................Invainqueur

Au fond de mon jardin des fleurs
Le mur de terre chaude coiffé de tuiles plates

J’entends les herbes de l’enfance
L’érable à peine étendant sa rougeur
Une mésange observe un merle bleu
Mai 68 s’achève et tout commence
Au fond de mon jardin des pleurs

Tu cours dans l’allée tu viens encore de tricher
Je revois, belles Brigittes, tes amies du lycée
Eperdu j’en étais amoureux et des deux
Entre dix parties de billes invainqueur

Au fond de mon jardin ma sœur.

[Marvejols]

Je ne sais pas ce qui s'est passé... La prévisualisation était pourtant bonne. Merci à la modération de remettre d'aplomb (en grand) dès que possible.

[Invité]

Jardin secret, très mélancolique, voire triste. Pourtant une certaine douceur de l'enfance est là, ses joies, ses émois et ses peines. Les trois A en rouge donnent un caractère passionnel au poème.
(je trouve bizarre le S à Brigitte)

[Frédéric Prunier]

si tu permets mon cher marve
j'aime tout bien, sauf l'ordre de la phrase en refrain

je te propose
1... au fond de mon jardin des pleurs
le mur de terre chaude coiffé de tuiles plates

Mai 68 s'achève et tout commence
2.... au fond de mon jardin ma soeur
tu cours dans l'allée tu viens encore de tricher


3... Au fond de mon jardin des fleurs

....
si je choisis cet ordre
c'est pour donner au lecteur plus de choix, de possibilité... pour se coller, pour s'approprier, avec sa propre boite à souvenir ... tes mots

en commencant sur les pleurs, elles ne sont pas tristes, c'est l'eau de pluie, sur le mur
ensuite, la nostalgie de l'image de ta soeur, vient au milieu, et chaque lecteur, peut ici, positionner son rapport à sa famille, les présents, les absents, les autres
enfin, les fleurs à la fin, c'est pas triste comme un deuil, c'est apaisé comme un souvenir

amitié

[Loreena Ruin]

Je ne suis pas du tout "fan" du visuel... en revanche, le texte me parle, dans sa simplicité et son authenticité :

"Au fond de mon jardin des fleurs
Le mur de terre chaude coiffé de tuiles plates

J’entends les herbes de l’enfance
L’érable à peine étendant sa rougeur
Une mésange observe un merle bleu
Mai 68 s’achève et tout commence
Au fond de mon jardin des pleurs"

C'est juste magnifique ça.

Je suis un peu moins sensible à la suite. Et je trouve que les derniers vers :
"Entre dix parties de billes invainqueur

Au fond de mon jardin ma sœur."

me laissent un peu sur ma fin. Cela tombe peut-être un peu à plat, je ne sais pas. Cela manque de l'élan du début.

[Marvejols]

Merci de vos lectures attentives et ...sensibles. Je suis conscient que ce texte est basé sur un retournement rapide opéré dans les deux derniers vers (mais annoncé par les "phrases-refrain"). Des billes car le frère est encore un gamin. Invainqueur car il ne peut pas gagner puisque son regard est tout accaparé par les 2 Brigitte (l'une blonde, l'autre brune). Invainqueur car il est encore un joueur de billes alors qu'elles, elles sont déjà entrées dans un monde outre l'enfance.

Les phrases refrain, sorte de psaumes (laïques), ne peuvent être inversées car (il faut à un moment donné les lire seules et dans leur ordre*, comme un message second, une voix off, une seconde ligne mélodique, un arrière plan qui surgira au premier plan à la fin) elle déroulent une progression vers une dramaticité au départ insoupçonnable dans le tableau bucolique Jardins/fleurs (mis à part, en rétro-lecture, l'indice "terre"): jardin/fleurs puis jardin/pleurs puis Au fond: ma soeur.
En la matière il ne saurait y avoir de victoire (d'où le titre) malgré toutes les joies d'une enfance en commun et tout ce qu'on peut devoir à une soeur.

*
Au fond de mon jardin des fleurs

Au fond de mon jardin des pleurs

Au fond de mon jardin ma sœur.

[Maryse]

j'ai adoré.... Magnifique... Plein de frissons...Dans mes souvenirs
Pourtant commence à faire chaud à Montélimar.

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