L'orchidée

[CALIJO]

Des papillons posés sur un mat de misaine
Eclairent de leur aube un gaillard élégant,
Sise comme la nef à l’océan voguant
La fleur semble ondoyer sur la table d’ébène.

Des tropiques issue à l’époque lointaine
Pour apporter le rêve et l’éclat se mêlant,
La Belle conquérante a le charme galant
Qui la fait devenir de nos palais la reine.

Là, dans un pot vivant d’écorces et de rien,
D’un mystère qui seul à la Vie appartient,
Une pure merveille émane de l’infime

Mais là-bas à la souche au nom de l’intérêt
L’orient, l’occident la privent de forêt :
Et c’est de l’homme encor l’innocente victime

[Invité]

Salut Calijo
La prosodie classique est ici rigoureusement respectée. J'apprécie.
L'image du premier quatrain est originale et renvoie j'imagine à l'origine lointaine de l'orchidée.
De toute façon, dés qu'il est question de nef, de misaine ou d'océan, je craque.

Mais la nécessité d'aller à la rime se ressent dans certains vers (3, 10, 6)
Un petit retour sur le métier permettrait de fluidifier le texte et de le rendre digne de tes poètes favoris.

A mon goût, le meilleur de tes sonnets publiés sur VE.

[Frédéric Prunier]

ombres pour ma lecture, le premier quatrain, avec

leur aube... la notion pluriel de leur gène ma complexion simpliste

et le surané un peu forcé ici, à mon goût, de l'emploi de Sise..


sinon,
le reste me fût d'agréable lecture et de belle poétique

[Invité]

Construction impeccable, je vous fait confiance.
Si les deux quatrains et le premier tercet sont romantiques, le dernier tercet plus "engagé" a un peu l'allure d'une morale, que je n'ai pas trop aimé trouver.

[Arielle]

La grâce un peu raide et froide de l'orchidée se prête particulièrement bien à la prosodie rigoureuse du sonnet. Nous en avons fait cette porcelaine à peine vivante qui se dresse dans un pot y subsistant de rien pour de longues semaines ... J'ai, comme vous, la nostalgie de son milieu naturel où on peut la voir escalader librement des troncs et fleurir à l'aisselle des arbres parmi les fougères et les chants d'oiseaux.

[Tollelege]

Une description raffinée à la métrique impeccable.
Leur aube au singulier me paraît étrange, il faut dire que le pluriel est licencieux.
Le dernier tercet apporte malheureusement des considérations philosophiques sur le mercantilisme contemporain alors que l'orchidée est sortie des palais pour envahir les chaumières pour le bonheur du plus grand nombre.

[CALIJO]

Merci à vous tous de vos commentaires :

A Tizef : lorsqu'on écrit en classique il faut bien aller à la rime et je réfute les vers 3 et 10 qui s'inscrivent bien dans les images du poème
on peut discuter pour le vers 6.

A Prunier : il me semble que chaque papillon ne possède qu'une aube comme le curé et celle que je décris vient de refleurir à la maison
d'une blancheur éclatante.

A Eclaircie : il m'a semblé ne pas pouvoir occulter le fait que des centaines de variétés souches d'orchidée disparaissent chaque année
à cause de la déforestation.

A Arielle : merci pour les appréciations.

A Tollelege : même commentaire qu'à Prunier et éclaircie.

Cordialement

calijo

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