Apparition

[CALIJO]

Le rêve transcendait la marche solitaire,
L’hivernale rigueur en grève aux ateliers
Je cherchais ma jeunesse au bout de mes souliers
Et libre profitais d’un exil sur la terre

Lorsqu’au bout du sentier je la vis, statuaire,
La biche, tache rousse immobile aux halliers,
Sans Diane broutant quelques rameaux foliés
Et qui me regarda gêneur involontaire.

En prestes mouvements d’un élan gracieux
Et bien que demeurant au loin silencieux,
Un vol de papillon aurait donné l’alerte,

Elle fuit comme un ange à travers les buissons
Et je restai figé parcouru de frissons
Devant l’instant fugace et la scène déserte

Orphelin d’une image à mon regard offerte.


Janv 12

[Invité]

Superbe
On dirait du Hérédia

[brabant]

Une scène à laquelle j'eusse, moi-aussi, aimé assister. Merci Calijo pour la fraîcheur de cette image, image diaphane du matin !
Un moment de rêve... bien agréable. J'aime quand les souliers font rêver, c'est qu'ils sont synonymes d'images pédestres, de nature ; ce sont souliers de randonnées dans la campagne, dans la forêt, celles de nos souvenirs. Et comme ici c'est magique ! Paix, beauté et innocence...

Un bien joli tableau...

[Pascal-Claude Perrault]

Très beau poème tout en élégance.
Je n'ai qu'une chose à dire : lorsque ne s'élide pas devant au

[Invité]

A l'ecole primaire j'avais appris le son du cor de Vigny, je m'en souviens encore en partie, j'aime le son du cor le soir ...
Heredia, Vigny. La jeunesse s'enfuit, comme la biche. Ne reste qu'un frisson.
Orphelin, statuaire....

[CALIJO]

Merci TIZEF, Brabant et Condremon pour vos commentaires.

A Pascal-Claude Perrault : c'est exact, j'avais oublié cette règle, j'aurais du mettre quand.

lorsque ne s'élide que devant il, elle, on, une, un.

Cordialement

Calijo

[Invité]

A l'ecole primaire j'avais appris le son du cor de Vigny, je m'en souviens encore en partie, j'aime le son du cor le soir ...
Heredia, Vigny. La jeunesse s'enfuit, comme la biche. Ne reste qu'un frisson.
Orphelin, statuaire....

Bel exercice parnassien : attention toutefois avec Vigny : "j'aime le son du cor le soir au fond des bois" est (Trenet nous le rappelle) une contrepèterie du plus bas étage (mais superbe : merci Alfred de) .

J'aime le sort du con le soir au fond des bois.

[Jha]

bien foutu

simple et tendre pour paraphraser didier wampas

(un peu trop la l'arme à l'oeil quand même)

[Albert-Robert]

"Orphelin d’une image à mon regard offerte"

Des vers comme celui-là, j'en redemande !

Albert-Robert

[Invité]

Très beau sonnet. Passé la soixantaine, qui ne cherche pas sa jeunesse au bout de ses souliers ?

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