Un texte post-moderne
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Un texte post-moderne
Est-ce qu'on a tort de ne s'occuper que de son cœur ? pensa Boris de sa démarche lente, maladroite, les cheveux blond-laids mal taillés.
Il faisait plus beau, plus haut au tournant de la route. Des érables se tenaient ça et là comme des politesses dociles que l'usage a figé.
Des oiseaux. Des cailloux.
Une jolie biche, peut-être.
C'était un beau jour de mai. Idéal pour la promenade. Nul ne passait sur ces chemins vicinaux. Tout ce qui était moderne semblait offense. Ce paysage ne contient pas d'autres idées que lui-même, c'est ce qui en fait le charme. Moi non plus, je n'ai pas d'autres idées que moi-même. Est-ce qu'on a tort ?, pensa Boris.
Pauvre Boris ! Il est temps de t'acheter de nouvelles chaussures. Tu as trop usées les tiennes dans les cantons de ta pensée.
J'espère que j'aurais beaucoup d'impressions pour en tirer plein de pensées différentes, me disais-je, quand j'étais sot. On sait pourtant que toutes les pensées fatalement se ressemblent, que c'est une condition pour penser (je pensais parfois à ces pensées que je ne connaissais pas et je n'en étais pas nostalgique).
Ce qui est un tort.
Je ne faisais pas de cas des gens que je connaissais : je les avais trop fait ressembler à moi-même. Soi, on ne s'en inquiète que quand on en éprouve le danger, sinon pourquoi s'inquiéterait-on, puisqu'il s'agit de soi. Je veux bien m'inquiéter, mais tout de même. L'inquiétude c'est sentir la possibilité de voir échapper un sol, donc il faut un sol, soi, je ne m'inquiétais pas. Est-ce que, pensa Boris.
A force de la répéter il oubliait sa question.
Ce n'était pas une question, il n'interrogeait rien. C'est par hasard que s'y trouvait un point d'interrogation, celui des plaisanteries.
Je m'oublie dans les cadres habituels. Qu'on me donne à penser.
Boum, fit l'orage.
Boris qui ne l'avait pas remarqué rentra chez lui.
Le rideau tombe.
FIN.
Il faisait plus beau, plus haut au tournant de la route. Des érables se tenaient ça et là comme des politesses dociles que l'usage a figé.
Des oiseaux. Des cailloux.
Une jolie biche, peut-être.
C'était un beau jour de mai. Idéal pour la promenade. Nul ne passait sur ces chemins vicinaux. Tout ce qui était moderne semblait offense. Ce paysage ne contient pas d'autres idées que lui-même, c'est ce qui en fait le charme. Moi non plus, je n'ai pas d'autres idées que moi-même. Est-ce qu'on a tort ?, pensa Boris.
Pauvre Boris ! Il est temps de t'acheter de nouvelles chaussures. Tu as trop usées les tiennes dans les cantons de ta pensée.
J'espère que j'aurais beaucoup d'impressions pour en tirer plein de pensées différentes, me disais-je, quand j'étais sot. On sait pourtant que toutes les pensées fatalement se ressemblent, que c'est une condition pour penser (je pensais parfois à ces pensées que je ne connaissais pas et je n'en étais pas nostalgique).
Ce qui est un tort.
Je ne faisais pas de cas des gens que je connaissais : je les avais trop fait ressembler à moi-même. Soi, on ne s'en inquiète que quand on en éprouve le danger, sinon pourquoi s'inquiéterait-on, puisqu'il s'agit de soi. Je veux bien m'inquiéter, mais tout de même. L'inquiétude c'est sentir la possibilité de voir échapper un sol, donc il faut un sol, soi, je ne m'inquiétais pas. Est-ce que, pensa Boris.
A force de la répéter il oubliait sa question.
Ce n'était pas une question, il n'interrogeait rien. C'est par hasard que s'y trouvait un point d'interrogation, celui des plaisanteries.
Je m'oublie dans les cadres habituels. Qu'on me donne à penser.
Boum, fit l'orage.
Boris qui ne l'avait pas remarqué rentra chez lui.
Le rideau tombe.
FIN.
Prospero- Nombre de messages : 40
Age : 92
Date d'inscription : 12/04/2012
Re: Un texte post-moderne
nihiliste.
dommage de répéter une si jolie formule, ça lui fait perdre de la force.
pourquoi canton ? c'est pas anodin comme mot (simple curiosité)
soi > soit ? la phrases est très déconstruite, et même en lisant plusieurs fois, j'ai du mal a l’appréhender dans son ensemble.
--Sinon, honnêtement le post modernisme, c'est de l'art conceptuel ou abstrait, ça sert a rien de décortiquer le texte, il veux rien dire, ça sert a rien de le critiquer, car rien n'est faux dans ce qui est écrit. Donc réagir sur ton texte c'est juste donner son impression. Et là moi, je vois pas grand chose car ce qui n'est pas figuratif, ça m'ennuie.
Ce paysage ne contient pas d'autres idées que lui-même, c'est ce qui en fait le charme. Moi non plus, je n'ai pas d'autres idées que moi-même.
dommage de répéter une si jolie formule, ça lui fait perdre de la force.
Tu as trop usées les tiennes dans les cantons de ta pensée.
pourquoi canton ? c'est pas anodin comme mot (simple curiosité)
Soi, on ne s'en inquiète que quand on en éprouve le danger, sinon pourquoi s'inquiéterait-on, puisqu'il s'agit de soi. Je veux bien m'inquiéter, mais tout de même. L'inquiétude c'est sentir la possibilité de voir échapper un sol, donc il faut un sol, soi, je ne m'inquiétais pas.
soi > soit ? la phrases est très déconstruite, et même en lisant plusieurs fois, j'ai du mal a l’appréhender dans son ensemble.
--Sinon, honnêtement le post modernisme, c'est de l'art conceptuel ou abstrait, ça sert a rien de décortiquer le texte, il veux rien dire, ça sert a rien de le critiquer, car rien n'est faux dans ce qui est écrit. Donc réagir sur ton texte c'est juste donner son impression. Et là moi, je vois pas grand chose car ce qui n'est pas figuratif, ça m'ennuie.
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