Ville grosse

[Frédéric Prunier]

Comme Sénateur
ou comme Roi débonnaire
mes pieds te caressent
Ville grosse
quand je me promène
sur la peau morte de ton goudron
........................de terre étouffée

ventre mou, gueule d'homme, dans la foule,
la bière mousse dans mes oreilles
j'ai le feu coincé dans les veines
au rêve monstre, j'ai pas peur
contre toi mon petit corps

et bientôt assoupi, l'outre pleine
je me laisse aller
à tant de splendeur, je ne sais plus qu'en faire

à l'infini de mes soûleries, de mes trop d'envie,
je te caresse, peau molle
je suis l'animal qui a réussi
j'ai dompté l'univers
j'éclabousse le monde …

sénateur de la misère
ou bien roi débonnaire
je suis gargantuesque,
énorme, ordinaire, gigantesque
profitant de ce monde en vainqueur
obèse et satisfait
adorable prédateur

[Invité]

C'est qu'il est vachement bon le Frédéric lorsqu'il consent à écrire des phrases intelligibles !
Ce texte est superbe et d'une sensibilité... gargantuesque.

ventre mou, gueule d'homme, dans la foule,
la bière mousse dans mes oreilles
j'ai le feu coincé dans les veines
au rêve monstre, j'ai pas peur
contre toi mon petit corps


Bravo !

[Invité]

C'est vrai que quand il parle un français "moderne" on arrive à apprécier ce qu'il écrit.

[CALIJO]

De bien belles images toujours plus facile à placer sans prosodie, évidemment.

Cordialement

calijo

[RAWKUS76]

Un texte difficile, le fond et le sens ne se laissent pas saisir, mais le texte ne manque pas d'originalité

[Pussicat]

un texte bien plus ténu qu'il n'y paraît écrit dans une langue "de tous les jours", bien que cela ne veuille pas dire grand chose, mais toutefois, une langue bien moins travaillée que dans tous ses textes lus à ce jour... et c'est la force de ce texte, je trouve : la multiplicité et la complexité des images dans un texte écrit dans une langue "parlée".

Et je me range tout près de Tizef pour ce choix de vers tiré du deuxième paragraphe :

ventre mou, gueule d'homme, dans la foule,
la bière mousse dans mes oreilles...

superbe ! je ne saurais dire pourquoi, ils sonnent à mes oreilles d'un son fort et clair, obscur et mystérieux...

[Pascal-Claude Perrault]

Toujours original.

[Albert-Robert]

J'apprécie la poésie que dégage ce texte mais j'exprime le même regret que Calijo

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