La Provence

[Nathanaël Zenou]

Il est un T.E.R, au départ de Saint-Charles
Qui rejoint Miramas en partant des calanques,
C’est un trajet si beau qu’il vaut bien qu’on en parle,
Rempli de poésie, de celle qui nous manque.

Assis sur la banquette, regardant au-dehors,
Un jour que je quittais le ciel de ma province,
Je me souviens avoir rêvé devant les ors
Surplombant les viaducs de la riche Provence !

Pour la première fois au pays de Pagnol,
Dessus la côte bleue, je vis l’oiseau en vol,
Je discernais dans l’air un parfum de lessive ;

Le convoi sur ses rails, les criquets, les cigales,
Déclinant leurs couplets à cadences égales,
L’écriteau Miramas m’indiquait « Tu arrives ! ».

[Marvejols]

De la tendresse dans une simplicité d'enfance. J'aime bien même si c'est assez direct et que la première strophe est en trop. Au plan technique il faudrait arriver à enlever province pour faire rimer Provence (Vence! vengeance, semence, lance, licence etc etc.). J'avoue aussi que le "Tu arrives" ne me satisfait guère: chercher à faire passer cette idée à partir d'une autre image, plus indirecte et suggestive (vives, vive, rive par ex.?).
Je devrais en prendre de la graine et m'essayer plus à la poésie de paysage. mais il est vrai qu'ici il y a de rudes concurrents (Loïc, Lenor Knocker et quelques autres).

[Nathanaël Zenou]

Marseille-Saint-Charles / Miramas


Il y a à Marseille, (et sans enjoliver
Comme font ces amis du pays des cigales),
Livrant à leurs côtés ses lignes inégales ;
Un discret TER auprès des TGV.

C’est là qu’un beau matin, un billet bleu en poche,
Qu’assis sur la banquette, à demi-endormi,
Bercé par ce wagon je me baignais parmi
Les parfums de savon, de lessive et de roche.

Dépassant l’écriteau indiquant Niolon
Salué des concerts d’un vivant violon,
Son trajet ressemblait à un envol de cygne.

Au bas des viaducs les pêcheurs faisaient signe,
Quand le soleil d’été frappait ses flancs d’hermine,
Sa tôle de fer gris ne payait pas de mine.

[Nathanaël Zenou]

tâtonnons tâtonnons

[Nathanaël Zenou]

Il y a, à Marseille, et sans enjoliver
Comme font nos amis du pays des cigales
Livrant à leurs côtés ses lignes inégales
Un discret ter auprès des TGV.

Ce train dessert Carry, peu après Niolon.
Sa tôle de fer gris ne paye pas de mine
Mais le soleil d été couvre ses flancs d hermine
Et fait vibrer pour lui un vivant violon.

Un beau matin de juin, mon billet bleu en poche,
Assis sur la banquette, à demi endormi,
Berce dans un wagon je me baignais parmi

De doux parfums de pin, de lessive et de roche.
Au bas des viaducs les gens lui faisaient signe,
Oui, ce canard boiteux s était changé en cygne.

[Dame Mim]

Trois poèmes pour le prix d'un, nous sommes gâtés! :-)
Sans partage, le dernier a toute ma faveur.

[Invité]

Il est certain qu'on a rarement intérêt à poster un premier jet.
Un poème, ça se travaille, même si on est (ou se croit) très doué.
Cette troisième version en est la preuve.
Je connais ces lieux dont tu parles si joliment, Nathanaël, et je trouve ton poème très agréablement réussi.

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