Exo Fable express : Si tataque sonnet du compter bon...

[Frédéric Prunier]

Il écrivait la poésie avec les pieds
de beaux pieds réguliers d'immenses pas comptés
alignés en lignes quadrillées du papier
qu'il tiraient chaque soir, Ah ! Douce volupté
il rimait comme on trime et chantait comme on hante
à compter son minuit chaque pas à ses doigts
et de faire attention en coupure hésitante
de ne pas déchirer l'hémistiche tout droit
comestibles «all berries», un peu sec à mon goût
vos sucs innocents, sans alcool enivrant
quand vous serez pressé quelque phrase du moût
je nous choquerons la pinte apéro navrant
s'il n'y a plus d'absinthe en les vers ni bagou
ce sera sans étreinte un petit peu frustrant

moralité :
si la dédicace est anglaise, le consonne mauvaise

[Invité]

Alexandrinophobie

L’alexandrin ? Mais c'est un truc préhistorique.
Qui donc écoute, au fond des bois, le son du cor ?
Faut-il être borné, fondu de la métrique
Ou comptable chinois, pour en écrire encor.

Essayez donc pour voir ! Vite, on tourne en bourrique,
Il faut toujours un mot pour faire le raccord.
C’est un truc à flinguer toute impulsion lyrique.
Marcher sur douze pieds ? Je ne suis pas d’accord !

En plus il faut rimer (je vous dit bon courage)
Vingt fois sur son écran remettre son ouvrage,
Comme disait jadis l’individu Boileau.

Fuyons la prosodie et ses trop vieilles fripes,
Et n’assimilant pas poésie et boulot,
Jetons sur le papier ce qui nous sort des tripes.

[Frédéric Prunier]

supertizef ! j't'adore ! HAHAHAHA !!!!!

[Invité]

"Jetons sur le papier ce qui nous sort des tripes."

Je dirai même plus :

Jupon serre le tapir, ce pis nous sort des triques (pour faire plus métrique).

[CALIJO]

Oui et puis c'est tellement plus simple et facile, pourquoi s'emmerder ??

Liberté que de crimes, etc ...

Cordialement

calijo

[Pascal-Claude Perrault]

Il écrivait la poésie avec des pieds,
des beaux pieds de nez mesurés...

[Polixène]

So délicious!
Toi, il faudrait t'inventer si tu n'étais pas là.

[Arielle]

Au clair de ma plume pour l'ami Frédo

La moustache cirée aussi bien que ses bottes,
sanglé d'un rase-pet à damner les bigotes,
un grand alexandrin, en dépit de la mode,
droit dans ses hémistiches, fier dodécapode,
toise sans sourciller la horde des voyous
ces rimailleurs sans rime, infâmes touche-à-tout.
Fanfarons, jolis cœurs qui taquinent la muse
comme on fait d'une fille, en usent, s'en amusent
et, l'ayant humiliée, couchent sur le papier
des mots sans queue ni tête errant à cloche-pied.

"Ah! Bougres d'abrutis, cela se dit poète…"
ronchonne le grand niais entre ses rouflaquettes,
de sa canne frappant le tempo de ses mots
quand surgit, lumineuse, aérienne, Margot
dont il est amoureux plus qu'on ne saurait dire.
Pour elle chaque nuit il torture sa lyre
étire entre ses vers de preux enjambements
et de hardis rejets le laissant pantelant.

Pour elle il donnerait … Elle passe légère,
l'effleurant d'un œil pers plus froid qu'une rapière.
Elle va retrouver ses amis, ces maudits
racleurs de mots douteux et de louches écrits.
Ils riront de concert en mimant le vieux fou
qui recompte ses pieds comme Harpagon ses sous.
Margot dégrafera devant eux son corsage:
douze boutons de nacre, une sorte d'hommage …

[Invité]

Et elle donnera la gougoutte à son chat, na!

Oh, pardon Frédéric, j'ai pas pu résister.

[Frédéric Prunier]

nous pourrions chers amis, créer
la confrérie du dodécapode ou de la dodécapédable ... pour ceuxce qui préfère, suivant l'inclinaison naturelle de chacun, je suis pas sectaire, comme disait un vieux sain auvergnat *

* je vous promets de faire attention à mon orthographe après ma mort.

;...

embellie pas de pardon, tout le plaisir sera pour moije... et d'abord, vu le sens de l'histoire, ce sera la gougoutte à SES chats...

[Arielle]

;-)))

[Invité]

Je quitte un instant le second degré (que ne discerne pas forcément l'internaute de passage) pour dissiper une "légende urbaine".
Un dodécapode digne de ce nom n'a pas besoin de compter les syllabes, ni sur ses doigts, ni "comme Harpagon ses sous", les vers lui chantent naturellement dans la tête.
Arielle le sait bien. Son joli pamphlet démontre à qui en douterait encore qu'elle est une authentique alexandrine. :o)

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