Exo La Grande Rencontre : Dans les arbres

[Janis]

Petite, j'étais ivre de mots.
Ça s'écrivait en moi, la vie et ses mouvements, tout le temps. C'est ainsi que j'y comprenais quelque chose, me fabriquant une sorte de paysage sans limite où je cohabitais en bonne entente avec les monstres, les ogres et toutes les créatures.

À huit ans, pendant mes frasques avec les garçons de l'école, je tombai du haut d'un arbre et me cassai méchamment le coude. On me rafistola avec des vis, plusieurs mois de plâtre et de broches. Comme c'était le bras droit, on m'offrit une petite machine-à-écrire rouge. C'est avec ça que j'ai tapé mes premiers vrais textes, ceux que j'ai gardés. Quand je les relis, tout y est déjà.

Puis.
La rougeole, la varicelle, les amours, les désamours, les enfants le travail les amis et me voilà dans le mitant du lit, la rivière est profonde.

Et je tombe malade, une saleté, un truc dangereux, avec d'infinies conséquences. Soudain, je passe beaucoup de temps chez moi, du temps assise, du temps couchée, du temps dans le petit jardin. Des jours mal aux pieds, des jours mal aux mains, des jours mal partout, des jours pas parler pas toucher.

Tout d'un coup j'habitais dans des lits d'insomnie, j'arpentais des landes pelées et je séchais sur pied.

C'est là, au cœur de l'incertitude, que je me suis mise à me chercher un endroit. Un endroit avec des gens qui écrivent, d'autres gens que ceux dont le front se barrait d'un pli à ma vue. Un truc à moi, un ovni, loin des contingences habituelles. Un secret. Et un jour, à force de vagabonder, alors que je me lassais un peu, un jour j'ai vu quelque chose. Ça bougeait, ça respirait, ça vivait. Je me suis approchée. J'ai écarté les pans du rideau rouge. C'était une forêt. Soudain, je la connaissais depuis longtemps.

Je m'y suis fabriqué une petite cabane en haut d'un arbre, je vois la mer, les oiseaux, les nuages, les orages, j'écoute la pluie, le vent, mes cheveux touchent le ciel, mes bras attrapent le soleil, j'écris, je lis, je dis des bêtises, j'inonde d'inepties, je ris, je pleure, et on se tient chaud (et puis, on joue au scrabble en buvant des canons).

[Invité]

"ivre de mots" tu l'es.

Simplement présenté (c'est le plus difficile sans être "scolaire").

Pour moi exo réussi (à part que tu m'as volé le "preums").

[Rebecca]

Trés doux à lire.
Tu vas à l'essentiel. A l'essence ciel.

[Pascal-Claude Perrault]

Très touchant ton texte. Te sens-tu mieux maintenant ?

[Pascal-Claude Perrault]

Je pense que tu devras y mettre un titre.

[Janis]

ah les exos on a le droit de répondre !
oui, je me sens beaucoup mieux, assurément, et même pêchue de pêchue

les zot', je vous commente quand j'aurai la tête à l'endroit demain

[Remus]

oui, très touchant c'est vrai
je te reconnais bien là Janis
j'ai pris bien plaisir à te lire

[Invité]

Ça bougeait, ça respirait, ça vivait.

C'est exactement l'impression que m'a donnée VE quand je l'a découvert. Ce qui me conforte dans ma paresse. Pas la peine d'écrire ce que tu dis si bien.

Je m'y suis fabriqué une petite cabane en haut d'un arbre

C'est exactement l'impression que tu donnes, avec en prime un regard ô combien malicieux !

[Invité]

Un titre s'teup Janis (pour le catalogue).
Merci

[Janis]

ah ok
Dans les arbres

[Jano]

Toujours autant de délicatesse et de pudeur Janis.
Comme tu le dis justement, l'écriture et la lecture ont cette divine faculté à nous extirper du quotidien pour nous amener vers des rivages plus heureux. Des rivages où l'esprit, enfin libre, vagabonde à son aise.

[AliceAlasmartise.]

Ah mais en fait, les gens viennent tous sur VE quand ils sont malades!
C'est une révélation!
Répandons des virus pour qu'il y ait plus de monde! Ü

[Invité]

Sympa l'ex Fifibrindacier, et surdouée

C'est avec ça que j'ai tapé mes premiers vrais textes, ceux que j'ai gardés. Quand je les relis, tout y est déjà.

Un très bon texte, émouvant mais pas trop. La classe.

[Hop-Frog]

Du haut de ton arbre, tu lâches les mots avec justesse et délicatesse.

(Promis, je n'écrase pas les ados - de ton côté, gaffe aux grenouilles !)

[CROISIC]

humm ! Janis ! Toi je t'aime. Déjà dit à Rebecca ? Oui, je peux mettre deux MM ?

[polgara]

c'est une sensation étrange de se dire que ton texte n'aurait pu être écrit autrement, tout en se demandant encore comment, avec quelques mots quelques phrases et quelques sourires, tu arrives à nous surprendre encore et toujours.

Soudain, je la connaissais depuis longtemps

et puis cette phrase te résume complètement, en tous cas pour moi et l'image que tu me renvoies : du "tout de suite" là où je m'attends à du "dans longtemps".

[Phoenamandre]

J'avais lu mais oublié de commenter…

C'est juste ce qu'il faut !
Je suis de l'avis d'Alice. Elle aura eu ça de bon cette maladie !
Mais même sans maladie, Janis, tu devais déjà être sacrément malade

(et puis, on joue au scrabble en buvant des canons).

J'aime bien cette fin même si le scrabble bugouille par ici

[AleK]

C'est marrant tout ces points qui peuvent être commun entre deux personnes surement très opposé.
j'espère que je pourra dire la même chose dans quelques temps ;).

[Rebecca]

et hop

[Invité]

Oui, c'est fou de voir combien on est à être arrivés sur VE en mauvais état et à s'y être fabriqué une petite cabane... t'as mis dans le mille là encore !

[Phylisse]

C'est une écriture qui diffère un peu de tes autres textes, enfin il me semble, car même si je ne suis pas très assidue dans les commentaires, je vous lis tous très régulièrement. Je le trouve plus fourni (moins élagué ?), plus coulant, harmonieux, quelque chose comme ça.

Un chemin entre les branches, avec une belle et constante lumière malgré les zones d'ombres... Une envie : être perchée avec toi pour attraper le soleil à plein bras (j'adore).

Et puis et puis... L'émotion à te lire, Janis.

[demi-lune]

Sobre et touchant. Ma phrase préférée :

Soudain, je la connaissais depuis longtemps.

ça dit tellement en si peu de mots !
Cette image de vigie te va bien !

[Invité]

Janis erre ! Un travail de turc pour arriver ici. je lis, je dis des bêtises, j'inonde d'inepties.

[Janis]

Et maintenant, les remerciements (ça ne finit jamais)ce sera bref, inutile et affligeant mais :

aseptan : pompette tout court des fois aussi

rebecca : bisou

pcp : oui, mieux, merci

remus : plaisir partagé

iris : naméo c'est MON texte

jano : vrai

alice : À bas les bien portants ! qu'ils crèvent !

tizef : ma coccinnelle !

hop frog : attention à pas s'en prendre un sur la tête !

croisic : t'es libre comme meuf ?

polgara : tout de longtemps, et un sourire en prime pour les mauvaises nuits

phoéna : wqt

alek : hein ? pas compris !

rebbis : hip

phylisse : voui, c'est pas le buuut qui commmmpte, c'est le chemiiiiiiiin parcouruu

demi-lune : à vot' service, incendies, feux de broussaille…

luluberlu : plaît-il ?

À toutes ces bêtises ajoutez un sourire (confus) et un vrai merci (contrit) et je vais regarder le tennis

[Invité]

Du haut de ton refuge, chats musent en tous sens.

[Invité]

Ton écriture a la capacité hors norme d'être presque toujours juste, authentique. Tu écris si bien ce que tu ressens que le ressenti n'a pas l'impression de se regarder lui-même. Pas facile d'écrire sans s'écouter écrire. Tout se confond si admirablement que j'ai envie de dire non plus tu écris si bien mais tu ressens si bien, parce que tu es presque parvenue à ce que l'écriture et la pensée, la sensation, soient une seule et même chose. L'écriture et ce qui te pousse à écrire, l'écriture et son origine, sa motivation intime participent du même élan. Bravo pour ça... on peine à trouver du procédé, chez toi, on est touché pour de vrai.

[mentor]

Toi, ça ne fait que quelques mois que tu es sur VE, et j'ai l'impression de t'avoir toujours connue.
Ta cabane dans l'arbre va pousser en même temps que l'arbre, pas de souci.
Moi j'dis que tu n'écris pas assez. Parce que tu as quelque chose. A dire, et avec la façon.
Alors force-toi un peu, zut, quoi !
Merci pour ce petit compte-rendu.

[Pussicat]

Et voilà à quoi cela mène de faire la zazie dans les zarbres !
Huit ans ! Dis-donc Janis, t'étais une enfant pr-écorce !
J'ai adoré ton texte, tout en douceur, qui vient de loin et dans un style que ce n'est même pas un style, ça coule comme l'eau des montagnes... comment tu fais pour écrire comme ça ?
Merci Janis...

[Polixène]

Du Janis 100% pur jus, bio, local, équitable. Pas de la pisse d'âne. De mots-de-vie.

[Invité]

Bon, Janis, dans le genre inepties et bêtises, je t'ai déjà lu faire mieux.

Bon je te fais un petit coucou, mais si tu es malade, je préfère que tu ne m'embrasses pas.

C'est pas facile : je sais.

[Janis]

nan mais c'est fini monsieur narbah ?

un coup de bûche ?

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