Le refuge

[CALIJO]

Voici juillet, le temps de l'envol abondant,
Où l’homme aura choisi la montagne ou la côte,
Les plages, les palais, l'orient, l’occident,
La Bête la prison sans commettre de faute.

Tombés dans la maison par hasard ou promis
Près des jouets nombreux comme dans une ruche,
De l’enfant roi, le chien, le chat, loyaux amis,
Mutent, les ans passant, en vivante peluche

Que l’on jette à la rue et dans le caniveau
A la fin de son rôle attractif et servile
En oubliant d’un coup le naturel dévot
Pour un maître Iago aux extases stériles.


La bâtisse est sinistre et le logis complet,
Le confort n’est pas là protégé par l’étoile :
L’excrément fleurant gras sur le sol se complait
Et le manque de soins que l’urine dévoile.

L’aboiement déchirant, le miaulement fort,
Sur les yeux implorants une grille ou la chaîne
Referme le verrou de captif ou de mort
Comme d’autres là-bas, cellule américaine.

Il n’est pas de remède à l’imbécilité
Mais peut-être montrer à ceux qui abandonnent
Les réelles horreurs de la captivité
Sera pour le futur le geste qui raisonne.

[Marine]

« comme dans une ruche, »
Le vers passe mal à une lecture à voix haute malgré sa régularité.
J'aime beaucoup ce poème, aussi bien au niveau de l'harmonie que de ce qu'il dénonce.
Les rimes sont parfaites, le sujet est amené progressivement, rien à dire si ce n'est bravo.

[Albert-Robert]

Très émouvant parce que, hélas, vrai.

"Il n’est pas de remède à l’imbécilité
Mais peut-être montrer à ceux qui abandonnent
Les réelles horreurs de la captivité
Sera pour le futur le geste qui raisonne."


Comme j'aimerais que tu aies raison ! Mais j’en doute, aussi bien pour les refuges que pour les "cellules américaines". Tu dis toi-même, avec raison "Il n'est point de remède à l'imbécilité"

[nouga]

en captivité , ils auraient apprecier , d'être ainsi soutenus

[nini031]

Très beau poème, excellente maitrise de l’alexandrin et la fin est gracieuse avec une pointe d’espoir dans le futur. Les images sont fortes et précises, ce qui sert vraiment bien le fond qui ne laisse pas indifférent.

[Annie]

Le balancement des parties est très bien joué: passer des peluches à la cabane, sans heurt et sans hiatus!
Je n'ai pas vraiment compris le rôle d'Iago, mais pour le reste, compliments.

[Invité]

Un beau poème, dense, bien écrit (Calijo connait son affaire)
Mais je n'ai pas trop pigé le message.
J'y devine une allusion aux clandestins que l'on met en cabane.
Ai-je bon ?

[Frédéric Prunier]

la spa n'a pas de spa?

pour le sujet et l'intérieur des vers, je dis oui
pour la forme "classiquante", je dis un peu ennuyeuse à mon goût

amitié

[sentimentic]

Peut-être un peu long avec, parfois, des vers qui manque de suite.... ou de début ! Comme le 4ème par exemple. Mais, dans l'ensemble, une situation bien rendue et qui perdurera, hélas, tant que les gens offriront un animal en guise de peluche pour s'apercevoir, les vacances venues, que ça prend plus de place dans la voiture !

[Pascal-Claude Perrault]

Bon, toi tu dois bosser à la SPA !
C'est bien ton truc, mais pour ce genre de revendication, abandonne l'alexandrin
ou casse-le ici et là car la monotonie s'installe trop par ce rythme régulier qui n'est
pas bien adapté au propos, selon moi.
Et merci quand même.

[Pascal-Claude Perrault]

je n'ai pas trop pigé le message.
J'y devine une allusion aux clandestins que l'on met en cabane.

Toi, t'as pas tout pigé mais je pense que tu es surtout préoccupé par une enquête policière ces derniers temps,
qui t'oblige à démasquer un meurtrier, d'où ce besoin impératif de concevoir la mise en cabane, isn't it ?

[CALIJO]

Merci à tous pour vos commentaires sur ce cri de colère né de voir
tous les ans à la même époque la photo sur le canard local
des refuges remplis d'animaux sois-disant de compagnie abandonnés.

Cordialement

calijo

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