Ongle rongeant

[post scriptum]

Fixé, aux poings liés, mon pouce
Pleure sous les libres ciseaux
Indolores dont les secousses
Brutales déchirent les os

Vitreux. La peau sauve, enfouie
Sous l’ongle survit mais dans l’ombre,
Il s’applique à ronger sans pli
L’espoir, cristal dans la pénombre.

Coupe ces canifs qui blanchissent
Ton corps trahi. Vieillis le taillant !
Tes lames, tes griffes meurtrissent,
Etouffent le rouge brillant.

Déjà, elles retranchent tel le temps.
Tous tes replis, tout ton effroi
Poreux abreuvent ce titan
Vaporeux. Sous tes doigts, il boit.

Résigné, tu vis avec lui
Englouti, tu cherches, respires
Le reste de ta peau qui fuit
Loin de l’incolore, la cire.

Vis avant que ces vifs bourreaux
Ne taillent leurs sœurs, les larmes.
Elles fuient en vain les vingt fourreaux,
Luttent et résistent mais sans armes.

Vienne le temps,
Nouvel enfant.

Sous l’ongle,
Saturne rongeant.

[post scriptum]

Fixé, aux poings liés, mon pouce
Pleure sous les libres ciseaux
Indolores dont les secousses
Brutales déchirent les os

Vitreux. La peau sauve, enfouie
Sous l’ongle survit mais dans l’ombre,
Il s’applique à ronger sans pli
L’espoir, cristal dans la pénombre.

Coupe ces canifs qui vernissent
Ton corps trahi. Vieillis le taillant !
Tes lames, tes griffes meurtrissent,
Etouffent le rouge brillant.

Déjà, elles retranchent tel le temps.
Tous tes replis, tout ton effroi
Poreux abreuvent ce titan
Vaporeux. Sous tes doigts, il boit.

Résigné, tu vis avec lui
Englouti, tu cherches, respires
Le reste de ta peau qui fuit
Loin de l’incolore, la cire.

Vis avant que ces vifs bourreaux
Ne taillent leurs sœurs, les larmes.
Elles fuient en vain les vingt fourreaux,
Luttent et résistent mais sans armes.

Vienne le temps,
Nouvel enfant.

Sous l’ongle,
Saturne rongeant.

[post scriptum]

Désolé, version définitive.


Fixé, aux poings, lié, mon pouce
Pleure sous les libres ciseaux
Indolores dont les secousses
Brutales déchirent les os

Vitreux. La peau sauve, enfouie
Sous l’ongle survit mais dans l’ombre,
Il s’applique à ronger sans pli
L’espoir, cristal dans la pénombre.

Coupe ces canifs qui vernissent
Ton corps trahi. Vieillis le taillant !
Tes lames, tes griffes meurtrissent,
Etouffent le rouge brillant.

Déjà, elles retranchent tel le temps.
Tous tes replis, tout ton effroi
Poreux abreuvent ce titan
Vaporeux. Sous tes doigts, il boit.

Résigné, tu vis avec lui
Englouti, tu cherches, respires
Le reste de ta peau qui fuit
Loin de l’incolore, la cire.

Vis avant que ces vifs bourreaux
Ne taillent leurs sœurs, les larmes.
Elles fuient en vain les vingt fourreaux,
Luttent et résistent mais sans armes.

Vienne le temps,
Nouvel enfant.

Sous l’ongle,
Saturne rongeant.

[post scriptum]

Au risque de faire grincer des dents, je poste la version de ce poème avec les dernières retouches. Désolé mais j'écris par retouches. Ces dernières sont importantes à la compréhension et à la fluidité de ce texte.

Fixé, aux poings, lié, mon pouce
Pleure sous les libres ciseaux
Indolores dont les secousses
Brutales déchirent les os

Vitreux. La peau sauve, enfouie
Sous l’ongle, survit mais dans l’ombre,
Il s’applique à ronger sans pli
L’espoir, cristal dans la pénombre.

Coupe ces canifs qui vernissent
Ton corps trahi. Vieillis le taillant !
Tes lames, tes griffes meurtrissent,
Etouffent le rouge brillant.

Elles retranchent les dents. Le temps.
Tous tes replis, tout ton effroi
Poreux abreuvent ce titan
Vaporeux. Sous tes doigts, il boit.

Résigné, tu vis avec lui
Englouti, tu cherches, respires,
Le reste de ta peau qui fuit
Loin de l’incolore, la cire.

Vis avant que ces vifs bourreaux
Ne taillent leurs sœurs. Les larmes
S’égrainent près des vingt fourreaux,
Luttent et résistent mais sans armes.

Vienne le temps,
Nouvel enfant.

Sous l’ongle,
Saturne rongeant.



______________________________________________________________________________

Au risque de faire grincer des dents, je poste la version de ce poème avec les dernières retouches

Il ne s'agit pas de faire grincer les dents de quiconque, mais plutôt de rédiger vos brouillons "chez vous" et de poster ici la "version définitive" à la fin de vos essais.
Ou alors, bien mieux : attendre les commentaires afin d'améliorer vos textes en fonction de ces remarques.
C'est la raison d'être de VOS ECRITS.
La Modération >
.

[Pascal-Claude Perrault]

Rien compris ! Vous êtes combien dans ta tête ?
J'y reviendrai ultérieurement, mais là je fais un break en remontant ce texte qui n'a été nullement commenté.

[Sahkti]

Ça serait bien, en effet, de poster la version finale directement :-)
Un peu long peut-être, ça affaiblit le propos et puis cette disposition ne sied pas au propos (à mes yeux s'entend). J'aurais aimé une autre régularité, des espacements différents, des vers scindés, des silences et de grands bruits, bref quelque chose qui respire moins mécaniquement que ces vers alignés qui épousent assez mal ce qu'ils tentent d'exprimer. Parce que ces pensées, justement, auraient besoin de pouvoir hurler de tout leur soûl ce qu'elles sont sur le coeur et qui paraît bien lourd à porter.

[post scriptum]

Oui, désolé pour les différentes versions. J'en ai fait une autre en changeant la forme.
Je fais des brouillons, bien sûr, mais dès que je relis un texte, j'ai envie de le retoucher. Ca me fait penser à cette citation :

« Les poètes trouvent d’abord et ne cherchent qu’après. »
Jean Cocteau

---

< Et nous vous répétons une toute dernière fois de bien vouloir réagir aux commentaires ICI et non à la suite de votre texte après 2 messages.
Vous savez pourquoi.
La Modération >
.

[Polixène]

Désolé, poète... la moitié d'une seule version a suffi à me faire fuir...
à un prochain texte.

[Miguel de Setnavrec]

Poème ambitieux mais qui risquent de faire fuir beaucoup de lecteurs ... Vous pouvez vous vanter d'avoir une démarche de poète car vous tentez de dire l'indicible, ce qui à fleur de peau, nous ronge ... L'objet de l'écrit est trouvé. Vous cherchez encore la façon de l'exprimer. Même là, le poète (ou celui qui tente de l'être, peu importe) semble être envahi.

En tout cas, cherchez encore dans cette direction.

"Vous n’avez cessé d’essayer ? Vous n’avez cessé d’échouer ? Aucune importance !
Réessayez, échouez encore, échouez mieux." Samuel Beckett

[post scriptum]

Voici la dernière version illustrée.

Fixé aux poings,
Mon pouce
Pleure
Sous les libres ciseaux
Indolores
Dont les secousses
Déchirent
Les os

Vitreux.

Peau sauve,
Enfouie.

Mais,
Dans la pénombre
Le temps cristal
Sonne.

Ces canifs cireux taillent
Le corps trahi.
Ces griffes meurtrissent,
Vernissent
Comme des lames,
Le rouge
Brillant.

Les replis,
Et
L’effroi
Poreux
S’épuisent.

Tu vis alors avec lui,
Englouti.
Tu cherches
Et inspires
Ta peau
Qui fuit
Loin de l’incolore.

Ces vifs bourreaux
Griffent puis fendent
Sœurs et larmes
Qui luttent,
Résistent,
Mais s’égrainent sans armes.

Vienne le temps
Et son nouvel enfant.

Vienne l’ombre,
Peau sombre,
Peau d’ongle,
Et le songe rongé
Par l’affamé nocturne,

Saturne.

---

< La "dernière" ??
La modération >
.

[Pascal-Claude Perrault]

Voici la dernière version illustrée.

Fixé aux poings,
Mon pouce
Pleure

Si j'ai bien compris, pour un minimum de deux poings tu n'as qu'un pouce.

[Pascal-Claude Perrault]

Sous les libres ciseaux
Indolores

Il est vrai que, habituellement, les ciseaux possèdent un système nerveux. Heureusement, ceux là ne souffrent point. Ou poings

[Frédéric Prunier]

j'avais lu la première version, je crois

je viens de lire la dernière

je ne suis pas persuadé de l'auteur est trouvé les mots qui
à la fois résument et ouvrent tout grand les portes
de son ressentir
et de sa motivation d'écrire ce texte

qu'il se rassure
nous tous ici
connaissons ce petit problème de réglage
et d'ailleurs
c'est même en continuant à se fouiller les mots, à l'intérieur
que de temps en temps
on écrit quelques phrases plus belles que d'autres !!!

amitié

[Dame Mim]

C'est trés beau.
Ciselé, même. Délicatement travaillé.
On s'en rongerait les ongles, sans se mordre les doigts, de l'avoir lu.

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