Epaisseurs d'espoir

[lol47]

AVERTISSEMENT : CONTENU ADULTE !


Tiens, j’ai retrouvé cela dans ma cave, entre de canettes vieilles édentées qui sentent le goût de la mauvaise bière et de vieux Chester Himes .


Il se remémourait...les vieux poèmes qui l'avaient rendus célèbre.
« Cage thoracique de la censure », « Homme pleurant sous la statue », « Symphonie en syncope, faiblesse et vers »…


J'ai comme un fourmillement du stylo, Parkinson d'un jour, Parkinson toujours .
Les grands scientifiques vous diront qu'il y a toujours l'élément déclencheur. Une hypothèse. La perturbation qui modifie les conditions atmosphériques.

Je ne désespère pas qu'un jour on m'aime en vous laissant le pire à vous et en gardant le meilleur pour moi.

Car je suis figuratif comme un poteau télégraphique France-Telecom.
Et avec trente secondes de lucidité par jour, je parviens à écrire un mauvais texte.
J’ai l’avantage.
15-0.

« On n'a pas reparlé de ce dernier vendredi. Il est vrai que je n'ai pas pu dire ce que j'ai ressenti.
Sache juste , que l'homme qui était en face de moi ce jour-là, n'est pas l'homme que j'ai aimé.
Un autre homme, prêt à me faire du mal, m'insulter, me traiter de s.., de p….
J'ai tellement envie de te faire du mal pour ces paroles terribles.
Voilà maintenant que tu me parles de ta jalousie. Ne seraient-ce pas plutôt tes obsessions maladives ?
Alors oui, je lis tes textes , même si tu me dis que je n'y comprends rien, j'arrive à lire entre tes lignes.
Tu renonces à lutter pour ce qui pourrait l'être encore. Je sais que tu attends mon départ comme une chose inévitable.
Finalement, l'alcool et ton monde auront gagné sur moi. Ils auront fini par te détruire, nous détruire.
Admettons une fatalité.
Tellement plus facile de se laisser porter par le courant que de lutter à contresens. »

Je fais partie de ces auteurs de catégorie IV, licence soumise aux prescriptions de la loi, qui les obligent à ne diffuser aucun texte visant à blesser les yeux du lecteur.
En accord total avec ma conscience, j'ai pris la décision ultime d'outrepasser cette loi, créée par des bâtards pour la masse informe des écrivaillons qui déversent chaque jour une gerbe de sentiments gluants, pâteux.

L'être est supérieur à la matière.
La maternelle supérieure au cours préparation.
T’en as encore d’autres comme ça ?
Dis-moi, Barbara, c’est une connerie la guerre ?

Les minutes qui passent sont des minutes de trop.
Une infirmière en talons hauts et bas résilles a confirmé l'analyse au format pdf.
Vous avez le cancer global de la vie.
La dépression des mots vous guette…
Vous n'avez pas envie de vivre et vous avez peur de mourir !

Le clip du siècle
Tourné en super8 dans une poubelle
Avec des inédits
Vos larmoiements intempestifs
Vos aboiements répétitifs
Tout le parcours depuis vos débuts
Lol à l'école
Lol offre des sucettes à des nonnes
Lol se déguise en fille
Lol se donne un mal de chien à se faire mal
A faire mal aux autres
Encore et toujours
Un bonus inédit pour les alcooliques qui n'ont pas la télé
Lol au cimetière en pattes d'éléphants
Cherchant l'issue la lumière


Lol et des verres brisés
Lol et des vers brisés
Lol enfonce des portes ouvertes
Lol sait qu'il ne pourra pas les refermer
Il le sait car il ne possède pas la clé
Enfin un cri
Déchirera sur des milliers de kilomètres
La muraille de chine
Kafka est mort
Une nouvelle génération vient de naître
Génération-Lol
Alcool sexe et dépression

Il est cinq heures du mat
Vous êtes sur Lol-fm 47.2
Et si vous modulez bien la fréquence
Vous entendrez le bruit d'une mouche voler

Le bruit de son regard
Les seins d'une femme c'est plus beau qu'une guerre
C'est encore meilleur que de voter Front National
Je me suis trouvé une raison valable pour continuer d'écrire me faire souffrir et faire souffrir les autres

J’ai écrit à Brigitte :

« Brigitte, ma haie.
Il a fallu qu'on se mette à plusieurs pour lui raser la touffe.
Un gang-bang de septembre.
Elle hurlait la salope, pendant qu'un vieux con nous matait.

Derrière le rideau de la conscience, des mateurs très amateurs, minorité agissante, salée poivrée.

On l'a finit vers six heures.
Demain, je lui rase l'autre côté.
Après-demain, je la teindrai en blonde, avec la raie sur le côté.

Il faisait chaud, on a bu un pastis à sa santé.
Puis, le soir, en me connectant sur mon 512 de mémoire vive, je me suis aperçu que je venais d'être déchu de ma nationalité poétique sur un forum (?).

La sympathie attire la sympathie.

En fin de soirée, une gamine de treize ans sur son scooter vrombissant, tee-shirt et short à ras la moule est venue toquer à ma porte.

- Lol, je suis une de tes plus grandes fans !

Sûrement une future alcoolique qui vient fêter en famille ses premières règles.

- Je suis venue te voir pour te demander quelques conseils pour écrire.

- Sandy ?

C'est son prénom. Il lui a été offert par des parents ignobles. Type molosses bronzés, Cap d'Adge en été, la mère est compteuse de billets à la Lyonnaise, le père demande tous les trois mois à sa femme de l'enculer.. Chérie, mon petit cadeau ? Une famille très moyenne, très Française , une Audi, un plasma et le dernier film de … en dvd.

Du haut de ses treize ans, Sandy a fière allure.
Lol n'a pas fière allure. Il revoit du haut de ses treize ans entendre chanter les rêves dans sa tête.

ENTENDRE CHANTER LES RÊVES DANS SA TÊTE

Et cette musique tourne en rond dans sa tête.
Dans sa tête, dans sa tête ?

Il faut rappeler que le pastis a des effets notoires et secondaires. Des tremblements irrépressibles jusqu'à conduire à la névrose, à un suicide programmé.

A la dernière ordonnance.

Dans sa malchance, Sandy a de la chance. En tant qu'écrivaillon, il n'a aucune prétention à la former pour qu'elle devienne une bonne littérateuse.
En revanche, il s'évertuera à lui expliquer que tout cunnilingus est bon à prendre et que toute vie ne devrait être consacrée qu'à la recherche du bonheur. »

Allô ?
Un peu,
Beaucoup,
Je plais,
Ou pas du tout…
Tu veux que je te fasse un car-wash ?
Un love on the beat ?

Ou tu veux,
Que j’effleure les yeux de la marguerite ?

Wanted.
J’effeuille les pages de l’Imagine .

Brain-washing, et tortures en tous genres.
Je désyllabe, je dévoyelle, j’ouvre les veines de la poésie.
Humeur des allées, chemins refroidis des imparfaits.
Martine suce des sucettes tandis que je lèche les glaces.

- Tu m’as vu où ?
- On se revoit ?
- On se téléphone ?
- On se mange la bouche ?

Canapé, poison pané, un clic et puis des claques.
Madison sonne.
Garden.

- C’est qui ?
- Le who’s who !
- Tis pity she is a whore ! M’assomme cette cérébrale.

Je fais quoi maquillé, habillé en femme ? Je fais rien. Je m’ouvre les lèvres du désir des femmes.
Je fais la pute, je jupe à Cap Canaveral.
Je joue .
Je cultive.
Je cultive mon désespoir comme d’autres roulent des yeux, dans de splendides 4X4.
Cérébraux tels des invertébrés.

Bon, demain c’est boxing day, on fera l’amour comme des sauvages sur le canapé.
On se mettra à poil devant la télé.

Tu sais Darling, je suis un sauvage, mais je préfère faire envie que pitié.

Je préfère ouvrir un livre que de l’effeuiller.

En effleurant la marguerite, te voir verser un rire que pleurer.

J’é-c-rie-.Je bois, je vois, je sens.

Costals écrit à Montherlant dans les « Jeunes filles, ou ces lépreuses… ».
Les jeunes filles sont flétries sables.

Et moi, un des nounours sanguinolent parmi d‘autres..

Seul importe le criminel qui se libère.

"La haine qu'on se porte à soi-même est celle entre toutes pour laquelle il n'est pas de pardon"
Monsieur Ouine. G. Bernanos.

[Janis]

je me le relis lui aussi pendant mon insomnie

[mentor]

ça craint...
n'est pas Bukowsky ou Gainsbourg qui veut
pffff

[Jano]

C'est du Lol47 tout craché. Il me semble avoir déjà lu de vos textes exploitant cette veine, mélange de désillusion, de sexe et de cynisme. J'ai l'impression, mais c'est certainement ce que vous cherchez, que vous écrivez sous l'empire de l'alcool, jetant au gré des verres des pensées qui vous traversent l'esprit. Ça donne un patchwork décousu qui rassemble vos fantasmes, plutôt bien écrit. Incontestablement vous savez manier la plume.

Maintenant au niveau de l'intérêt littéraire je ne suis pas fan. D'abord je n'aime pas trop ce ton vaguement ironique qui se moque des travers de vos contemporains et vous place au-dessus de la mêlée. Ce soupçon de mépris m'insupporte.

Ensuite tout tourne autour de vous et de vos sarcasmes sur la vie. Vous ne parlez pas au lecteur mais à vous dans une étrange fascination :
"Lol à l'école
Lol offre des sucettes à des nonnes
Lol se déguise en fille
Lol se donne un mal de chien à se faire mal"
À aucun moment vous ne faites preuve d'altruisme si ce n'est pour lorgner les courbes de Brigitte, de Sandy et de la gente féminine en général. Agrippé à la bouteille en matant les gonzesses, un peu court tout de même !

Au vu de votre potentiel, j'aimerais lire quelque chose de vous débarrasé de ces scories, de ces fantômes qui plombent votre écriture et la rendent finalement assez sinistre.

[Marine]

Je n'arrive vraiment rien à en dire.
J'ai lu, j'ai vaguement aimé, un peu fasciné, je crois.
Oui, vous explorez les fantasmes, le politiquement incorrect.

[Janis]

je suis moi aussi partagée

j'aime bien les écrits alcoolisés et hallucinés et sexués, et en ce sens, c'est bien fait
les histoires de perte aussi, et de non-amour
et le monologue bégayant du mec (de la meuf) bourré, j'aime bien aussi, mais à petite dose

mais ça me fait comme quand un ami m'a emmenée au quartier rouge à amsterdam, où il y avait des femmes en vitrine, et toutes jeunes filles aussi, et m'a demandé : alors? d'un air salace

alors ? envie mêlée de dégoût

et j'étais contente après de m'asseoir en terrasse dans un coin tranquille et fleuri

ça m'a fait un peu ça

c'est vrai que comme jano, j'aimerais bien lire autre chose (et je vais aller voir dans le catalogue)
et que je n'ai pas eu mon insomnie, donc je lis dans un état à peu près - à peu près - normal

[Invité]

Eh bien moi, j'aime toujours, le désespoir, la dérision, et ces autres après qui tu cours, et ce moi que tu haimes si fort...

[Lucy]

Vous avez le cancer global de la vie.
La dépression des mots vous guette…
Vous n'avez pas envie de vivre et vous avez peur de mourir !

J'arrive toujours à grapiller un quelque chose qui parle du temps qu'il fait sous mon crâne.

Mention spéciale pour le "poison pané" !

[Janis]

là aussi j'avais envie d'y revenir un peu, parce que je me suis trouvée un peu sèche sur mon commentaire

L'écriture me plaît beaucoup, ce côté tourbillon, ivresse, une certaine poésie, une poésie certaine, une rage vivante, si on peut dire, ça gratte, ça gueule.

Mais me reste un malaise quand même.
Que je ne sais dire.

bon ben c'est pô grave, on s'en remettra.

[Sahkti]

Du Lol47, c'est certain, ces tripes mises à nu, ces cris, ces silences bruyants... tout est là avec, encore une fois, le risque pris d'étaler ses tourments sans pour autant réussir à les partager complètement avec autrui, mais là n'est peut-être/sans doute pas le but recherché. Exorcisme certain d'un démon qui ronge et auquel on donne corps en le matérialisant par des mots. Suis pas sûre que ça marche, question thérapie, mais question interpellation de l'autre, c'est réussi.

[michel]

Globalement j'aime bien. L'atmosphère globale me parait joyeuse, il y a comme une atmosphère légère et joyeuse qui se dégage, mais pas simplement frivole en même temps. Meme si parfois elle me parait forcée ou artificielle. Ce que j'aime moins par contre ce sont les coupures ou les discontinuités, aussi bien dans le thème que dans le ton ou plutot les sons. Mais j'insiste sur ceci : un travail sur la continuité de votre texte suffirait à lui faire atteindre déjà une perfection très grande.

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