Pion libertaire

[post scriptum]

Je ne comprends pas les absurdes lois
Du pays qui couve les sages,
Du pays aux soldats volages,
Où on pense faire des choix.

Je ne comprends pas les absurdes rois
Du jeu austère, jeu de lois,
Où les pions résignés pactisent
Avec le dé.

Je ne comprends pas les absurdes croix
Des vieux visages sans coït
Assurés que leur foi, leurs rites,
Eclairciront le feu sans joie.

Je ne comprends pas l’absurde frisson
Des mains aux produits déballés,
Des yeux aux penseurs emballés.

Dans la boîte grise,
La prison.

Absurde travail à la chaîne
Dans le clair cachot déguisé !

Absurde travail à la peine
Dans les noirs livres épuisés !

Vie décalée,

Sol écrasé.

Etrange séjour envoûté
Par tous ces ordres qui aboient :
« Tais-toi et fais comme il se doit ! »

N’écoute plus les absurdes sages !

Ton seul héritage, ta rage.