Talent

[Prospero]

d'où vient cette pâleur au fond de tes yeux au fond du ciel
un point d'interrogation stellaire ne fera pas mieux dormir les astrophysiciens, dût-il avoir autant de consistance qu'un boson de higgs. (voire l'article du monde.fr d'hier à ce sujet)
car il y a des questions auxquelles nul ne répondra jamais, car nul n'est chargé d'y répondre :
savoir c'est une quête généralement ingrate, je parle de ces questions dont le superpartenaire (au sens physique) est encore plus déséquilibré que le théorème censé en être le remède ! je veux dire que nulle réponse, non, et nul répondant ; c'est une fonction qui n'existe pas.

alice écrivait des jolis mots sur la table de sa cuisine : plif plaf plouf. son coeur c'est un bosquet vert et qui s'ennuie. l'automne lui enlève son manteau. ses yeux sont des crevettes inconsolables.

il a plu sur ses paupières, sur ses rêves.
elle sent le chien mouillé.
regardez-moi bien quand je fume, dit-elle.
personne ne l'écoute ; personne n'écoute les personnages de roman ; tout le monde écoute les virgules, qui marquent bien ma jolie voix.
mais son coeur continue à faire boum et elle s'ennuie.
je n'attends l'aube que parce que j'aime la nuit.

alice a quelque chose d'un personnage de nouvelle à l'eau de rose, mais en mieux écrit.

**** des étoiles

- il y a plus d'étoiles dans tes yeux que dans le ciel quand je suis saoul
il savait trouver les mots justes pour parler aux femmes.

alice a une sorte de maison venteuse en elle, dont un jour, elle accouche. et le chien qui grattait au carreau, le chien qui démentait l'amabilité des portes y acheva de perdre son poil un jour, et son jappement. il n'avait plus la fonction de chien. alice avait l'esprit pratique : ce n'était donc plus un chien. ce que c'était ? elle ne s’embarrassait pas à trouver des noms.

étrange pays en mon pays lui-même

- mais je suis un poème
- oh moi pourtant je t'aime

le trou que je fais au ciel c'est pour avoir moins froid
je suis sur mon balcon
ce geste : /
le bras dirigé vers_la_haut
fume comme une chaudière de plomb
(le plomb de demain)
que je résous en ne dormant pas, dit alice (esprit pratique) c'est comme le sachet de thé dans la théière... qui perd peu à peu sa fonction de sachet cependant qu'il devient thé
avale la nuit comme un doliprane !

moi je me vide de travers

alice n'aima ni pierre ni paul ni jacques.
un rideau est tombé sur elle. et ne l'habilla pas.

***

- Elle avait le sens de la nature, c'est à dire l'alternance des saisons. Elle vivait sur le bord d'une transpiration contenue.On ne doit pas perdre plus que l'expression volontaire de soi-même et je me perds, dans les forêts, dans les ruisseaux. dans la vie future et inhabituelle. dans le sens du monde en marche ! aïe, mon pied. je l'aimais mieux que tout ce que j'avais connu jusqu'alors parce qu'elle était plus belle que cela, plus que mes yeux, mes yeux habituels, mes yeux revêches, mes yeux stupides et prétentieux, j'aimais bien qu'elle ne dise que des choses invisibles, j'aimais bien qu'elle se repose sur une nasse d'or, et que l'arbre soit d'or, et que la vie soit une veine marquée sur le coin de ses bras dont la mémoire est extraordinaire.

- Je me suis déshabillé sans le vouloir vraiment, et me voilà nu comme les pierres. Il allait être huit heures. L'aiguille a son cadran n'a pas bougé. Il faut que tout respecte mon immobilité, se fasse pudeur. Dans la cuisine il y avait l'odeur du pain chaud et des tartines. J'ai ouvert la fenêtre. Le matin a une odeur caractéristique, puissante. Je l'ai chassée avec celle du premier geste désiré, vous savez, j'allume une cigarette.

- Ce qu'il reste ? Demain et tous les "après", et tout l'amour est contenu dans cet "après" ! Mon vrai prénom a les yeux noirs. Tu peux faire des choses extraordinaires : marcher sous la pluie, allumer l'orage, mais pas l'ennui : je le garde jalousement, on doit bien dormir un jour. Quand tu allumes ta cigarette, tu le fais d'une façon extraordinairement sérieuse, alors que je le fais négligemment. Ce n'est pas un propos intéressant : il sent le tabac froid. Maintenant je dis que je me suis trompé plus souvent qu'à mon tour et encore plus souvent, de le reconnaître : possiblement, je me suis trompé partout, même là où nul ne me sanctionna : mais s'il faut croire cette loi mathématique, que le négatif par le négatif... Enfin tu me suis bien ! Puisque je n'ai pas bougé.

- Mes pensées suivent un cours fantastique. Je ne connais personne avec cette folle capacité d'extension. REGARDEZ MOI BIEN QUAND JE ME DEMATERIALISE. Amis, je suis Artaud.

- Je suis le Christ. Je n'ai pas mangé depuis 10 jours. Je voulais moi aussi être les premières heures de l'aube : me glisser dans la nuit. Je baille. Les nuits mauves on fait des bêtises ; c'est une loi de la nature. J'ai marché dans les flaques et j'ai pris des décisions dangereuses. CE QUI A CHANGE, QUETAITCE? Ne me blâmez pas si vous lisez cela un jour car je vous aime et je ne suis pas vraiment sérieux. Savez vous avant de m'endormir j'entends des rumeurs, des discours. Le langage se produit tout seul ! J'ai un surplus dont ici je me débarrasse. Quand j'ai passé cette bague à mon doigt j'ai vécu des jours heureux. La lumière a pris une forme inhabituelle : celle d'un portefeuille. Ma carte d'identité c'est un photon. Comme on a été vilain avec moi. Je ne supporte pas la contrariété.

- Il a demandé pardon et c'était idiot. Il était idiot dans tous les points du temps, dans tous les points de l'espace, dans les lézardes de ses veines, dans l'écharpe autour de son imaginaire enrhumé, il

[Invité]

J'ai commencé à lire, j'ai bien aimé au début, les images, la poésie, le ton, quelque chose de différent. Puis à partir de la troisième section, ça a commencé à devenir pesant, et mon intérêt s'est amenuisé, je n'ai pas fini.

Je ne sais pas si tu bénéficieras d'autres commentaires, plus aboutis, plus élogieux.

Mais, puisque on est sur le sujet, je te signale que c'est bien aussi de venir commenter les petits copains, ça fait partie du jeu.

Depuis ton arrivée sur le forum tu as posté 11 textes et commenté 2 auteurs, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne ici. Voir par exemple la page d'accueil : " ce forum n’est pas une vitrine, mais un atelier d’écriture, il s’agit donc de ne pas seulement poster ses textes, mais de participer un minimum, c’est-à-dire en fonction de votre temps disponible — bien sûr — : [ ... ] ; de commenter les autres textes

[Sahkti]

Je suis partagée. Si j'apprécie plutôt bien l'aspect apparemment éclectique de ce texte, c'est le "apparemment" qui me freine car il me semble que l'effort est trop palpable, on devine l'intention, le fil conducteur au milieu de ce désordre qui n'en est finalement pas un et ce besoin de mêler les mots pour faire comme si. Sauf que ça ne fonctionne que moyennement à mes yeux parce que ça finit par ôter tout naturel au texte, à cette vie qui se déroule sous nos yeux dans ses bizarreries. Tout ça est trop calculé pour moi, désolée et c'est dommage car l'idée est plaisante et j'ai l'impression de passer à côté d'un truc.

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