Exo Bouts rimés (2) : Orage, ô désespoir...

[Invité]

Je voulais dans ces vers vous parler de l’orage,
Des nuages de plomb, prédateurs de soleils,
Du rugissant éclair qui, soudain, les ravage,
Ouvrant un camaïeu de soufre et de vermeil.

Mais mon cerveau s’est mis en vacance d’idées,
Après avoir subi d’innombrables râteaux
Dans la glauque torpeur des tempes inondées,
Je suis d’humeur aussi folâtre qu’un tombeau.

Que peut-il donc ouvrer, le rimailleur sans rêve,
Le poète fourbu dont la Muse est en grève,
Sinon ce mirliton sans la moindre vigueur ?

L’orage, cependant, gronde et se fortifie.
Les oiseaux se sont tus, plus un souffle de vie.
Ne pouvoir le narrer me déchire le cœur.

[nouga]

super et en plus dans le mille avec ce temps hors saison , d'oh rage

[Invité]

Mais tu nous l'as très bien narré, ton orage, et tu le sais bien...Foin de la fausse modestie !

Ton écriture me ravit, Tizef. Je trouve prodigieux d'y trouver à la fois de l'humour (pratiquement toujours) une technique irréprochable niveau prosodie, des images insolites, poétiques, enfin un ton, une truculence qui n'appartiennent qu'à toi...

Connais-tu Henri Gougaud ? C'est un écrivain, parolier dans les années 60 de Ferrat, Gréco, auteur de plusieurs romans inspirés du catharisme (il est de l'Aude), et bien vous avez un peu la même façon gouleyante de vous exprimer. J'adore.

[Rebecca]

Je suis emballée.
Rien d'autre à déclarer.
Si bravo pour l'auto-dérision, le rythme implacable, et...le talent.

[Invité]

Ces vers sont loin d'être des vers de mirliton, et je m'incline devant le poète.

[Albert-Robert]

Je m’aperçois, par hasard, que mon commentaire n'apparait pas sous ton texte. Sans doute est-ce dû à l'orage, à moins qu'il s'agisse d'un sabotage ou (c’est plutôt ça) d'une fausse manœuvre de ma part.

De toutes façons, je n'avais rien d'original à dire ; je ne pouvais que m'incliner devant la virtuosité

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