Exo Bouts rimés (2) : L'espoir d'Ines, (Laisse boire Ines), (Une poire Ines ?)

[Frédéric Prunier]

l'espoir d'Ines

Si violent mon amie, ton désespoir orage !
au futur arc-en-ciel de tes brûlants soleils
c'est le feu du hasard quand l'amour te ravage
dyslexie poétique aux démons des vermeils

Sanguinaires! Tourments des tempêtes d'idées
à toi mélangées comme pelles à râteaux
d'aquarelle noyée de larmes inondées
tu es tombée si bas comme eau tombe aux tombeaux

c'est le sang de ton ciel au milieu de ton rêve
tes nuages si rouges fomentent aux grèves
l'explosion finale comme fruit de vigueur

je veux dire liqueur ou encore eau de vie
je veux dire falaise à gravir en ton cœur
désormais cul sec, Ines boire fortifie

[Invité]

Dans l'écrin du sonnet , on reconnait tout de suite ta poétique très imagée
C'est tout bon
Un petit contrepet en passant :o)
"aux démons des vermeils"

[Marvejols]

Ce n'est pas de la poire
Qu'on nous dit qu'il faut boire
C'est bien de la prune,
De la brune d'un Prunier
Et pourquoi le nier
Rien n'y est niais.

Mais comment Tizef, je devrais suer à me corriger dans Caravage et ici je trouve que le vers dixième est boîteux. Son second hémistiche a 5 mesures (fo-men-tent- taux-grèv) et c'est en 7 (après Rou-ges) que vient l'hémistiche...

[Invité]

En effet, mais dés la fin du XIXème certains poètes avaient déjà commencé à prendre des libertés avec la césure.
Ça passe ou ça casse, tout dépend du contexte. L'écriture prunière se prête à vermeil à ces hardiesses de rythme.

[Sahkti]

Question technique, j'y connais rien, donc je ne fonctionne qu'à l'oreille et la voix haute. Sur ce plan, ça fonctionne +/-, ça a même pas mal d'allure mais rien à faire, je me crispe avec cette rime à tout prix (je sais, je sais, c'est l'exo qui veut ça), parce que je n'arrive que très rarement à trouver ça léger et ici, une fois encore, j'ai l'impression que le poème finit par s'étouffer. Dommage (mais c'est moi le souci,Frédéric, je le sais :-)

PS: tu es tombée si bas comme eau tombe aux tombeaux
A répéter, vite, dix fois de suite, celui-là !!

[Frédéric Prunier]

Sahkti,

celui là, il est plus proche de l'art abstrait ou du trucmuche conceptuel que de l'impressionnisme au soleil couchant....

la phrase que tu as relevé fait parti de la clé de lecture du poème
limite du beau, du laid, de l'acceptable, du trop, du n'importe quoi ... mais il faut qu'elle trouve sa place sans être caricature !!!
comme la suite de jeu de mots emprunts ou non au subconscient acquis, désespoir orage, le feu du hasard (et de l'amour), les pelles à râteaux, le démons de vermeils, les rouges fomentant la grève...

mon jeu était que cela passe,
qu'il y ait un fil de sens... avec une ribambelle de casseroles...
si ce n'était pas un exercice, mais quelque chose de sérieux je changerais le titre pour celui-ci: " aux limites de l'abstraction" ou "larmes, amour, rire, jeu de mots, incompréhension"


...


je suis content de lire ton ressentir,
que tu ressentes que cela fonctionne plus ou moins...
parce qu'en écrivant cet exercice, je jouais à l'aventure, vers un désert de l'univers des mots et du sens, pas loin d'une frontière
comme un sale gamin qui va tester les limites


merci bien sûr à tous !!! Oh lecteurs et comm entateurs )))

[Albert-Robert]

Tu vois, Prunier, quand tu veux, chacun peut te comprendre et... apprécier

[Jean Lê]

Ce râteau était bien le piège de cet exo, mais ce texte est bien hallucinant avec des effets hypnotiques, des idées qui s’entremêlent et plein d'inversions suggérées , un des plus réussi à mon gout

[Invité]

Lire ce poème, c'est s'évader au delà des mots écrits et rêver, en musique, car le tout est harmonieux et gracieux. Classieux.

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