Vos écrits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

Retard de vérité, extraits journal

5 participants

Aller en bas

Retard de vérité, extraits journal Empty Retard de vérité, extraits journal

Message  lol47 Lun 9 Juil 2012 - 16:09

23 septembre. 16h10

Des bières, des bières, des kilomètres de bière...
Le temps se gâte au propre comme au figuré.
Fatigué par l’alcool et mes renoncements successifs. Je suis subordonné à la vie comme d’autres le sont à leurs femmes.

C’est mon après-midi de repos.
Alors, reposons-nous un instant.

Écoute Satie, pour la combien de fois …?

Tiens, l’autre jour, j’ai piraté « Un chien andalou » et « Zoo » de Greenaway. Films cultes de ma jeunesse. Je regarderai ce soir. En zappant.

Zappenning. Happening de mes douleurs tordues.

Je suis sur dix mille projets dont aucun n’aboutira.

La côte catalane me manque, son soleil, ses criques, de Collioure à Banuyls, l’arrière-pays aussi.
Idriss, mon vrai ami perdu, me manque.
Tout manque est-il une nécessité ?

« J’aime la solitude, même quand je suis seul » Jules Renard

Tout à l’heure, j’irai courir.
Courir, comme creuser son propre vide, souffrance.

La grève. Quelle grève ?
J’ai pris la liberté de ne pas choisir.
Tiens, le seuil de pauvreté en France est de 880 euros par mois en 2006.
En 2010, il est de….?
Ah ! Je m’avance, désolé.
Ils avancent et je recule…

24 Septembre
10H45

Je m’alimente, tu t’alimentes, ils s’alimentent.
Alimentation.
Occupation alimentaire.
Hard, très hard -discount.
J’y reviendrai.

J’ai entendu dire que l’exposition Monet, à Paris, est un franc succès, et mérité.
Franchement, je m’en fous. Pas de Monet mais du reste…

« ,et mérité », tic de langage qu’avait inventé notre ami Flaubert.
Dans son gueuloir, il y passait des heures.
Quant à moi, je passe des heures dans un mouroir estampillé hard-discount.

Je pense à Dominique Laffin, grande actrice trop tôt disparue.
A mon père.

A toutes les minutes et heures que je discrédite.
Je sais qu’elles me le feront payer un jour.

« Si je manque les premiers rayons de soleil du jour, c’est une journée foutue… » disait Cézanne.

Dédoublement à la Stevenson, Mister Olivier et doctor Lol.
Un homme libre n’esquive jamais ses faiblesses.

24 Septembre, 20h35.

Beaucoup l’ont critiqué.
Antoine raté.
Personnage complexe s’il en est. Complexé, bégayeur.
Dévoreur de nicotine, de verres autour au zinc du coin à 5h le mat. De troquet en troquet, de verbe en adjectif, souvent subjectif mais toujours libertaire.

Liberté de l’homme noble, sa tendresse, sa douleur.

« Un jour, nous prendrons des trains qui partent. »

Et puis je pense aussi à Roger Nimier, René Fallet, Kléber Haedens,
Jacques Laurent.

Et à Marcel Aymé. A 17 ans, j’avais lu toute son œuvre ou presque.

Je pense à toi N.

Montherlant disait que « Tout ce qui est atteint est détruit ».
Cependant, le désir se reconstruit.

Je n’ai jamais abdiqué ni renoncé à mon désespoir. Il est une forme comme une autre de mon attachement à la vie.

28 Septembre, 11h15.

Verseau-litaire.
Membre du service d'ordre pour l'un de ses concerts, mon père m'avait raconté une anecdote concernant Claude François, Verseau lui aussi.
Autoritaire, ignoble en public, vraiment exécrable et suffisant.
Dés que le rideau tombe, il s'enferme, pleure comme un petit garçon.

Le monde ne sera jamais noir ni blanc.
Entre deux pelotons d'exécution, deux gifles, la nourrice des muses vient me chercher à la gare.
Le train m'embarque.
Beau titre.
Il n'y a rien à redouter de la vie.
Car c'est une incertaine littérature.

1er Octobre, 20h45.

« Au premier cadavre j’ai souri, au deuxième cadavre j’ai souri, au troisième cadavre j’ai fait
semblant de m’évanouir. Puis, à la fin de la guerre, je m’en suis retourné sur le dernier pour le saluer et sourire, et j’ai fait semblant de mourir. J’étais seul. Ils étaient tous morts… Je n‘étais plus vivant
. »

Je lis et relis Bousquet.
Les hommes autour vous diront qu’il est sa faute.
Qu’il faut écrire plusieurs paragraphes avant que le destin ne prenne forme.


15 Octobre, 23h.

Je suis le visage patient, Les yeux par-dessus l’épaule des autres.

C’est chiant cette orthographe blessée tout autour du globe.

A trop attendre le repas des dieux on en oublie de faire quatre heures.

Nous sommes l'instant
l'instant de nous-mêmes

Nous sommes un rêve à genoux
et notre haleine s'enfuit
comme la fonte des neiges
sous les réverbères

Aurez-vous remarqué que tout va très vite.
Les juges, les avocats, les ministres, même les passants pressent le pas. Les écrivains, n’en parlons pas, ils citent la liberté la queue enflammée, le cerveau court.


20 Octobre, 15h10.

Rime méconnue, never more.

Je suis saisi aujourd’hui d’une chose, les hommes s’affaiblissent chaque jour.
En introduisant l’effet de la norme, le pittoresque devient le mouvement stagnant.
La forme pleine règne.

21 Octobre.

Amour dans les latrines.
Que Celui qui n’a jamais aimé les mots me jette sa première prose !

N'ayez pas peur du bonheur ; il n'existe pas.
Houellbecque

Bientôt Toussaint.

Les morts ne servent à rien.
Quand t’es mort t’es le roi.
Le roi des morts.

Ils viendraient jusqu’à te lécher ton squelette.
Very good ! Very good the dead !

Ma majesté la césarienne, t’ouvrira le ventre.


15 Novembre, 19h15.

Pris rendez-vous pour la cure. L'institut , près d'Albi.
J'irai visiter Lautrec, le nabot pervers.Presqu'autant que moi.

Torquemada.

Vous faites des phrases courtes ?
Les phrases longues, oblongues. Succédanés des restes de nos vies.

Église recluse.
Configuration des chagrins.

Genêt, amour vainqueur.

Au lavoir de ma grand-mère, il n’y avait d’occupé que la première place. Les hommes à cette époque vomissaient le foutre de leurs malheurs dans le sexe féminin.
Peur Sicilienne au mont du Golgotha.

Bohémiennes maculées de miel soufflent tristement.


20 Novembre.

Il vaut mieux mourir jeune que pas mourir du tout.
Jean-Paul Sade.


15 Décembre, 04h45.

Je suis resté longtemps derrière toi à contempler ton joli cul tout blanc. Je me suis approché, j’ai caressé ces globes merveilleux. Je ne me souviens pas de toute ma vie avoir été autant en accord avec moi-même.
Il paraît que les bonnes soeurs jouissent en parlant à dieu. Ce rapprochement est un peu tordu mais je ne doute pas qu’il y ait une part de vérité touchant à l’essentiel.

Dans trois semaines, ou quatre l'hosto. La cure.
Je penserai à toi, à notre enfant, je penserai ou pas.
Je panserai surtout.

Oui camarade Sniper, Bordel !
On tire on tire on tire
En haut en bas
Par le monologue
Dialogue deux c’est pas décédé mais deux...
lol47
lol47

Nombre de messages : 1047
Age : 61
Localisation : si tu n'aimes pas ton prochain aime au moins le suivant
Date d'inscription : 07/01/2008

http://demondelol.blogspot.com/

Revenir en haut Aller en bas

Retard de vérité, extraits journal Empty Re: Retard de vérité, extraits journal

Message  Kash Prex Mar 10 Juil 2012 - 8:13

Une mélancolie palpable et de très jolies phrases. Celle-ci m'a particulièrement plu : "Un homme libre n’esquive jamais ses faiblesses." Après cette lecture, je suis d'une autre humeur...
Kash Prex
Kash Prex

Nombre de messages : 1776
Age : 35
Localisation : Parfois
Date d'inscription : 17/09/2007

http://www.zikpot.fr/artiste-Kash%2BPrex

Revenir en haut Aller en bas

Retard de vérité, extraits journal Empty Re: Retard de vérité, extraits journal

Message  Invité Mar 10 Juil 2012 - 8:36

lol, c'est un univers dans lequel par pudeur on n'ose pas trop laisser de commentaire.
on a l'impression d'être chez toi, on ne veut pas déranger, on n'ose pas s'asseoir...
ou un peu comme dans un musée la nuit, dont les galeries seraient silencieusement hurlantes...on déambule en frissonnant.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Retard de vérité, extraits journal Empty Re: Retard de vérité, extraits journal

Message  Invité Mar 10 Juil 2012 - 9:44

Pour Dominique Laffin définitivement belle.
Pour Marcel Aymé qui nous a fait comprendre que le quotidien est absurde.
Pour Bousquet et ses voyages immobiles.

Pour ça et quelques autres choses, j'aime ce texte, un peu moins "torturé" que d'autres lus, sereinement glacé.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Retard de vérité, extraits journal Empty Re: Retard de vérité, extraits journal

Message  Sahkti Mar 10 Juil 2012 - 10:01

Lol, tu le sais, depuis des années maintenant, je suis désespérément fan de tes mots parce que je t'y retrouve, j'y retrouve le monde, moi aussi, un peu, parfois, souvent et puis j'aime ta manière de raconter, pudique et exposée à la fois, avec des petits détails du quotidien qui font toute la différence et derrière ces "anodineries" de vastes questions dont certaines devront demeurer éternellement sans réponse. Oui, j'aime ça.
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Retard de vérité, extraits journal Empty Re: Retard de vérité, extraits journal

Message  Janis Mar 10 Juil 2012 - 10:06



vraiment vraiment vraiment oui
Janis
Janis

Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011

Revenir en haut Aller en bas

Retard de vérité, extraits journal Empty Re: Retard de vérité, extraits journal

Message  Invité Mar 10 Juil 2012 - 10:22

Qualité. De l'écriture, des références. Ce n'est pas le journal de monsieur tout le monde.
C'est même très personnel. Et je n'aime pas l'impression de m'immiscer, d'être invitée à m'immiscer.
C'est solide et ça fiche le bourdon. Je n'en lirai pas des pages. Pas à cause de ça mais pour la raison d'avant.


Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Retard de vérité, extraits journal Empty Re: Retard de vérité, extraits journal

Message  Invité Mar 10 Juil 2012 - 10:24

*lirais (pardon)

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Retard de vérité, extraits journal Empty Re: Retard de vérité, extraits journal

Message  Janis Mar 10 Juil 2012 - 10:32


lirai et lirais, les deux marchent du coup
(pardon de c... le c...)
Janis
Janis

Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011

Revenir en haut Aller en bas

Retard de vérité, extraits journal Empty Re: Retard de vérité, extraits journal

Message  Invité Mar 10 Juil 2012 - 11:00

bref,
lol.
47 fois.

délicatesse
recherche
erudition

et cette chanson de Maurane qui me vient en tête...

"On dort les uns contre les autres
On vit les uns avec les autres,
On se carresse, on se cajole,
On se comprend, on se console,

Mais au bout du compte
On se rend compte
Qu'on est toujours tout seul au monde"


à part ça,
lol !





Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Retard de vérité, extraits journal Empty Re: Retard de vérité, extraits journal

Message  Invité Mar 10 Juil 2012 - 11:01

Janis a écrit:
lirai et lirais, les deux marchent du coup
(pardon de c... le c...)
c'est vrai, mais je voulais bien signifier un conditionnel ici ; sous-entendu, "même si l'occasion m'en était donnée". En tout cas, le lapsus est révélateur :-)

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Retard de vérité, extraits journal Empty Re: Retard de vérité, extraits journal

Message  Phylisse Mar 10 Juil 2012 - 21:29


Fragments, puzzle, acrobaties, j'ai l'impression à te lire de sauter d'une branche à une autre, de me perdre pour ensuite m'y retrouver.

J'aime beaucoup.

Phylisse
Phylisse

Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011

Revenir en haut Aller en bas

Retard de vérité, extraits journal Empty Re: Retard de vérité, extraits journal

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum