Exo "First love never dies" : Une histoire simple

[Invité]

Je ne remercierais jamais assez tes parents d’avoir eu la bonne idée d’envoyer Popaul au cirque à cet instant précis où un spermatozoïde X, plus prometteur que les copains, s’apprêtait à jaillir de ses starting-blocks. Dans le pays c’était la guerre, mais c’était le printemps. Miracle de la fécondation in vivo : un bouton de rose pointa le bout de sa frimousse à la mi-septembre.

J’enrage seulement d’avoir mis si longtemps pour m’apercevoir de sa présence. Pourtant la petite fleur s’épanouissait pas bien loin de chez moi. Une demi-douzaine de kilomètres tout au plus. Il est vrai que lors de son apparition je n’avais que deux ans. Et demi.

Quelques années plus tard, j’ai commencé à regarder les filles. Mais dans mon entourage, elles étaient autant d’extra-terrestres aux occupations futiles : jouer à la poupée, à la dinette, à la marelle, sauter à la corde en chantant des âneries. Des trucs de filles quoi.

Mon petit doigt me dit que si je t’avais connue c’eût été différent. Toi en Brigitte Fossey, moi en Georges Poujouly, on aurait joué aux jeux interdit. Puis nous aurions vécu toute la poésie des amours adolescentes. Un vrai first love quoi. Comme dans la vidéo éponyme.

Ça ne s’est pas fait. Tu me répètes que, finalement, c’est plutôt une bonne chose. Qu’il vaut mieux que les gars “s’amusent” avant qu’après. C’est pragmatique, mais ce n’est pas faux.

Il m’a fallu attendre d’avoir près de vingt-quatre ans pour croiser ta route et vivre enfin mon vrai first love. Béni soit l’enchaînement de circonstances qui nous a permis de danser ensemble une première valse. C’était mon truc pour faire la différence avec les autres gars, qui préféraient pousser jusqu’au bar que de tournoyer sur une piste pourtant bien dégagée. Avec toi, ça a fonctionné au-delà de mes espérances.

A l’époque le jeune Salvatore Adamo tranchait agréablement avec les yéyés. C’est vrai qu’elles zétaient chouettes, les filles du bord de mer. Toi surtout.

Adamo chante toujours. Même s’il a pris un petit coup de vieux. Comme nous. Mais pas comme notre “first love” qui se porte comme un charme et semble bien parti pour never dies.

Touchons du bois.

[Lizzie]

Le texte commence en humour « grivois », comme par pudeur, avant de dévoiler, tout simplement, un premier amour, un amour tout court. C’est joli, cette progression, qui révèle le narrateur sous l’humour, la gêne presque de se dévoiler (« C’est vrai qu’elles zétaient chouettes, les filles du bord de mer »), comme lorsqu’on se déguise pour ne pas paraître sérieux. C’est très agréable à lire, et doux à imaginer. Merci.

[Invité]

Voilà une très belle histoire qui fait mentir avec bonheur les Rita Mitsouko !

[Invité]

Voilà ! une valse et hop, c'est parti pour le grand tourbillon de la vie… qui semble durer encore, si j'ai bien compris. Nerver dies donc (dans le sud on dit nerver d'ail). Une amour bien croqué(e).

[Rebecca]

Les histoires d'amour peuvent être simples, touchantes, évidentes. Une valse où chacun est capable d'accorder son pas avec celui de l'autre, pour un tour de piste qui dure le temps de deux vies accolées. Un peu de douceur dans un monde de brutes.

[Invité]

Tizef à poil !8-))
On te sent moins à l'aise que dans l'humour ( présent au début) mais ce joli récit sent la sincérité et la gêne perceptible ne fait qu'accréditer son authenticité.
Du coup, on touche du bois pour toi !

[Invité]

un histoire simple peut être, mais adorable, et on sent sous la pudeur de la légèreté que tout cela est beaucoup plus que tendre...
un first love qui a une santé d'enfer, et qui est loin de dyer! oh yeah!

[Janis]

Pudique et doucement optimiste, un autre registre de Tizef
On sent que tu as un peu peiné à ne pas trop te dévoiler, c'est tout à fait charmant !

[Invité]

Ton texte dit tout mais avec retenue et c'est bien.
Les garçons sont nos extraterrestres, à nous les filles... et les découvrir, c'est passionnant !

[Invité]

Pourquoi la vérité devrait-elle être impudique ?

Ici ça finit bien et ça dure, et en plus c'est bien écrit.

Et ça fait chaud au cœur.

[Albert-Robert]

Pour être franc, je dois dire, Tizef, que je préfère tes vers à ta prose. Elle est, ma foi, celle de tout le monde alors que tes poèmes ne sont qu'à toi.
Peut-être le peu de plaisir que m'a procuré cette lecture vient-il du fait que je ne crois pas, malgré mon admiration pour Brassens, que "jamais de la vie on ne l'oubliera / La première fille que l'on prend dans ses bras". En ce qui me concerne, je ne sais plus depuis longtemps qui elle était, ce qu"elle était. Je n'imagine pas plus, d'ailleurs, que le premier amour ne meure jamais. Ton récit semble démontrer le contraire en ce qui te concerne et j'en suis heureux pour toi. Mais l'exception ne confirme pas la règle.
Enfin, pourquoi mêler Adamo, ce piètre rimailleur, à cette histoire ?

Ceci dit, je t'aime, Tizef. En tout bien tout honneur, comme on dit

[elea]

Ce sont parfois les histoires les plus simples qui sont les plus touchantes, j’ai beaucoup aimé la pudeur de celle-ci, parsemée d’humour et de tendresse.

[Lutti]

Simple, une histoire simple. Pudique. Tendresse et humour. Ce qui a déjà été dit. Mais tellement efficace...

[Lucy]

Tout léger, tout mimi, plein de tendresse ! Un texte qui flanque le sourire.

[Legone]

Une autre facette de notre Tizef. Chouette !

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