Hibernature

[Frédéric Prunier]

.................Hibernature


nous irons au froid de la terre
nous réfugier dans nos caveaux
pour nous protéger de l'enfer
- et nos amours qui sont si beaux -

le saule hirsute de ses branches
glacées, au givre de rosée
et la pierre en mousse blanche
au silence, paralysée

seront témoins comme un mariage
dessous l'épais manteau de feuilles
que nous sommes de corps sauvages
dans le sommeil en doux linceul

quand le soleil brûle en Décembre
le ciel gelé de fin d'année
entrelacés, on lui ressemble
nous n'irons plus nous promener

[Invité]

C'est pas gai, mais c'est vachement beau
Le dernier quatrain est superbe

[Invité]

Très élégant. J'aime beaucoup.

[Phylisse]

J'aime beaucoup la langueur et la douceur de ce poème, le froid qui enveloppe tout les êtres et les choses, et la nature comme parure, c'est très joli.

Cependant... Deux choses me chiffonnent :

* - et nos amours qui sont si beaux - : ça dénote un peu, disons que c'est peu poétique, cela relève plus d'un langage parlé ou trop commun, et c'est dommageable à mon sens (d'autant plus qu'amour au pluriel devient féminin)

* seront témoins comme un mariage : je comprends que c'est le nombre de syllabes qui t'oblige à ce raccourci, mais "témoins comme un mariage", littéralement ça ne veut rien dire. Pourquoi pas "Témoins de ce mariage" ?

[Maryse]

Très beau poème.

[Gautier L'AubeGrise]

seront témoins comme un mariage : je comprends que c'est le nombre de syllabes qui t'oblige à ce raccourci, mais "témoins comme un mariage", littéralement ça ne veut rien dire

Si, enfin, selon moi, le mariage est le témoin de l'union de deux personnes (peut-être que je me trompe aussi).
Ce n'est pas utilisé, et c'est vrai que quand on parle de mariage et de témoins on parle souvent des témoins du mariage. Mais peut-être pas là ?

[Gautier L'AubeGrise]

Et aussi, Frédéric, c'est très joli.
J'aime beaucoup

[Pussicat]

Voulez-vous que je vous réveille, Fred
Par un doux baiser, comme dans les contes ?
Je serai par le soleil réchauffée
Et Vous, Vous me direz : C'est quoi ce plan ?

belle écriture, à l'essoufflé, pas le temps de se voir partir... j''aime !!!

[Polixène]

Frédéric, plus je te lis, plus je pense à Paul Fort.
Pirouette et gravité -gravouette et pirité...

[Pascal-Claude Perrault]

Le manque de frivolité du sujet impose le ton grave dans ce beau poème.
Juste deux trois petites choses à dire :

seront témoins comme un mariage
dessous l'épais manteau de feuilles
que nous sommes de corps sauvages
dans le sommeil en doux linceul

Feuilles et linceul ne riment pas

quand le soleil brûle en Décembre
le ciel gelé de fin d'année
entrelacés, on lui ressemble => sont-ce le soleil et le ciel qui sont entrelacés ou on ? Auquel cas je ne comprends pas la terminaison au pluriel à entrelacés. De plus, si c'est on qui est entrelacés, alors il faut mettre une virgule après année.

Amitié.

[Pussicat]

Bonsoir numéro... ?
Toujours aussi tititititi...
Les Feuilles et le linceul ? Mais c'est encore plus beau qu'une rime ! la musique est là, présente, et le sens, je ne vous dis que cela...
Maintenant, hein, chacun voit 21h27 à sa porte....

[Pascal-Claude Perrault]

Numéro 6 (pour l'instant).
Je n'ai pas dit le contraire, je n'ai rien contre ces feuilles et ce linceul qui donnent du sens au texte.
J'ai juste souligné cela dans un souci de cohérence. Lorsqu'on produit un texte rigoureusement rimé, je suis toujours étonné qu'il se glisse à un moment donné une fausse rime qui est en réalité une assonance. J'ai déjà fait l'erreur sans m'en rendre compte en faisant rimer, par exemple, sombre avec rompre.
Et pis, on n'est pas là QUE pour cirer des pompes non plus ! Si tu veux continuer la conversation, retrouvons-nous au bar des discussions.

[Frédéric Prunier]

pascal,

terre / fer ... veaux / beaux... branche / blanche .... .... rosée / lysée

riage /vages ... feuilles / ceul ... (l'assonnance avec ou sans yeu se trouve dans les deux avec une inversion ... parce que la technique est un plus, pas un point de départ ...

embre / emble ... née / ner

phylisse

pour le - et nos amours qui sont si beaux - / seront témoins comme un mariage
c'est un non choix madame ...
se protéger et de nos amours... de l'enfer et damnation... mais moi je veux pas me protéger et de nos amours alors je vous dis: et nos amours, y sont pas beaux nos amours , hein ?? ...c'est un peu le broc qui parle en moi...!!!!!!!!!!!!!!!!!
...
comme au mariage comme d'un du le au à notre... pour comprendre mon problème de choix de cette charnière, je vais vous avouer une chose... je n'ai jamais rien compris à ça: ...faut-il qu'il m'en souvienne... pourtant, je ressens exactement comme lui !!!

...
hibernature c'est à la fois le film hibernatus, un poème de caveaux de beaudlaire, et puis deux animaux qui dorment au fond d'un terrier... la vie quoi...

pousscat,
HiberLatuRe !

[Frédéric Prunier]

mince j'ai oublié de préciser

pascal

dans ce texte
je me souviens que la rime était secondaire, ce qui primait pour moi était plus, par exemple, la transformation d'un br en bl ... )))

[Frédéric Prunier]

chers amis et camarades de jeu
surce petit pouème, il me faut supprimer le verbe brûler, au premier vers du dernier quatrain

car je me peaufine et me "recueille", etje m'aperçois, son trop d'emploi

puis-je vous demander votre avis sur cette nouvelle fin
qui flirte peut-être avec les limites de la syntaxe et de la compréhension, mais je crois que ça passe...

????

merci à ceusse qui ...me donnent leur avis !




Hibernature


nous irons au froid de la terre
nous réfugier dans nos caveaux
pour nous protéger de l'enfer
- et nos amours qui sont si beaux -

le saule hirsute de ses branches
glacées, au givre de rosée
et la pierre en mousse blanche
au silence, paralysée

seront témoins comme un mariage
dessous l'épais manteau de feuilles
que nous sommes de corps sauvages
dans le sommeil en doux linceul

blanche de gel, glissant décembre
cette lumière est fin d'année
entrelacés, on lui ressemble
nous n'irons plus nous promener

[Invité]

j'aimais bien la première mouture
mais celle-ci est encore meilleure
plus mélancolique

[Océacide]

ça glisse à l'oreille, le givre des mots réchauffent tout de même, fraîche mélancolie, j'adore ...

[Pascal-Claude Perrault]

quand le soleil brûle en Décembre
le ciel gelé de fin d'année
entrelacés, on lui ressemble
nous n'irons plus nous promener

blanche de gel, glissant décembre
cette lumière est fin d'année
entrelacés, on lui ressemble
nous n'irons plus nous promener



Moi j'aimais bien cette opposition presque oxymoron du soleil brûlant un ciel gelé.

[Phylisse]

C'est pas gai, mais c'est vachement beau
Le dernier quatrain est superbe

On ne commente pas les commentaires, je le sais bien, mais tu m'as fait rire Tizef ! "C'est pas gai, mais c'est vachement beau", j'adore !

Et je l'avais pourtant sûrement lu déjà, ce soir je réagis, je suis un peu à retardement, une bombe quoi !

Hum...

Et bien je préfère nettement la brûlure à la glissure, Frédéric, le poème perd beaucoup de son charme dans cette nouvelle version, la première est bien plus poétique.

[Sahkti]

J'aime beaucoup, vraiment, parce que c'est grave, bien troussé, surtout le premier quatrain et ces amours qui viennent se faufiler dans l'histoire sans gêne aucune (et ça c'est bien). Rythme, ton et propos se marient bien sous ta plume.

[Sahkti]

(et la seconde version me plaît tout autant)

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