It's three in the morning, end of july

[mitsouko]

La nuit a encore quelques longueurs d’avance sur l’aube froide
Je réécoute ton dernier message sur le répondeur que je n’ai pas encore effacé
Ta voix est calme, juste un léger tremblement, tu m’annonces ton départ pour Istanbul

La route est longue et la vie si fragile

Ils m’ont demandé de tes nouvelles
J’ai répondu que je te savais écrire là-bas, attablée au café Pierre Loti, buvant un thé brûlant et dégustant un simit
Rêver au-dessus des morts du cimetière d’Eyup, dont les stèles bancales griffent les nuages

Je croise parfois ton fantôme rue de la Huchette, traînant quelques bruissements de jazz
Chet s’est envolé dans le ciel d’Amsterdam
Et chaque fois que j’entends My funny Valentine, je revois ton sourire émerveillé, brandissant sa dédicace au dos d’un rond de bière
Au matin, nous tanguions sur les trottoirs mouillés, quelques chats faméliques ronronnant dans nos pas

Je sais, il est trop tard pour rejouer la pièce
Tous ces mots enfouis sous la peau que nous ne dirons pas
La Seine charrie parfois des cadavres d’ondines couronnées d’algues vertes

Accoudé au balcon, je fume ma dernière cigarette, scrutant la lumière de ces étoiles déjà mortes depuis longtemps
Nous le savons, le temps nous est compté et les rêves s’éloignent

Rewind….Delete……Stop

[Invité]

très personnel,
le titre en anglais me dérange un peu.
je vois plutôt ceci en prose, mais cela n'engage que moi.

je saisis, malgré le fait que ce soit donc très personnel, le propos.
qui n'a formulé ce souhait de rembobiner la bande pour pouvoir revivre des instants de bonheur et reprendre là où ils en étaient.

(c'est drôle, ce matin je commente deux textes intimes qui parlent de ce qui échappe affectivement au contrôle)

une écriture au fil musical.

[Invité]

Au moment précis ou tu publiais ce texte, je surfais sur le net, me documentant sur Pierre Loti, dans l'intention de nourrir une nouvelle que j'essaie d'écrire. J'étais sur les traces d'Aziyadé. Une coîncidence troublante.
Si l'on ajoute à ceci l'évocation du caveau de la Huchette ( j'aime le jazz), et l'impression de nostalgie qui se dégage de tes mots, tu comprendras, sans que j'aie besoin de le dire :-) , que ton texte m'a beaucoup plu.

[Invité]

Très contente que tu reviennes nous plonger dans cette ambiance en demi-teinte, vague à l'âme des petites heures sur fond musical, un autre monde un autre temps ; ça me rappelle une ou deux autres perles de toi, que je mets ici, pour le plaisir :
http://www.vosecrits.com/t2966-everytime-we-say-goodbye
http://www.vosecrits.com/t9181-bad-news-from-stars

[Invité]

Uuuuuuup !

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